CHAPITRE 24

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En sortant de la douche, je suis plus calme.

Il a fallu qu'elle embrasse un stupide masque pour me rendre dur comme le marbre.

En fait, qu'elle pleure dans mes bras avait largement suffit à me mettre dans tous mes états. Je m'en veux de penser ça, mais l'avoir si proche contre moi, vulnérable, reconnaissante et consentante...

Putain.

Je ne prends pas la peine de dégager la buée qui recouvre le miroir, préférant fuir mon reflet, et je sors une serviette du placard. Si elle avait su ce qui se cachait sous ce masque, elle n'aurait jamais osé y poser les lèvres.

Je noue la serviette autour de ma taille et repose mon masque sur mon visage avant de retourner auprès d'elle. Je la retrouve assise sur le matelas, le dos contre la tête de lit, consultant son téléphone.

Je constate que ses affaires sont prêtes, à côté d'elle. Elle a remis sa robe noire, et mon t-shirt, que je lui avais enfilé, est plié sur le lit. Elle a l'air timide et fuit mon regard. Je fronce des sourcils.

J'ai fait quelque chose ?

Peut-être qu'elle a compris pourquoi j'étais sorti précipitamment pour filer sous la douche. J'ai un sourire moqueur en me dirigeant vers mes placards. J'en sors un boxer, un jean, un t-shirt et un sweat.

Je suis tenté de faire tomber la serviette et de me changer devant elle, mais je ne voudrais pas l'effrayer...

Je l'observe.

Elle a l'air préoccupée et serre les cuisses de manière compulsive.

Son regard se veut fuyant, pourtant, je la sens épier les tatouages dispersés sur mon buste. Avant de sortir d'ici, je la laisse les relooker quelques secondes en contractant quelques muscles pour l'en faire profiter, priant pour qu'elle ne remarque pas la peau brûlée sous les tatouages.

Mais sa voix m'arrête.

— Est-ce que tu sais où sont mes clefs de voiture ?

J'acquiesce. Encore dans une des poches de ma combinaison d'Halloween. D'un geste du menton, je lui montre le vêtement étendu sur un cintre derrière la porte de ma chambre. Elle regarde la combinaison comme si c'était une évidence et hoche la tête. Je retourne m'habiller dans la salle de bain.

Quand j'en sors, elle est dans l'entrée, ses affaires dans les mains.

Elle m'attendait.

— Je vais y aller, maintenant.

Je hoche la tête. Je lui ouvre la porte. Elle a l'air d'hésiter. Ça me fait légèrement sourire.

— Au revoir.

Et elle s'en va.

***

L'après-midi, ma mère et moi avons rendez-vous avec l'agent immobilier pour signer les papiers. Il est grand temps que je me casse d'ici.

Je rejoins ma mère dans mon futur appartement. Je fais un dernier tour de l'appartement et nous signons la paperasse nécessaire. Une dernière poignée de main, et l'appartement est à moi.

— Je suis contente !

Ma mère me caresse le bras, un grand sourire aux lèvres.

— On n'attend plus que ta crémaillère.

Ouais, c'est ça.

Elle me fait un clin d'œil. Je lui souris. Elle jette un dernier regard autour d'elle et soupire.

— Je vais y aller. Ton père va encore se demander où je suis.

Je sors mon carnet et écrit :

« Il aurait pu venir »

Ma mère m'offre un sourire triste.

— Tu le connais.

Depuis l'accident. Ouais. Il ne sort plus beaucoup. Ça nous a tous changés en vérité. Seule ma mère semble être encore à peu près normale.

J'acquiesce.

— Pense à faire une lettre à ton proprio pour lui dire que tu déménages. Elle me rappelle en pointant mon torse du doigt.

J'acquiesce une nouvelle fois.

Oui, maman.

Elle m'embrasse, et s'en va. La porte claque derrière elle. Une fois seul, je fixe les clefs dans ma main.

Plus vite j'aurai déménagé, plus vite je serais auprès d'elle et plus souvent je la verrai. Ma queue tressaute dans mon jean à cette pensée et, parfois, je me dis que si je la baisais une bonne fois pour toute, je ne serais plus aussi obsédé par elle. Mais je sais pertinemment que c'est un mensonge. Je la blesserai.

Je suis patient. J'attendrai qu'elle veuille me donner plus qu'un baiser. Et je sais que ça arrivera. Je suis convaincu que, l'effet qu'elle produit sur moi, je le lui fait ressentir au centuple.

J'en suis certain.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant