Chapitre II : Destin immuable

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Music/ If today was your last day - Nickelback


Je reste là, toujours hébétée par ce qu'il vient de se passer.

- Saito ! Cette fois, Manjiro accapare enfin mon attention.

Je le dévisage sans la moindre émotion. Il semble inquiet et dégage quelques mèches de cheveux de mon visage pour avoir accès à une coupure présente sur ma joue. Il passe la pulpe de son pouce et je gémis sous son touché, bien que délicat.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il demande avec inquiétude.

Qu'est-ce que je dis ? Kisaki a été très clair sur ses intentions et je doute que ce genre de personnage ne manque jamais à sa parole. Je contracte ma mâchoire puis prends finalement la parole.

- Hanma était là. Je ne sais pas comment il a su mais, il m'attendait.

Le poids de mes mots me paraît plus lourd a chacun d'eux. Je mens ouvertement au chef du Toman mais, si je veux conserver mon intégrité et mes secrets, je dois lui mentir.
Manjiro semble méditer sur mes paroles tout en gardant ses mains autour de mon visage. Cette proximité est presque confortable mais, je me retire lentement.

- Hanma t'aurait cassé la gueule tout seul ? Cette fois, c'est le second qui s'adresse à moi.

- Il n'était pas seul. Une partie du Valhalla était là aussi.

Il réfléchit quelques instants puis se tourne vers son chef.

- Mikey, ça sent la merde à plein nez.

- Je sais Kennychou. Il soupire et passe ses bras autour de ma taille pour me relever.

Il me soulève, comme si je ne pesais rien, pour me poser sur mes pieds avec douceur. Je tangue légèrement mais les doigts du jeune homme restes ancrés sur mes hanches. Leur chaleur s'insinue à travers mon épiderme et me fait monter le rouge aux joues. Je prends plusieurs inspirations pour me stabiliser. Je presse doucement mes doigts sur l'avant-bras de Manjiro pour lui faire signe que tout allait bien. Il hoche la tête en se reculant.

- Bien, je crois qu'une réunion d'urgence s'impose. Draken, mets les gazes et rameute tout le monde. On se rejoint au second QG.

Draken hoche la tête et part enfourcher sa moto en vitesse. Il disparaît finalement dans un nuage de poussière nous laissant moi et Manjiro.

- Izanami ? Je peux t'appeler par ton prénom ? Une légère rougeur apparaît sur ses joues.

- Bien-sûr, c'est toi le patron. Je tente une taquinerie qui le fait sourire.

- Je demande quand même leur avis à mes employés, Izanami. Il prononce mon prénom comme s'il récite un mantra.

Un délicieux frisson me traverse. Peu de gens se permettent de m'appeler ainsi mais, si c'était cet homme, je ne vois aucune obligation de lui refuser. Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il ne fait aucun jeu de mot sur celui-ci.

- Où allons-nous ? Je demande, choisissant de changer de sujet.

- Tu verras pour l'instant ...

Il prend place sur sa bécane et m'invite, d'un geste gracieux de la main, à m'asseoir derrière lui. Je lui adresse un léger sourire tout en m'asseyant.

- Profite du paysage et d'avoir un chauffeur aguerri. Il me fait un clin d'œil complice puis démarre l'engin.

La nuit finit par tomber aussi bien que, lorsque nous arrivons à destination, des torches brûlent quelques mètres plus loin. Manjiro descend en premier après cela, me tend une main que je prends pour descendre. Nous étions dans une clairière à l'orée des bois. Il n'est pas rare d'avoir quelques bouts de forêt à la périphérie de Tokyo, ce sont généralement des endroits très peu fréquentés donc idéal pour ce genre d'activités. Je prends une grande inspiration en savourant l'air nocturne et la douceur de la brise sur mon visage.

Prières et châtiments [Tokyo Revengers]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant