- Je t'ai posé une question ! Pourquoi nous ont-ils laissés partir ? Ça n'a pas de sens !
- Tu n'as rien senti ?
- Qu'est-ce que je devrai sentir ?
- La chaleur qui se dégageait de ton corps...
- N'importe quoi. Tu es tombé sur la tête. Si tu n'as pas de réponse, tant pis, il est affreusement tard, je dois rentrer. Merci de ne plus jamais m'attirer de problème.
Sans attendre de réponse, Ellie fait volte-face et retourne vers les rues externes de la ville, aux pieds des remparts. En quelques minutes, elle parvient devant le bâtiment abritant l'orphelinat. La fatigue commence à prendre le dessus sur la poussée d'adrénaline qui l'avait poussé au-delà de ses limites, autant face aux gardes, que pour sa course à travers la capitale. Elle pousse la porte d'entrée. Au moment de fermer la porte, Ellie se sent observée, elle se tourne vers la rue. Rien. Elle croyait avoir vu quelque chose bouger, mais rien, la rue est calme et immobile. Elle ferme la porte, elle retire ses chaussures pour garantir sa discrétion et monte les escaliers vers le dortoir des filles, à gauche, à l'étage supérieur.
Elle se glisse dans le vaste dortoir, s'avance sans bruit dans l'allée centrale. Arrivée devant son lit, elle défait sa jupe brune et son corsage vert foncé et les abandonne au pied de son lit. Restée enchemise, elle se glisse sous ses draps et s'endort en quelques instants.
Un poids vient écraser la poitrine d'Ellie, qui étouffe un gémissement.
- Où t'étais ?
Une petite voix, aiguë, qui ne lui ait pas inconnue vient de lui poser une question. Cherchant dans sa mémoire encore endormie, elle ouvre un œil qu'elle referme aussi sec, trop de lumière d'un coup.
- Myra, laisse-moi.
- Pourquoi ? D'habitude tu reviens pour le souper, mais hier t'étais pas là. Où t'étais ?
- J'ai eu un petit contre-temps, mais je suis là maintenant. Je peux dormir encore un peu ?
- Non, aujourd'hui, on va à la rivière pour nager, tu viens avec nous ? S'il-te-plaît !
Elle soupire.
- Allez ! Dis oui !
- D'accord, tu me laisses me réveiller et avaler quelque chose, puis on y va.
- D'accord.
La fillette descend du lit et se précipite vers la porte menant au palier du premier étage. Ellie l'entend annoncer la bonne nouvelle à tous ses camarades de jeu. Ellie soupire, dans quoi s'est-elle encore embarquée ? Puis songeant à la dernière sortie à la rivière, un sourire lui échappe. C'était une belle journée d'été, il faisait chaud dans les rues de la ville, mais au bord de la rivière, sous le couvert des arbres, ils étaient bien. Les plus jeunes se contentaient de regarder les plus grands se poursuivre dans le lit de la rivière. Madame Lyr regardait les enfants s'amuser avec insouciance, dans l'eau et sur la berge. À l'heure du déjeuner, tous sont venus s'installer sur les nappes disposer dans l'herbe tendre pour manger de la viande séchée, des galettes de pains plats et un assortiment de baies multicolore ramassées par les plus jeunes durant la matinée.
- T'es pas prête ?
Ellie revient brutalement à l'instant présent. Elle ouvre les yeux et découvre Myra tenant entre ses petits doigts un bol de céréales avec des fruits divers.
- J'arrive, qu'est-ce que c'est ?
- Ton petit-déjeuner, répond Myra fièrement.
- Merci Myra. Promis, je me dépêche.
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L'embrasement
ParanormalAu cœur des terres de Tyr an Solais, vivait autrefois les Phénix. Leur anéantissement plongea le pays dans les ténèbres, de profondes ténèbres. L'espoir s'éteint et sans espoir, le monde perd son attrait et les gens leur capacité à vivre pleinemen...