-Trame tertiaire-

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- Retour dans le présent -

-18h00 -

Je remâchais inlassablement le même chewing-gum depuis peut être plus d'une heure. Tapotant nerveusement l'accoudoir du fauteuil, je ne cherchais plus à masquer mon impatience...

Qu'est ce qu'il fait putain ?

Le tic-tac monotone de l'horloge raisonnait entre quatre murs, se frayant un chemin jusqu'à mes tympans en brisant le silence qui régnait dans la chambre. Paradoxalement en marquant cette suite de secondes, il les alourdissait davantage. Comme pour me rappeler à quel point c'était pesant d'être seule.

Le bonbon avait perdu son goût mentholé depuis déjà un bon moment, mais je continuais de le mastiquer. Il me permettait d'évacuer un peu de la frustration que j'avais accumulée jusque là. Cette guimauve sans saveur faisait office de boule antistress.

Pas terrible.

Mais ça faisait l'affaire.

C'est toujours mieux que de se ronger les ongles.

***

Je reste un instant assise sur le bord du lit. Yeux perdus dans le vague.

J'avais l'air bête dans ce lieu trop luxueux,et trop grand pour moi. En fait, beaucoup de choses ici étaient un peu « trop » pour moi. Et ce qui m'ennuyais, c'est que je ne le remarquais que lorsque personne ne me tenais compagnie. J'ai finis par me laisser tomber en arrière, mon corps s'affala sans bruit sur un épais tas de couvertures. Je laisse mes prunelles se balader le long du plafond, sur les cristaux du lustre, sur l'écran noir de la télévision murale...Puis à nouveau au plafond.

Un soupir s'échappe de mes lèvres. 

Bordel...je m'ennuie à en crever là.

Quelques minutes passèrent à nouveau.

Brusquement le tintement du loquet de la porte d'entrée retentit dans le couloir, me faisant bondir d'un seul coup hors du lit.

" Gérald !"

Le quinquagénaire me considéra un moment du regard, comme si il ne se souvenait plus de moi. Vu son air perplexe, je suppose que je devais ressembler à une sacrée furie...

" Mmh...moui ? "

" Qu-qu'est ce que tu faisais ? Tu m'avais promis de m'amener sur le yoat de ton ami cet après midi... "

" Oh... "

Il me sourit avant d'enlacer ma taille, me laissant le plaisir d'humer son haleine fétide qui se rapprochait de plus en plus de ma bouche. Ces mains baladeuses palpaient mes fesses, sans retenue. Ce con avait retrouvé la mémoire visiblement.

Je le laisse m'embrasser. Porc.

" Je suis désolée ma puce, j'étais occupé avec quelques affaires. Mais je peux te faire un virement si tu veux, tu pourrais...je sais pas...faire les boutiques ? "

Je me reculais de son visage, pour le toiser d'un air boudeur. Un porc, mais un porc très riche.

" Hmm...combien ? "

Il me souriait à nouveau...

" Et bien si tu me fais une belle gâterie ce soir...disons 900 euros ? "

C'était à mon tour de sourire.

" Tu sais que je t'aime toi ! "

Faux.

Âme damnée [ FANFICTION ALASTORxOC ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant