CHAPITRE 25 - SKYLAR

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Je suis rentrée chez moi avec une rapidité déconcertante. Je pensais que le temps du trajet allait suffire à me calmer.

Tu parles !

Je n'ai plus pensé à autre chose que lui, en train de se masturber sous la douche juste après l'avoir embrassé. Et ça n'a pas cessé de palpiter, en bas. Me dire que j'ai pu provoquer ça... me fait plus d'effet que je ne l'aurais cru.

Dès que je franchis le seuil de mon appartement, je me précipite sous la douche. Froide, bien sûr. Une plainte m'échappe quand le jet d'eau atterrit sur ma poitrine. Mes tétons durcissent au point de me faire mal.

Il fait déjà un froid de canard dehors ! Pourquoi s'infliger ça ?

J'ouvre l'eau chaude à fond, et soupire d'aise. Je masse ma poitrine pour apaiser mes tétons meurtris, m'envoyant des chocs électriques directement entre les cuisses quand un de mes doigts effleure l'un d'eux. Je me contracte. Le souvenir de son membre dressé me revient en mémoire.

Il a dû se caresser un nombre incalculable de fois sur ma culotte que j'ai découvert dans sa table de chevet...

La sonnerie de mon téléphone me ramène cruellement à la réalité. Je libère ma poitrine, comme prise en flagrant délit.

Connerie de portable.

Le cœur battant, j'attrape mon téléphone :

« Kheliss »

Je suis soulagée que ce soit elle.

— Allo ?

— Putain Skylar, tu vas jamais le croire ! Toute la fac en parle. C'est du délire !

Je fronce des sourcils avec une boule au ventre que je ne peux pas expliquer.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande.

Nate Cooper, le type avec qui on te voyait traîner récemment, et qui était membre des Pi Epsilon...

Elle laisse volontairement un temps de pause, rendant la conversation plus inquiétante. J'attends la suite.

— Oui ?

— Il est mort. Dead. Kaputt.

Mort ?

— Overdose de GHB. Suicide, à ce qu'on dit.

Les mots me manquent. D'après mes souvenirs, il recevait un coup en plein visage, et sûrement qu'il ne s'est pas arrêter là. Il ne s'agit peut-être pas d'un suicide...

J'ai soudainement envie de vomir. Toute excitation a disparu.

L'a-t-il fait ?

Est-il vraiment capable de... tuer ?

Voyant que je ne réponds pas, Kheliss m'interpelle.

— Allo ? Skylar ? Tu es toujours là ?

Une nausée me prend.

— Oui... oui. Je- je m'y attendais pas. C'est tout...

Je l'entends pouffer discrètement.

— Tu m'étonnes. En tout cas, Skylar, je ne sais pas à quel point vous étiez proche, mais... mes condoléances ?

Non.

Je serre les dents.

Non, ce n'est pas nécessaire. Après ce qu'il a tenté de faire, sa mort ne m'attriste pas plus que ça. Surprise, certes, mais pas triste.

C'est juste... dommage, pour lui.

Mais je ne lui réponds rien. Je raccroche.

Je me questionne sur ce qui l'a poussé à faire ça. A le... tuer ?

En supposant qu'il l'ait fait, était-ce à cause de moi ? Était-ce par accident, où était-ce mûrement réfléchi ?

La réponse à ces questions m'effraie. Je devrais arrêter d'y penser. Faire comme si... comme si je ne savais rien.

Facile à dire.

***

Le lendemain, je n'arrive pas à me sortir cette histoire de la tête. Mais il y a une autre chose qui m'obsède : Lui. Lui et son corps de gladiateur, parfaitement proportionné. Comme si on l'avait façonné dans le marbre durant les périodes antiques. Il a fallu que je m'éternise devant sa salle de bain. Il a fallu que je vois ça : la perfection masculine incarnée. Il a fallu qu'il soit parfaitement mon type de mec.

Putain.

J'ai proposé aux filles une sortie shopping. J'ai besoin de m'aérer l'esprit, le sortir de ma tête, penser à autre chose qu'à lui et mon corps perpétuellement en feu, depuis.

Dans la zone commerciale de la ville, nous passons devant une multitude de boutiques, jusqu'à ce qu'un type de magasin, en particulier, attire mon attention.

X Center. Une boutique de sexshop.

J'ai dû fixer l'enseigne une seconde de trop pour prétexter ne pas être intéressée. Les filles m'observent les yeux ronds.

— Skylar ? M'interpelle Sarah.

— Tu veux qu'on aille y faire un tour, peut-être ? Me taquine Kheliss.

Je me mords la lèvre. Je suis peut-être grandement influencée par le désir qui m'habite et qui ne me quitte plus depuis hier, mais... oui, je veux y jeter un coup d'œil. Je n'ai pas honte d'acquiescer. Kheliss a le regard pétillant et Sarah me donne l'impression d'être à deux doigts de faire une syncope.

C'est la première fois que j'entre dans un sexshop. Je suis à la fois mal à l'aise et excitée, je ne sais plus où donner de la tête. J'entends Kheliss taquiner Sarah :

— Mais non ! C'est pas péché...

— Pour vous, peut-être ! s'insurge Sarah.

Je souris à leur chamaillerie.

Mais je ne les écoute déjà plus. Je prends le temps de détailler la boutique : le sol en marbre noir, les lustres baroques purement décoratifs, les murs peints en rouge et les lampes à LED qui diffusent une douce lumière tamisée dans l'ensemble du lieu.

Un coin de la boutique présente une collection de talons hauts et de cuissardes gigantesques, assez extravagantes. Sur une autre partie, quelques murs servent de présentoir à laisses, fouets, martinets, colliers et masques.

C'est... spécial.

Enfin, au centre de la boutique, plusieurs tables en vitrine s'alignent, où sont scellés divers objets plus ou moins explicites. Je vois une étendue de verge en silicone de toutes formes, toutes tailles et de toutes couleurs. Certaines sont assez réalistes, plutôt bien faites. D'autres sont plus fantaisistes et ressemblent plus à des cornes de licorne, des tentacules de pieuvres ou de ce qui semble être des sexes d'extraterrestres... Je distingue des plugs, des womanizer, des œuf vibrants... Je souffle à la recherche de la clim.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant