AOÛT 2021
Nina et ses amis rentrèrent de boîte au petit matin. Ils avaient bu, danser, chanter. Thomas avait dragué et récupéré au moins deux numéros. Giulia et Hugo s'étaient embrouillés. Alexandre avait commandé beaucoup trop de shooters, comme d'habitude. Les compères remarquèrent que Nina n'avait pas son esprit complètement à la fête. Marion l'interrogea sur sa relation avec Julien. Nina lui raconta les grandes lignes, comment elle l'avait connu, comment ils s'étaient quittés.
Nina n'avait pas beaucoup dormi et quand elle ouvrit les yeux, un mal de crâne lancinant lui fit froncer les sourcils. Elle se leva doucement et descendit à la cuisine de la villa qu'elle et ses amis avaient loué. Thomas était assis sur un des tabourets de la grande cuisine, les yeux rivés sur son téléphone et un café fumant devant lui. Il leva la tête en entendant Nina approcher.
— Salut Nin's. Dit-il en souriant.
— Hello. Répondit doucement la blonde.
Elle s'approcha de lui et lui fit la bise. Elle s'avança rapidement vers la machine à café pour s'en faire couler un.
— Ça va ? Demanda-t-elle en s'asseyant à ses côtés.
— J'ai connu des jours meilleurs, répondit-il en riant, et toi ?
— Tout pareil, ma tête va exploser. Se plaignit-elle en posant ses mains sur son crâne.
— A cause de ta cuite ou parce que tu gamberges trop à la rencontre d'hier soir ? Demanda le toulousain avec un sourire en coin.
Nina ne répondit rien et se contenta de pouffer avant de porter sa tasse de café à ses lèvres. Thomas lui jeta un regard insistant et la jeune-femme réagit presque immédiatement.
— Quoi ? Dit-elle.
— Rien, répondit son ami en souriant toujours, je t'observe.
— Pour quoi faire ? Rigola-t-elle.
— J'essaye de déchiffrer ce qui se passe dans ta petite tête.
— N'importe quoi, souffla-t-elle en souriant, il se passe rien dans ma tête.
Thomas n'ajouta rien de plus mais n'en pensa pas moins. Il connaissait Nina depuis plus de quatre ans. Les deux vivaient ensemble dans la coloc depuis l'arrivée de la blonde sur Toulouse. C'était devenu sa meilleure amie, sans aucun doute. Sa partenaire de potin, sa confidente, son acolyte de soirée, sa meilleure conseillère. Il la connaissait par cœur, sur le bout des doigts. Chaque réaction, chaque sentiment qui traversaient l'esprit de Nina n'étaient pas inconnus de Thomas. Alors, il n'avait pas besoin qu'elle l'avoue pour savoir que la rencontre avec Julien l'avait chamboulée. Il avait bien entrevu l'enthousiasme et l'euphorie dans les yeux de la jeune-femme. Thomas était inquiet, il connaissait l'histoire de Julien et Nina, et savait comment ça avait fini. Il était là pour voir la tristesse, la peine et le cœur brisé de Nina à son arrivée à Toulouse. Il ne voulait que son amie sombre de nouveau.
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JANVIER 2018
— Franchement, je capte pas ! S'indigna Thomas, posé dans le vieux canapé de la coloc.
— De quoi encore ? S'agaça Nina, assise sur un fauteuil, tout aussi vieux que le canapé.
— Pourquoi tu t'inquiètes autant pour lui !
— Vas-y Thom, tu saoules avec ça. Laisse-moi tranquille. Soupira Nina avant de se lever et de grimper les escaliers pour rejoindre sa chambre.
Joe, qui était posé sur son tapis, leva les yeux vers la jeune-femme dès qu'il l'aperçu bouger. Il se leva rapidement et la suivit jusqu'en bas de l'escalier. Le vieux chien savait bien que tant qu'il ferait jour, il n'aurait pas le droit de monter avec la blonde. Mais inlassablement, il la suivait à chaque fois. Peut-être qu'un jour elle céderait. Axel, qui était avachie sur le canapé à côté de Thomas, soupira.
— T'abuses mec. Dit-il en soupirant. Laisse la un peu avec ça. Déjà qu'elle est mal.
— Mais justement ! Se justifia Thomas. Elle est déjà assez mal comme ça à cause de lui. Elle a pas besoin de s'en faire encore plus.
— Tu peux pas l'empêcher de s'inquiéter. Le mec a fait un pneumothorax.
— Peut-être mais il mérite pas qu'elle s'inquiète pour lui.
— Ça c'est un autre débat frère.
Thomas n'insista pas. Il n'aurait pas gain de cause auprès d'Axel, et encore moins Nina, sur ce sujet-là. Mais ça l'énervait. Nina était intelligente, elle ne devrait pas se soucier d'un mec qui lui avait brisé le cœur comme ça. Elle devrait savoir qu'il ne méritait pas qu'elle s'inquiète pour lui. Pourtant, deux jours auparavant, quand la blonde reçu un appel d'une de ses vieilles connaissances de Marseille, pour lui annoncer que le garçon qui était la cause de son départ de la cité phocéenne et de son cœur abîmé avait vu la mort de très près, elle avait paniqué.
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Cœur de môme
Fiksi Penggemar"Le temps passe. Et chaque fois qu'il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s'efface." - Jules Romains -