Beginning of the end

Chapitre 1

Lundi 14 mars 2050 – Fin de soirée

Je suis assise tranquillement avec ma petite famille à regarder un film drôle regroupant les meilleurs acteurs du pays. Entre Hassan El Fad, Gad El Maleh ou encore Ferkous, nous rions de bon cœur et aux éclats au point que nos yeux larmoient et que certains d'entre nous doivent faire plusieurs pauses toilettes durant les publicités ! Oui, ce n'est pas notre premier visionnage du film, mais le talent de ces acteurs est et restera à jamais unique.

Après une énième pub, le générique des informations redémarre. Étrange... Il reste une bonne heure au film, de plus il est bientôt vingt-deux heures. L'heure journal était très largement dépassée vu que nous les avions regardés ensemble à vingt et une heures.

Très étrange, étant donné que cela n'est jamais arrivé à ma connaissance. J'appelais mon père, qui était au téléphone et le flash-info commence. Je remarque que c'était le logo du G.I.E.C qui apparaissait. De plus en plus anormal :

« - Chers téléspectateurs,
Tout d'abord, nous nous excusons pour cette interruption brutale des programmes. Commence le scientifique. Je parle au nom du G.I.E.C., et des différents experts, professeurs et scientifiques qui y travaillent. Nos rapports sont habituellement publiés annuellement, mais la situation alarmante que nous sommes en train de vivre, et que nous vous expliquerons incessamment, nous oblige à nous exprimer sur vos chaînes télévisées et vos radios.

En effet, à la suite de nombreuses de recherches, dues aux anomalies thermiques de ces dernières années, nos scientifiques sont arrivés à une effroyable conclusion.
Vous l'avez sans doute remarqué ou ressentit. Les températures hivernales sont encore plus glaciales qu'il y a quelques années. Les saisons de pluie et les orages et tempêtes sont de plus en plus nombreux et plus puissants que jamais. La dernière période caniculaire a duré plus de trois semaines. Toutes ces conditions ont causé de dangereuses altérations sur la biosphère de notre terre : Entre sécheresse des sols, fonte des glaciers, pollution des nappes phréatiques, des milliers d'hectares de forêt disparus. Explique l'expert, avant de se taire pour reprendre son souffle. Ceci n'est pas un canular ou une plaisanterie de mauvais goût. Il y a quelques années, nos collègues scientifiques ont annoncé une fin proche de la vie humaine sur Terre dans les années qui arrivent. Nous y sommes. Expose-t-il d'une voix grave et légèrement tremblotante.

- Nous ne voulons pas vous mettre dans la panique. Continue une de ses collègues, d'une voix plus douce. Nous souhaitons simplement vous en informer de vive voix avant que vous ne la lisiez sur des journaux ou que des complotistes trafiquent nos paroles. Nous ne le montrons pas assez, mais, intérieurement, nous sommes chamboulés et nous arrivons à peine à croire à cette information.
Cela fait des jours que mes collègues et experts recalculent les différentes données environnementales des dernières années, et à chaque fois le résultat est le même. Nous ne pouvons donner une date, uniquement une approximation. Et cette date se compte dans les jours à venir. Déclare la chercheuse, la voix cassée et les yeux embués. Nous ne savions pas comment vous annoncer la nouvelle. Autant que nous ne savons pas comment, nous-même la digérer. Avant de donner cette conférence, tous les membres du groupe ont appelé leurs familles. Il y a eu des pleurs et des cris, mais également des silences, des regards vides. Témoigne-t-elle en regardant chacun de ses collègues, avant de laisser la parole à une seconde collègue.

- Chacun d'entre vous réagira d'une manière différente à l'annonce. Et chaque réaction est compréhensible et tout à fait normale. Vous serez choqués, dans le déni, puis vous aurez peur et serez en colère. Certain risquent de se renfermer sur eux-mêmes, quand d'autres partagerons leurs derniers moments avec de leurs proches. Commence cette dernière, ses yeux rouges révélant la quantité de larmes versées. Je le dis, j'ai peur. J'ai peur pour moi, mais surtout pour ma famille et mes proches. Néanmoins, j'ai décidé de ne pas laisser cette terreur me ruiner le temps qui me reste. Profitez de ces derniers moments pour faire la paix avec votre intérieur, c'est plus facile à dire qu'à faire, j'en suis consciente, mais essayez. Vous pourrez profiter de vous-mêmes et de vos proches encore plus. Conseille-t-elle d'une voix semblant confiante. Courage et merci de votre écoute.