Chapitre 1 : La rencontre

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Oh ma tête ! J'ai l'impression d'avoir servi de ballon d'entraînement à une équipe de foot. J'ai la bouche sèche, je peine à ouvrir un œil et la lumière m'agresse.

Malgré le flou je parviens à reconnaître le décor de ma chambre : mes murs beiges avec les moulures blanches au plafond, ma méridienne en velours bleu roi, mon armoire ancienne en bois clair ...

Je suis chez moi, je suis en vie, je me réveille heureuse, avec le drôle de sentiment d'être comblée.

WAIT A SEC ! Je me réveille également entièrement nue et je n'ose pas tourner la tête pour constater l'affreuse vérité. Des flashs me reviennent, je n'ai pas quitté le bar seule.

Je laisse aller ma main discrètement sur la droite, il y'a bien quelqu'un dans mon lit et de ce que j'ai pu toucher, il s'agit d'un homme.

Seigneur, je fais rarement appel à vous mais faites que l'homme allongé nu à côté de moi soit le bel inconnu du bar sur lequel je fantasme depuis des semaines. Un beau brun aux cheveux frisés, aux yeux marrons, quasi noirs, à la mâchoire carrée, toujours impeccablement vêtu et à la musculature parfaite et rassurante qu'on a envie de découvrir encore et encore, sous tous les angles.

Un peu de courage, je dois affronter la vérité, aussi vilaine soit-elle.

Je pousse un hurlement à m'en faire tomber du lit, il ne s'agit pas d'un inconnu ni d'un apollon. L'individu qui se réveille hagard et effrayé par mon cri dans le lit n'est d'autre que REMI.

Je fonce aux toilettes, je ne sais pas si c'est le trop plein d'alcool ou le contre-coup de cette nouvelle mais je dois vomir.

J'espère secrètement qu'il en profitera pour partir, je ne lui en voudrais pas et me sentirais même soulagée.

Mais non. Il fallait que Rémi soit prévenant et inquiet de m'entendre vomir, puisque la chambre est accolée à la salle de bain.

J'ai eu beau lui répéter que je n'avais besoin de rien, il a préféré m'attendre assis sur le lit.

Quand j'entrouvris la porte afin de vérifier s'il était parti, je le trouvai là complètement nu et ahuri.

Je ne sais pas s'il s'attendait à un deuxième round ou s'il n'était juste pas conscient de son état, toujours est-il que je vais devoir brûler ces draps.

Il faut au moins que l'un de nous aille travailler, pour couvrir l'autre mais surtout qu'aucun ne puisse penser que nous sommes ensemble. Après de longues minutes d'explications, de négociations je parvins à le convaincre de quitter l'appartement pour rejoindre le cabinet.

Pour ma part, je file sous la douche me laver de mes péchés et frotter la moindre partie de mon corps qui aurait pu rentrer en contact avec Rémi. Qu'il puisse s'agir de sa bouche, ses mains ou tout autre chose.

A cette pensée, l'envie de vomir me reprend.

Après être restée de longues minutes assise sur le sol de la salle de bain, simplement vêtue de mon peignoir et de la honte, j'ai pu faire le point sur la situation.

En une soirée ma vie a basculé, adieu ma promotion qui était mon moteur pour me lever le matin et adieu ma dignité qui tourne actuellement dans la machine à laver avec mes draps souillés de l'empreinte de Rémi.

J'ai besoin de réconfort, j'appelle Pete afin qu'on se donne rendez-vous et je le supplie de venir sans Pat. Il est hors de question que je subisse ses moqueries et sarcasmes, le traumatise est trop récent.

On se rejoint au Starbucks, en l'attendant, je commande un PUMPKIN SPICE LATTE avec un pain perdu. Je peine à avaler la moindre bouchée, mais je dois me remplir l'estomac.

Apprendre à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant