PROLOGUE

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-Et à la première place, mesdames et messieurs, Leonor García, qui nous vient, comme vous le savez, de Perpignan ! annonce le président.

Dios mío, c'est moi qu'on appelle. Tiens toi droite, souris et avance m'ordonne ma petite voix. J'entends le public qui m'acclame. Les applaudissements résonnent dans toute la patinoire. Ma mère qui n'a raté aucune seconde de ma prestation me fait des grands signes depuis les gradins.

-Notons que Leonor a battu un nouveau record avec la prestation de ce jour, record qu'elle détenait déjà.

J'apprends que j'ai battu mon propre record en avançant vers le podium et ça, c'est encore mieux que l'or.

-Avec une telle prestation on peut être sûrs de la voir aux jeux olympiques l'année prochaine, ajoute le présentateur 

Le mot que je ne voulais pas entendre.Ne se rendent-ils pas compte  de la pression qu'ils mettent sur mes épaules en disant ça ? Évidemment que je vise les jeux, qui ne les vise pas ? Mais là je préférerais savourer simplement ma victoire régionale avant de penser aux sélections pour les JO. Oublie ce mot, sourie,  tu es la vainqueure du jour, tous les regards sont rivés sur toi Léo, hors de question que paraissent des photos de toi tirant la gueule.

-Félicitations, disent en chœur les deuxième et troisième patineuses.

-Félicitations à vous les filles, j'ajoute en leur tapant sur l'épaule.

Je crois que je ne m'habituerai jamais à cette première place. Évidemment que c'est plaisant, mais c'est aussi tellement étrange d'être à la place qu'on vise chaque fois que l'on s'entraîne. Pas le temps d'y penser, 3 jeunes filles arrivent déjà vers le podium. La première, une jolie blonde nous remet les médailles. La seconde, une grande brune, nous apporte de magnifiques bouquets plus ou moins grands selon notre classement. Enfin la dernière se dirige uniquement vers moi pour me remettre la parure en argent promise par le partenaire de la compétition à la gagnante.

Le temps des photos et des rencontres est venu. D'abord les 3 filles qui nous ont remis les prix approchent et me demandent une photo que j'accepte immédiatement. J'apprends au passage que les 3 sont des patineuses, je m'en doutais un peu honnêtement. Je me dirige ensuite vers les gradins, en bas plusieurs très jeunes petits enfants m'attendent pour une photo que j'accepte avec plaisir. Je finis de faire le tour de la patinoire et je rejoins enfin ma mère et mon coach.

-Bravo ma chérie, je suis tellement fière de toi, m'accueille ma mère 

-Merci maman, je réponds simplement en la prenant dans mes bras 

-N'oublie pas que gagner une bataille ce n'est pas gagner la guerre Léo, ajoute Alejandro, mon coach

Son plus grand problème c'est typiquement ça; il ne peut pas profiter de l'instant présent qu'il pense déjà à la suite. 

-Je ne manquerai pas d'y penser coach

-Bien, demain 7h30 alors. Madame, prenez soin de votre fille.

-Ne vous inquiétez pas, je sais prendre soin de ma fille. Bonne soirée Alejandro 

Il part enfin. Moi je me dirige vers les vestiaires pour me changer avant de rentrer chez moi. La journée a été chargée en émotion, j'ai hâte de retrouver mon lit.

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