CHAPITRE 11 - Jesse -

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Rendez-vous sur le rooftop ;P

*** Jesse ***

Plus on est à table, plus je digère avec difficulté les heures que j'ai encore à endurer. Mais ce soir, nous sommes que sept personnes : moi, Laury, Kart, Tram, ma mère, sa belle-soeur, et mon cousin Marc. Et comme ma beauté attire tous les sujets, - pas que la beauté, ma présence suffit pour faire chavirer le coeur de la belle soeur de ma mère, les deux hommes de table ainsi que leur assistant adoré et préféré et prié Marc enfoncent les clous sur ma planche. Ce sont eux qui crachent sur mon travail, et Marc qui tente de me rabaisser. Je parle des chiffres l'entreprise. Et pas de réputation à avoir au sein de la famille. Ceci n'est pas une famille. Regardez bien. Visionnez une table ronde, en bois massif, ou noire, ou rouge on s'en fout. Ensuite, il y a ces chaises ainsi que les invités. Je me trouve entre mes deux pères. Kart est mon père biologique, le ''vrai''. C'est en moi que coule son sang, C'est mon corps qui hérite ses gènes de salaud. Je n'ai jamais souhaité, voulu, rêvé, imaginé pouvoir penser si négatif sur mon père, mais me voilà. Il m'est difficile de penser le contraire à propos de Kart. Jeune, je m'étais fait une fausse image de ce qu'il était. Adolescent, je croyais que c'était à mes dix-sept ans que les parents dévoilent leurs vraies personnalités, mais c'est à tes vingt-sept ans, dix ans plus tard, qu'ils se comportent sans masque, certainement parce que c'est fatiguant de jouer toute une vie. Mon père est devenu égoïste, et il m'a à ses côtés, pour un seul intérêt : l'argent. Non, je me corrige. L'Argent. C'est ça son vrai fils. Ce n'est pas moi. Moi je suis qu'un essai, un raté, puisque celui qui a la couronne autour de cette table, c'est Marc. C'est lui qui trône mon entreprise. Enfin, elle est censée être à moi, ce qui m'a mis carrément en rogne quand j'ai appris que je n'étais pas assez apte à diriger. OK, Marc a quatre ans de plus que moi, mais les années d'expériences ne valent rien ! J'ai eu une mention excellente à mes examens. Je me connais mieux en mathématiques que n'importe quel autre directeur sur Terre, et en plus, New York est ma ville natale, je connais toutes les parfumeries. Mais Marc a toujours été souriant, ce petit couillon. Puis il est blond. C'est l'Ange incarné, et moi, le Diable. Il a construit sa famille. Il y a trois ans, il s'est marié, et a déjà un fils de quatre ans. Il porte son anneau tous les jours, et lève la main avec fierté, surtout quand je me trouve face à lui. Ses dents...je vais les arracher. Je ne suis pas jaloux, c'est juste que je n'aime pas quand on me provoque. C'est ainsi que mon père - et le restant de la famille - me voient. Je suis transparent, et il n'y a que Marc et ses 1m88. Rien qu'en y pensant, j'ai envie de quitter la table, et envoyer tout le monde se faire voir, mais je reste calme, avec pour espoir, une possibilité de remonter à l'affiche et occuper le siège principal. Parce que « assistant du directeur Mc Redder Marc » ne me convient pas.

Tram, est mon faux père, l'actuel mari de ma mère Olivia. Sincèrement, je l'aime bien parce qu'il m'offre trois verres de bourbon à chaque visite, et un sourire sincère - qui n'a pas de prix. Mais il ne va pas plus loin avec moi. Peut-être parce qu'il est timide...Nous nous connaissons que depuis six mois, et pour moi ça a été une secousse générale quand j'ai appris qu'une personne allait plus ou moins débarquer dans ma vie. Tram travaille à Manhattan, dans une banque. Je comprends mieux pourquoi ma mère l'a épousé. Pourquoi je suis si pessimiste ? je dois me prendre une gifle. je quitte la table, sous prétention d'aller pisser. Devant le miroir, j'observe ma mauvaise mine. Quelle tête de cul...Je ne me suis jamais senti aussi nullement artificiel. La fatigue me rend très vulnérable, et il m'arrive parfois de faire de véritables conneries. Pourtant, c'est comme ça que les choses semblent avancer. Mon téléphone vibre cinq fois de suite, j'ignore les notifications. Après vingt heure trente, je ne porte plus attention comme au notifs d'Instagram. Je prends un cachet anti-stress et des vitamines puis retourne à la salle de séjour éclairée par de gros led. Ca tue les yeux.

Entre deux Sexy BoysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant