chapitre 63 : dream a little dream of me

1K 70 39
                                    


Endormi sur le ventre de Giana, Lissandro laissa échapper un grognement lorsqu'il la sentit s'agiter sous son corps. Après ces dernières et longues heures intenses passés à combler leur libido à vif, à satisfaire le manque cruel de l'autre accumulé ces quatre dernières années, à rattraper les caresses et les baisers qui n'étaient jamais de trop, ils étaient rentrés chez eux, avaient profité du fait que les garçons soient en train de jouer avec Armand, qui s'avéra être un oncle en or, pour se glisser en douce dans leur chambre et dormir jusqu'à pas d'heure. L'épisode dans la voiture fut la plus chaude pour Lissandro. Et il y avait de quoi être exténué puisque ça ne s'était pas arrêté à cette petite gâterie gourmande qui l'avait fait frémir de plaisir, lui autant qu'elle. Son bolide de sport s'était changé, l'espace de ces quelques instants, en bulle, un moment détaché de la réalité renfermant les sombres nuances d'un plaisir jusqu'ici, encore inexploré. Ce fut intense, sauvage, parfois doux, sans trop l'être, et vachement bon. Giana gardait encore les traces de son amant, lui gardait encore ses petites griffures et les traces de ses ongles qu'elle n'hésitait pas à enfoncer dans sa peau quand il devenait très brutal.

Toutes ces péripéties érotiques, s'étaient soldés par une deuxième douche prise non sans bien de petits baisers langoureux donnés sur la bouche, parsemés sur la gorge ou les épaules de chacun, sous les jets d'eau chaude, avant qu'ils ne se laissent aller à ce sommeil réparateur dont ils s'étaient passés durant ces dernières heures de folie.

Ouvrir les yeux après seulement trois heures de sommeil, il y avait de quoi le faire grincer des dents. Sous son corps fort, Giana s'agita doucement pour s'extirper du lit en essayant de ne pas le réveiller. Sa discrétion quasi impossible énerva Lissandro qui referma ses bras autour de sa taille. Giana pouffa de rire. Elle ne s'attendait pas à l'entendre grogner aussi bruyamment. Elle savait qu'il était bougon au réveil, mais pas à ce point.

— T'es de mauvaise humeur ? J'y crois pas.

— Rigole pas. Dario m'a réveillé à l'aube ou au milieu de la nuit tous les jours pendant quatre ans. T'y mets pas toi aussi ! grommela-t-il ronchon.

Giana posa ses mains sur sa nuque et le caressa pour calmer ses ardeurs meurtrières. Elle fourragea tendrement dans sa tignasse noire jusqu'à ce que ses grognements disparaissent complètement pour ne laisser place qu'aux paisibles soupirs d'un homme profondément endormi. La joue écrasée sur son ventre, les sourcils un tout petit peu froncés, voire presque pas, il n'avait jamais été aussi détendu. Il fallait également dire que les heures de sexe qui précédaient ce moment de repos l'avait vidé de toute énergie. Lissandro ne se voyait pas quitter son lit, et encore moins le corps tiède de Giana de sitôt. Elle l'apaisait d'une certaine manière.

Le casse-croûte attendra !

Giana ne mit pas longtemps à s'endormir à son tour. Ils changèrent de position une bonne dizaine de fois au moins, mais sans jamais quitter les bras de l'autre. Couché en cuillère, ou allongé sur le torse de Lissandro, les jambes enchevêtrées aux siennes, toutes les positions étaient les bienvenus pour prolonger ce moment de pur tranquillité. Cela faisait tellement longtemps qu'elle avait dormi seul, avec pour seul compagnon ses cauchemars, qu'elle ne se lasserait jamais des siestes et des nuits à ses côtés. Elle retrouvait des sensations uniques longtemps oubliées, refoulées et lui retrouvait une paix, qu'il n'avait plus jamais ressenti depuis son départ abrupt. C'était comme retrouvé cette dernière pièce de puzzle introuvable pour enfin terminer le jeu. Cette satisfaction particulière, c'est ce qu'ils ressentaient, plus intensément bien entendu.

Ce moment de pure quiétude pendant lesquels ils alternait micro réveil et doux baisers donnés en douce entre deux heures de sommeil, perdura jusqu'au coucher du soleil. Parfaitement reposé, une première depuis au moins quatre ans, Lissandro ouvrit les yeux le premier. Il jeta un coup d'œil à la montre qui entourait son poignet. L'heure on ne peut plus tardive l'étonna. Il ignorait pouvoir dormir pendant autant de temps. La jeune femme à moitié nue, allongée contre son flanc y était pour beaucoup. Un peu comme si elle avait dressé son insomnie, chassé les cauchemars qui la tapissaient et lui avait chuchoté de sa voix envoûtante de fermer les yeux et de ne plus du tout s'en faire puisqu'elle était là désormais. L'insomnie s'en était allé, emportant ses tracas avec elle, comme par magie.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant