𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟔

1.1K 48 11
                                    



   Nam-ra : Dans certains pays, c'est plus triste quand les adultes meurent que les enfants. Dans d'autres, c'est l'inverse. D'après vous, notre pays se situe où ?

   En Asie. Okay, j'arrête.

   Dae-su : Comment ça ?
   Joon-yeong : Quand des enfants meurent, on perd l'espoir. Quand ce sont les adultes, on perd leur sagesse. L'espoir et la sagesse. Qu'est-ce qui compte le plus ?
   — Ils survolent la ville depuis hier. Ils nous auraient déjà sauvés s'ils l'avaient voulu. Même s'ils viennent, on ne sera pas les premiers secourus. On n'est pas si importants. On est des lycéens. Rien de plus.

   Sans qu'on ne s'y attende, quelqu'un venait de faire son retour à la fenêtre.

   Joon-yeong : Pieds-su.
   — Su-hyeok ?

   Je l'aidai à descendre en lui tenant la main, ce qui me valut un regard d'On-jo et aussi de Nam-ra. Quelle galère.

   Hyo-rung : Où est le téléphone ?
   — Tout va bien ? Et Cheong-san ?

   Je regardai à la fenêtre, mais aucune trace de Cheong-san. Toute de suite, un sentiment d'angoisse m'envahit.

   — Su-hyeok. Où est Cheong-san ?

   Il resta silencieux tout en me scrutant, comme s'il redoutait ma réaction.

   Su-hyeok : On a dû se séparer dans la salle des profs. Il va s'en sortir.
   Dae-su : Cheong-san n'est pas là ? Merde.
   Su-hyeok : Je suis désolé... d'être revenu seul.



☆☆☆



   Tout le monde était attristé pour On-jo, qui était la meilleure amie d'enfance de Cheong-san. On croyait même qu'ils sortaient ensemble, moi-même en étais convaincue. Je fus obligée de cacher ma propre peine.

   Pour tout vous dire, notre première rencontre restait gravée dans ma tête. Il m'a fait confiance avec tant de sincérité, a protégé mon secret, et a tenté de ne pas me laisser seule malgré mes refus. Il était l'un des seuls à se préoccuper de moi, sans même que je ne comprenne pourquoi.

   — Joon-yeong. Ton club de science fabrique des drones, non ?
   Joon-yeong : Tu veux chercher Cheong-san en utilisant un drone ?
   — On ne peut pas ?
   Joon-yeong : C'est possible, mais il est au labo.
   — Allons le chercher.
   Joon-yeong : Comment tu veux y aller ? C'est plein de zombies.
   — Avec ça.

   Je pointai la corde au même moment qui pendait dehors.

   Joon-yeong : Tu veux que je grimpe avec ça ?
   Hyo-rung : Le labo est aussi rempli de zombies.
   — Il n'y en avait pas dans la réserve. Pas vrai ?
   Joon-yeong : Oui, mais...
   On-jo : On doit trouver Cheong-san. Nous n'avons que nous, pour le moment.

   Les autres restaient silencieux, jusqu'à ce que Nam-ra accepte.

   Nam-ra : Un drone ce serait bien. On peut trouver Cheong-san et voir ce qui se passe dehors. On pourra peut-être même demander de l'aide.
   Hyo-rung : C'est très bien, mais... Qui va y aller ?
   — Moi, j'irai. Je sais me défendre en cas d'imprévus.
   Su-hyeok : Non, j'y vais.
   — Tu es allé à la salle des profs. Ne te mets pas tout le temps en danger.
   Joon-yeong : Le drone n'est pas terminé, il nous faut d'autres pièces. Tu sais quoi prendre ? Je dois y aller de toute façon. J'irai avec Sun-hi.
   Dae-su : Non. Cette fois-ci, j'y vais.
   Woo-jin : Tu ne peux pas. Regarde-toi. La corde va céder.
   Dae-su : Ça allait tout à l'heure. Elle va céder si je grimpe ?
   Woo-jin : Oui. Elle va céder.

   Dae-su partit se rassoir.

   — Sage décision. Joon-yeong, allons-y ensemble.

   Il se leva et nous allâmes en direction de la fenêtre. C'est alors que Su-hyeok me retint par le bras.

   Su-hyeok : C'est trop dangereux. J'y vais. J'en connais un qui m'en voudra si je t'ai laissée face au danger.

   Je me défis de sa prise en le remerciant. Est-ce qu'il parlait de Cheong-san ? Je fis mine de ne pas comprendre ses dires. Pour le moment, seul le drone comptait.

   — Merci, mais je ne veux pas que tu te mettes en danger non plus. Repose-toi, t'en as besoin, d'accord ?
   Joon-yeong : J'y vais.

   Il commença à grimper et je partis à la fenêtre pour de bon. Je montai sur la chaise puis sur le rebord.

   Nam-ra : Fais attention, Sun-hi. Reviens en un seul morceau.
   Su-hyeok : Je regarderai d'ici.

   Il tira sur la corde pour la rendre plus diable, ce qui m'aidait grandement à monter. Je réussis à rejoindre Joon-yeong.



☆☆☆



   Joon-yeong : Fais attention. Prends ton temps.

   Je redescendais la corde, avec cette fois-ci un sac encombrant sur le dos. En arrivant à la fenêtre, Nam-ra se dépêcha de venir m'aider. Su-hyeok enleva le sac que je portais puis Joon-yeong nous rejoignit. C'était assez simple comme mission. Nous laissions Joon-yeong préparer le drone, puis il colla un papier dessus.

« Aidez-nous, on est en salle de radiodiffusion au lycée Hyosan. »

   Dae-su : Ça marche ?
   Joon-yeong : Ça devrait marcher.

  Il mit des sortes de lunettes rattachées à la manette de commande. Il réussit à le faire décoller ! Nous nous mettions d'accord pour d'abord trouver Cheong-san, puis aller chercher de l'aide. À l'écran, nous pouvions voir que chaque salle était remplie par des zombies. Woo-jin remarqua qu'un zombie était transpercé d'une flèche. Il comprit donc que sa sœur, faisant partie du club de tir à l'arc, était sûrement ici. Nous le rassurions en disant qu'elle pouvait se défendre. Nous cherchions désespérément Cheong-san, mais rien. C'était une pagaille. Jusqu'à qu'il apparaisse à l'écran.

   — Cheong-san ! Ici !

   Il était sain et sauf, dans la salle de musique. Quel soulagement.

   On-jo : C'est quelle salle ?
   — La salle de musique.
   Su-hyeok : Cheong-san !
   Joon-yeong : Il ne vous entend pas.
   — Cheong-san...
   Joon-yeong : Il ne t'entend pas.
   Su-hyeok : Tout va bien. Cheong-san est vivant ! Il est vivant !

   Il prit On-jo dans ses bras, mais la repoussa en voyant Nam-ra les regarder. Je parlais à son oreille.

   — Tu es jalouse ?

   Elle me regardait comme si j'avais lâché une insulte à son égard.

   Nam-ra : Non. Pourquoi je le serais ?

   Je souris discrètement, feintant d'y croire. Le drone partit en dehors du lycée mais même en ville c'était Zombie Land. Ji-min vit le véhicule de ses parents, et ceux-ci dedans, transformés. Ses pleurs me faisaient atrocement mal. De suite, On-jo l'enlaça, cherchant à la réconforter. Perdre ses parents était probablement le pire des sentiments pour un enfant. Qu'est-ce qu'un enfant devenait sans ses parents ?

𝗔𝗹𝗹 𝗼𝗳 𝘂𝘀 𝗮𝗿𝗲 𝗱𝗲𝗮𝗱 | 𝘊𝘩𝘦𝘰𝘯𝘨-𝘴𝘢𝘯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant