3- qui êtes-vous ?

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Après ces quelques mots "Monsieur" avait quitté le balcon et était rentré dans ses appartements, en traversant ce qui ressemblait à un salon il avait dit d'un ton sec et autoritaire :
- Maintenant dégage!
J'étais encore restée bouche bée, debout, bras ballants sur son balcon. Les questions affluées dans mon esprit mais je ne parvenais pas à en ressortir une seule cohérente de ce tourbillon de pensées. Mon regard suivait automatiquement les mouvements de cet homme comme si je m'attendais à ce qu'il disparaisse sous mes yeux et que je me réveille dans mon lit après ce rêve étrange, j'avais du mal à me dire qu'il était réellement devant moi à retirer les draps blancs de tout ses meubles engendrant des nuages de poussière à chaque drap retiré violemment.

- je ne te raccompagne pas, tu sais où est la sortie ...
Dit-il d'un ton agacé tout en continuant à avancer dans la prochaine pièce.
J'entendis alors l'eau couler, il devait être dans sa salle de bain peut être pour se doucher. Il devait être épuisé après avoir voyagé pendant 5 ans ... Me laissant sans aucune information sur lui ni où il se trouvait et quand il allait revenir. J'étais en colère ou triste ou un peu des deux par rapport au fait qu'il reviendrait de cette manière en me remettant à la porte. J'aurais voulu qu'il reste encore un peu à mes côtés et que je pose enfin mes questions, je voulais des réponses, et si j'étais venue ici c'était pour en avoir, pas repartir sans rien.
Je méritais d'avoir des réponses !

- Vous allez repartir cette fois-ci encore ou vous comptez nous faire grâce de votre présence ?
M'écriais-je depuis le salon avec une voix un peu cassée alors que je cherchais à cacher les battements trop fort de mon cœur et ma respiration saccadée derrière mes mots secs.
J'entendis l'eau se couper et après quelques minutes interminables, il sortit de derrière ce mur, une serviette autour de la taille, je lui tournais le dos immédiatement, le souffle coupé, je n'avais fait qu'entre voir son corps peu couvert sans en remarquer les détails.
J'avais lu des centaines de livres de romance, étant donné qu'il n'y avait pas grand chose à faire dans ce manoir excepté trainer dans l'immense bibliothèque, mais je l'avouais avec une certaine honte, jamais je n'avais vu un homme torse nu de toute ma vie, je l'avais seulement imaginé grâce aux descriptions des livres, alors le rouge me monta aux joues assez rapidement et je le savais donc je préférais me cacher de son air amusé plutôt que de me retourner et de ne pas pouvoir contrôler mon regard curieux et un tantinet admiratif je l'avouais.
Je l'entendis ricaner derrière moi avant de me répondre enfin.
- je resterais autant de temps que je le souhaite, au cas où tu l'avais oublié, je suis chez moi ici!
J'entendis alors le parquet craquer signe qu'il devait avancer près de moi.

- et puis quelque chose à retenu mon attention... assez pour vouloir rester m'amuser un peu ici
J'inspirais un bon coup et me redressais avant de me diriger vers la porte de sortie d'un pas vif, je l'entrouveris et me stoppais un instant pour ouvrir la bouche hésitante avant de me résigner et de la refermer pour finalement sortir de la pièce en claquant la porte derrière moi. Il ne méritait aucun bienvenu chez vous ou bonne nuit ... Je me précipitais dans l'escalier, descendant les marches deux à deux, encore troublée par son retour, je ne cherchais plus à être discrète maintenant que je savais que sa "majesté" avait fait son grand retour dans son château et que je ne risquais plus qu'il m'engueule, d'ailleurs il avait été particulièrement doux par rapport à ce que l'on m'avait dit qu'il pourrait faire si quelqu'un entrait sans son autorisation dans ses appartements. Je refermais tout de même doucement ma porte de chambre pour éviter la visite de curiosité d'Eléonore, si elle m'entendait.

J'avais pris l'habitude de sortir durant la nuit pour aller dans le jardin, c'est étrange mais j'aimais marcher pied nu dans l'herbe fraîche et rester debout face à l'orée des bois où la délimitation entre les petits brins d'herbes et les immenses pins était parfaitement marquée par une ligne droite invisible. On retrouvait la lumière de la lune qui donnait sur le jardin et derrière cette limite se trouvait la pénombre et la brume sous ces géants de la forêt. Je m'étais jamais aventurée derrière cette délimitation invisible par peur de ce qui pourrait se trouver dans ces bois mais tant que je restais debout à quelques mètres de ces pins, j'étais comme en sécurité et je pouvais admirer, ressentir la peur et de petits frissons sans pour autant être en réel danger. De plus,le silence de la nuit et le faible éclairage de la lune m'appaisaient.
Mais ce soir je préférais rentrer dans ma chambre pour essayer de trouver le sommeil, ce fut assez compliqué puisqu'à chaque fois que mes yeux se fermaient je repensais aux siens, d'un vert étrangement intense par rapport à ses portraits exposés dans la salle des tableaux. Quand mon regard s'est perdu dans le sien je n'avais qu'une idée en tête: savoir qui il était, pourquoi il était enfin revenu, car les motifs qu'il m'avait cité il y a maintenant quelques heures n'étaient pas valables ou du moins très mystérieux. C'est exactement ça, trop de mystères et de questions sans réponses tournaient autour de ce personnage. Et trop d'années avaient achevé de m'ennuyer pour que je laisse le seul événement intéressant depuis tout ce temps me passer sous le nez, pour une fois il allait falloir que je mette mes craintes de côté et que j'aille moi même dénicher les réponses. J'avais besoin de ressentir à nouveau mon cœur battre à tous rompre et ma respiration se stopper nette dès que la peur m'envahissait comme tout à l'heure. J'avais besoin que ma vie soit plus trépidante. J'en avais marre d'attendre désespérément qu'on m'apporte des réponses donc j'allais sauter sur l'occasion et élucider le mystère qui planait entre lui et moi.

La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant