Prières et châtiments [Tokyo Revengers]

Chapitre IV : Aveux

Music/ pop smoke - what you know bout love

Après l'affrontement avec le chef du Valhalla, j'ai suivi le Toman à leur repaire. Tout comme le gang ennemi, ils avaient élu domicile dans un entrepôt désaffecté. Les lumières blafardes et quelques ampoules clignotantes me font plisser les yeux tandis que nous entrons. L'endroit est gigantesque, tellement que tous parviennent à entrer à l'intérieur sans aucun problème. Je suis le mouvement de foule pour apercevoir finalement Manjiro debout sur une vieille chaise en bois. Il parcourt l'assemblée du regard et lorsque ce dernier croise le mien, il s'adoucît légèrement. Rien qu'avec cet échange silencieux, je sens toute la tendresse qu'il a à mon égard.

- Ce soir, nous n'avons essuyé aucune défaite et aucune victoire non plus.

La pièce est calme tandis que le chef du Toman reprend.

- Nous accueillons également un nouveau membre.

Je reste interdite lorsque je comprends finalement qu'il parle de moi. Je ne sais pas exactement quoi faire dans cette situation. Je ne cesse de dire que je ne fais partis d'aucune organisation mis à part mon clan, qui n'est plus composé que de ma personne.
Perdue dans les méandres de mon esprit, je ne vois pas tout de suite la main que Manjiro me tend.

- Izanami ?

Je lève les yeux et lorsque nos regards se rencontrent à nouveau, je sais quelle est ma décision. Je me fraye un chemin entre les corps poisseux et malodorants pour enfin, me tenir aux côtés du chef de clan.

- Tu seras la première femme à faire partie de notre gang. Y en a-t-ils ici qui s'opposent à ma décision ? Il pose la question à l'assemblée.

Aucun d'eux n'expriment son refus, il y en a même qui semblent heureux d'avoir une femme à leurs côtés. Je souris de bon cœur en m'inclinant respectueusement devant ma nouvelle fratrie car oui, j'ai enfin trouvé ma place.
Depuis la dissolution totale du gang du phœnix, j'ai longtemps erré sans but précis, enchaînants plusieurs boulots pour subvenir à mes besoins. Cependant, aucun d'eux ne m'apportait satisfaction jusqu'au jour où troquer des informations contre de l'argent avait ravivé cette étincelle éteinte depuis longtemps. L'adrénaline que je ressentais à ces moments-là était exquise, le danger qui me guettait à chaque instant était sensationnel. Je prenais plaisir à me mettre dans des situations plus que délicates et l'appât du gain n'arrangeait rien à cela.

- Izanami, si tu n'as rien à faire tu peux te joindre à nous. La voix de Manjiro me tire de mes pensées.

Derrière lui, je vois des visages qui me sont familiers. Il y a Draken, Baji, un garçon à la chevelure blonde d'apparence timide. Un autre blond également avec une allure plus décontractée et un dernier qui me dévisage, d'un regard las. Ses cheveux violacés contrastants avec son teint crayeux.

- Où allons-nous ? Je demande.

- Chez moi. Je pense que tu nous dois à tous des explications.

Je me mords la lèvre en repensant aux révélations que j'avais dévoilées. Je finis par hocher la tête et emboîte le pas au groupe qui se dirige vers l'extérieur.
Ils montent sur leurs bécanes et j'en fais de même. Nous roulons un long moment sur une route quasiment déserte. Seules les lumières de la ville semblent témoigner de la vie qui y réside. Ce n'est que quelques minutes plus tard que nous nous arrêtons tous devant ce qui semble être une boutique, et pas n'importe laquelle, une boutique de motos. Je descends lentement de mon véhicule, mes muscles tiraillés par des courbatures.

- Bienvenue chez moi.

Nous entrons les uns après les autres. L'intérieur est sombre jusqu'à ce que Manjiro allume les lumières et nous guide vers une porte de service. La, un petit escalier semble descendre plus profondément sous le commerce. Je grimace mais ne fais aucune remarque et suis prudemment les autres jusqu'à ce qu'on aboutisse sur une pièce à vivre tout à fait banale. Il y a un grand canapé en cuir usé, une table basse ainsi qu'un téléviseur et quelques bibelots éparpillés dans la pièce. J'observe attentivement et laisse traîner mon regard sur une photo. Dessus, je reconnais le chef du Toman, il est en compagnie d'un garçon plus âgé qui par toute vraisemblance, devait être son frère.
Manjiro nous fait signe de nous installer tandis qu'il part dans une autre pièce pour revenir avec une bouteille d'un liquide ambré et plusieurs verres.
Je m'assois à l'extrémité du canapé en espérant que personne ne vienne mais, c'est peine perdue. Baji prends place à mes côtés. Cette soudaine proximité me mets mal à l'aise pourtant, je ne peux m'empêcher d'imaginer ses doigts caressant ma peau.