CHAPITRE 23 - SKYLAR

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Au bout de plusieurs minutes, je me calme enfin. Je ne pleure plus, mais je suis épuisée et affamée ; mon ventre se remet à gargouiller.

Je n'ai plus envie de partir de manière aussi précipitée. Je recule en reniflant et fixe les traces sombres et humides que j'ai laissées sur son pull. Je dois avoir une mine affreuse.

Je sens une de ses mains, contre ma joue, essuyer mes larmes avec son pouce. Je ne vois rien hormis son masque qui dénote de la pénombre ; le blanc captant plutôt bien le peu de lumière dans la pièce.

J'aimerais le lui enlever.

Le voir.

Mais je m'en empêche, et pose malgré tout ma main sur le menton en plastique. Ses yeux sombres me fixent. Je le sens tressaillir alors que les lèvres blanchâtres de son masque m'hypnotisent, tout à coup.

Sa main s'est figée contre ma mâchoire. Ses doigts sont emmêlés dans les petits cheveux de ma nuque.

J'aimerais le remercier.

Sans réfléchir, je me penche et pose les lèvres sur la bouche en plastique. Elle est dure et froide. Mais je pourrais presque sentir la chaleur de la sienne au travers.

Quand mon estomac se remet à hurler, je me recule et me lève, gênée. Il me laisse faire et me tend le sachet de croissants. Je le remercie.

Lorsqu'il se lève à son tour, je baisse la tête. Mon regard est automatiquement attiré par son entre jambe, et je détourne précipitamment les yeux en remarquant une forme très subjective, le visage en feu.

Soudain, il sort de la chambre d'un pas rapide.
Dans le couloir, j'entends une porte s'ouvrir, puis l'eau couler.

J'ai terminé de rassembler mes affaires en dévorant mes croissants, mais impossible de mettre la main sur mes clefs de voiture. Un instant, je me demande si ce n'est pas lui qui les as. Il a sûrement dû conduire mon pickup pour me ramener. Je n'aurais jamais tenue en place sur une moto.

J'entreprends de fouiller méthodiquement ses affaires pendant qu'il prend sa douche. Je regarde sur la commode, à l'entrée de la chambre, les tiroirs, les poches de ses vestes... Mais rien. Quand j'ouvre le tiroir de sa table de chevet, je me fige.

Je me dis que je n'aurais peut-être pas dû regarder ici quand je découvre ce qui se cache à l'intérieur.

Une culotte.

Et il est toujours sous la douche.

Curieuse, je la prends et l'étends devant moi. Je crois naïvement qu'elle appartient peut-être à une de ses amies intimes. Mais j'écarquille les yeux quand je reconnais une marque française. Et ma taille.

C'est la mienne !

Je la remets précipitamment dans le tiroir et me couvre le visage, honteuse, en imaginant tout ce qu'il a bien pu faire avec. Mes joues sont chaudes sous mes doigts, et je me mords les lèvres pour empêcher le rire nerveux que je sens pointer quand je me demande comment il a pu se la procurer. Je fixe le tiroir, embarrassée et nerveuse à l'idée que j'ai pu l'exciter de cette manière.

- Il est complètement malade. Je chuchote à moi-même.

Je secoue la tête et décide de reprendre mes recherches, encore légèrement secouée. Je sors de la chambre dans l'idée d'inspecter l'entrée. Je traverse le couloir et je me fige en m'approchant de ce que je pense être la porte de la salle de bain. Elle est entre-ouverte, et une légère vapeur s'en échappe. J'ai peur de passer devant et de l'apercevoir. Mais, peut-être que je le verrai sans son masque ? A moins qu'il soit assez fou pour se doucher avec ?

Je m'approche à pas de loup. Dans l'embrasure de la porte, je vois des vêtements au sol. Et le masque. Machinalement, je relève les yeux en direction de la cabine de douche. Sa silhouette apparaît à travers la vitre embuée et elle me coupe le souffle.

C'est flou, mais je devine les muscles qui sculptent largement son dos, son fessier et ses jambes.

J'entends son souffle raisonner de façon rapide et hachée, dans la cabine, lorsque ses mains parcourent son corps pour étaler le savons. Je devrais faire demi-tour, j'en ai assez vu, mais mes jambes refusent de bouger. Au lieu de quoi, je laisse mon regard détailler la largeur de ses épaules, ses hanches étroites, ses fesses que je devine fermes, et l'épaisseur de ses cuisses. Sa taille colossale lui fait presque toucher le pommeau de douche, au-dessus de lui.

Un titan.

Je me rends compte que mes dents meurtrissent mes lèvres depuis un petit moment lorsque le goût du métal envahit ma bouche.

Ça suffit.

Je m'apprête à partir au moment où je le vois se retourner de profil et plaquer une main contre le mur. Je me tapis un peu plus derrière la porte pour ne pas qu'il me remarque. Et, en lui jetant un autre coup d'œil, ma main se plaque d'elle-même contre ma bouche, m'imposant un silence nécessaire.

L'image de son sexe dressé s'impose à moi.

Putain.

Mon bas-ventre se tord violemment et une vague de chaleur me submerge toute entière.

Il est énorme.

Mon pouls migre entre mes cuisses et fait dangereusement palpiter mon clitoris lorsque je vois sa main saisir son sexe et se mettre à l'astiquer. Je déglutis.

Je dois me casser.

Facile à dire. Mes jambes refusent de m'obéir. Je suis figée par le désir qui commence à me submerger, avec l'envie furieuse de foutre ma main dans ma culotte...

J'impose à ma bouche de rester fermée quand sa main s'active plus rapidement autour de son sexe, et claque contre son pubis. Il n'halète plus, il gémit et ahane. Les sons qu'il émet - graves et rauques - raisonnent fortement dans la cabine. Mon corps se tend inconsciemment vers lui, avec l'envie soudaine qu'il me remarque et m'invite à le rejoindre.

Cette pensée me sort de l'état de transe dans lequel je me trouve, et je fuis pour me réfugier dans la chambre, oubliant complètement ce pourquoi je m'étais aventurée dans le couloir.

Je m'assois sagement sur le lit, essoufflée et... excitée.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant