Aiolia → Aiolos

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Il stoppa sa respiration. Comment ça ? La tête commença à lui tourner, face à l'affreuse déclaration. Mort. Mort. Mort. Son frère était mort.

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Il refusa. Il refusait. Il ne voulait pas y croire, ce n'était pas possible. Son frère ne pouvait pas être mort, ne pouvait pas être traitre. Il ne pouvait pas le laisser comme ça, ce n'était pas vrai.

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De la colère ; il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit de l'abandonner ! De le laisser seul ! De le trahir ! Il n'avait pas le droit de le laisser à la merci d'un Sanctuaire le détestant à présent, à cause de lui. Il était son frère, il ne pouvait pas ! Il ne pouvait pas... Il avait pas le droit...

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Il avait pas le droit de lui faire autant de mal... De partir, comme ça, de ne laisser que du vide à présent. De lui enlever le seul être humain qu'il aimait infiniment, le seul frère qu'il avait. De lui ôter ce modèle, cette fierté, d'être son sang, à lui, le grand Chevalier d'Or ! De ne laisser rien du tout, que du vide, et de la haine, de la part de tous ces individus l'entourant. Il a prit son bonheur, puis l'a fait exploser, alors qu'aucun indice ne laissait à penser cela, puis s'est fait exploser avec. Il est parti, emportant avec lui un fragment du Lion, celui contenant sa joie de vivre, et son allégresse.

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Désormais, il ne vivait avec aucune attente. Oui, il continuait son entraînement. Mais plus part obligation. Défendre Athéna ? Oui, bon... Il ne cherchait pas à savoir s'il le voulait. Il le faisait, c'est tout. Il n'avait plus envie de rien, mais il faisait, sans se poser de questions. Les autres passaient leur temps à lui mener la vie dure. Dans le meilleur des cas, ils l'évitaient. Mais bon, il continuait. Ce n'est pas comme s'il avait le choix. Pourtant, il faisait tout pour être comme avant. Il continuait à sourire, à s'entraîner, et il était même encore plus attentif qu'avant aux leçons ! Mais cela ne suffisait pas, ne suffirait jamais. On ne pouvait pas effacer le passé en s'entraînant. Sinon, ça se saurait... Et il aurait fait tous les exercices possibles et inimaginables, afin d'effacer ce qui est censé être derrière lui, mais qui ne cesse de revenir le hanter.

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Il était mort. Il n'en doutait plus, désormais. Il était traître, et le futur Lion ne pouvait se permettre de se lamenter de la perte d'un renégat. Il ne reviendrait plus, cela était un fait. Et à présent, il ne devait se consacrer qu'à une chose : son entraînement, afin de protéger cette Déesse, protéger cette Terre et tout ses habitants. Tant pis si son frère n'avait pas voulu de ça. Tant pis si le Sagittaire avait sombré, voulant tuer la divinité qui lui aurait apporté plus d'affection et de courage que n'importe qui. Lui, sera le Lion, qui se battra jusqu'à sa mort et même au delà, pour la Justice et la Paix.

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Enfin. Il est enfin devenu Chevalier. Aiolia leva la tête vers ce ciel azur et sans aucune tâche blanche, typique du climat chaud de la Grèce. Il avait pleuré. Longtemps. Il fut énervé, incompris, et haineux. Il avait commis des actes dont il ne se pardonnerait jamais. Il avait fait, vécu tant de chose qu'il aurait préféré oublier. Mais s'il y avait bien une chose, bien une, qu'il aurait aimé perdre, pendant sa jeunesse... C'était l'incohérente affection qu'il ne pouvait s'empêcher d'avoir envers cet être, qu'il pensait être traitre. Jusqu'à ce qu'il La rencontre, Elle, et qu'il apprenne la vérité sur celui-ci, le Sagittaire héroïque. Désormais, ce qu'il aimerait oublier... C'est le fait qu'il avait haï, douté de son propre sang, son propre frère, qui avait au final toujours tout fait pour qu'il puisse vivre en Paix, pour qu'il puisse vivre heureux. Et son seul objectif à présent, était de devenir aussi grand, aussi digne que lui, ne serait-ce que pour la mémoire de cet homme parti trop tôt, cet homme dont la loyauté était sans limite, cet homme qui était en vérité la définition même de Chevalier.

À nos morts... Et nos vivants. (Saint Seiya - Jour des Morts)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant