Juste tous les deux
Des aboiements sauvages me tirent du sommeil, je me frotte les yeux, je suis davantage fatiguée mais je me lève. Le réveil à côté indique qu'il est minuit passé, je sors de la chambre sur la pointe des pieds, je ne sais pas si les gens sont encore présents mais en dehors du chien qui hurle en bas, je n'entends pas un bruit.
Je fixe le miroir au plafond et je me dévisage. Les reflets de la lune éclairent ma peau et je vois tous mes tracas comprimés mon visage. J'ai envie de rentrer. Je veux préparer les repas de ma mère, l'aider à se préparer, lui parler, passer du temps avec. Ici, je n'ai pas l'impression que je vais servir à quelque chose.
J'ai besoin de prendre l'air.
Je prends les escaliers en restant pied nu pour ne pas me faire de bruits, le premier est tout autant sombre et silencieux que le deuxième, je me dépêche de finir ma descente. Le salon est vide, il y a des cendriers remplis de mégots et des bouteilles d'alcools qui trainent partout mais personne n'est là. Mon cœur palpite et je suis tendue en avançant vers la porte d'entrée.
Le chien s'est tut, où est-il ? Devant ? Derrière ? Dans la maison ? L'allée est vide, j'emprunte une paire de chaussures et je me mets à dévaler les marches. Je commence à me promener. Si les filles m'ont montré les recoins de la maison, je ne sais pas jusqu'où s'étend la propriété. Elle est immense et je ne vois aucune issue. Juste des murets hauts faits de pierres nous entourant.
Plus je m'éloigne, moins il y a de lampadaires, les arbres s'accumulent et rendent l'ambiance angoissante. Une légère brise fraiche se lève et me provoque un frisson. Je crois apercevoir un portail, je plisse les yeux pour mieux voir dans le noir et j'ose un regard en arrière, la maison est loin. Vraiment loin. Je traine des pieds et resserre mes bras autour de mon corps.
Je ferais mieux de faire demi-tour, la pénombre me noue l'estomac. Puis, un bout de bois se casse bruyamment et des pas arrivant à vive allure se déplacent entre les arbres. Je serre les poings, j'ai des palpitations quand j'accélère le pas vers la maison.
Je me fige quand deux rottweilers sortent des buissons et me foncent dessus, ils sortent les crocs et bavent. Je cri d'effroi et je commence à courir, ils sont enragés. Honnêtement, je ne donne pas cher de ma peau s'ils m'attrapent, j'ai l'impression qu'ils vont me déchiqueter.
Ma poitrine remonte rapidement et je suis secouée par ma peur. L'adrénaline m'aide à augmenter la cadence quand je titube et je perds une des baskets. Le béton est désagréable sous ma plante de pied, des gravillons s'enfoncent dedans et je suis soulagée quand j'arrive sur de l'herbe.
Mais les chiens en ont encore après moi.
Et se rapprochent dangereusement.
Mes yeux me piquent et des larmes m'échappent sous l'effet de la panique, mon souffle se fait court et ma chair est meurtrie à cause de cette course. Les deux animaux enragés aboient et je trébuche une seconde fois en voulant voir où ils sont, je tombe à plat ventre sur la pelouse. Mon menton frotte contre elle et mes mains tentent d'amortir la chute. Je me propulse de toutes mes forces dans le but de reprendre ma course mais les chiens m'encerclent, je suis prise de tremblement et je cherche une désespérément échappatoire.
Un des chiens s'apprête à me bondir dessus, je plaque un bras devant moi dans le but de me protéger et je hurle quand il me saute dessus.
Mais sa morsure ne m'atteint jamais.
— Aux pieds !
Un soupir profond s'échappe de ma gorge et un sanglot m'attrape, m'enserrant la gorge. Je retire mon bras et Angel se tient là, les deux chiens de part et d'autre de son corps, il esquisse un sourire prétentieux et j'ai envie de pleurer. S'il ne les avait pas arrêtés, je me serais fait bouffée vivante.
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Deal With Devil (en pause)
General FictionRésumé : Jezebel porte le nom des Benitez et elle est une proie facile. C'est simple, elle est la fille du grand Jefe de los Infiernos. Le cartel qui possède toute la côte Ouest de la Colombie. La petite princesse du roi est surprotégée dans son...