Regulus Black, le petit roi Tome 1.5

9- Douce affection

- Tu pleures ? Elle me demande derrière ses grosses lunette jaunes.

Je renifle.

- Non c'est la pluie.

Elle acquiesce mais penche la tête. Elle est debout derrière le comptoir et elle enlève immédiatement ses lunettes et ses gants. Je la regarde depuis l'entrée  de la porte, les cheveux et mes vêtements trempés.

Et je secoue la tête la faisant comprendre que je mens. Elle le savait de toute façon.
Je cours me jeter dans ses bras. Et là je craque totalement, laissant mes larmes me quitter.

Elle m'accepte les bras ouverts. Ces même bras que ma mère aurait du me tendre quelques minutes plus tôt. Pandora est si délicate. Elle me caresse les cheveux.

- Il.... Il m'a oublié, je renifle. C'est fini, Sirius ne veux plus...plus de moi.

- Chuuut, calmes toi, me chuchote Pandora pour m'apaiser.

Je m'accroche à elle car j'en ai besoin. Elle me berce avec tendresse, me murmurant des  paroles rassurantes à l'oreille.

- Viens, tu risques de tomber malade.

Elle s'assoit sur le canapé devant le feu de la cheminée, j'avoue que la chaleur des flammes me fait du bien.
Elle sort une serviette en soie d'un tiroir puis m'invite à la rejoindre. Elle sèche mes cheveux.

Après quelques instants, je cède à sa douceur et pose ma tête sur genoux.

- Tu n'es encore qu'un enfant Regulus, c'est normal que tu craques, me rassure Pandora en me séchant les cheveux.

Je hoche la tête, me laissant bercer par ses mouvements. Je suis un enfant mais nous n'avons pas beaucoup d'année d'écart, suffisamment pour qu'elle soit considérée comme plus âgée que moi, c'est tout.

- Je suis épuisé, me confie ai-je.

- Je sais, je sais. Et si tu me racontais ce qui te chagrine le coeur comme ça ? Quel est la raison ?

- Sirius.

- Toujours lui, elle me taquine mais je ne suis pas d'humeur à rire. Il a eu des ennuis encore ?

- Il ne fait rien pour éviter les ennuis.

- C'est vrai. Qu'est-ce qu'il t'a fais ?

Je finis par tout lui raconter. Qu'il préfère ce James Potter à moi, qu'il ne me confie plus rien et me considère comme indigne de sa confiance.

- Tu es jaloux.

Oui je le suis, à mourir.

- C'est mon frère, pas celui de James !

Elle me caresse la joue de ses doigts fins, comme ceux de ma mère. Je ferme les yeux le temps d'un instant.

J'aime ma mère de tout mon coeur, c'est juste qu'elle ne comprend pas toujours ce dont j'ai besoin. Mais je lui serais toujours reconnaissant.
Et puis, je ne peux pas vraiment me plaindre, c'est Sirius qui n'a jamais reçu de tendresse ou l'amour d'une mère.

- Sirius n'oubliera jamais que tu es son frère. Il avait sûrement besoin de compagnie à Poudlard durant cette année, et James a su compléter cette absence.

- Ce James n'a rien de spécial ! C'est un bouffon de Gryffondor voilà tout.

- Sûrement, rigola Pandora.

Elle fit un mouvement mais je la retint pour ne pas qu'elle se lève.

- Encore un peut.

Et elle continua, elle m'obéit toujours alors qu'elle est sensé être la plus grande. Je pense qu'elle le fait pour m'aider, car en ce moment même j'ai besoin d'elle.

- Tu sais Regulus, je suis sûr que pour Sirius aussi cela doit être difficile à vivre.

- Ne le défends pas il n'est pas à plaindre ! Toute cette année il s'est bien amusé.

Toutes les punitions qu'il a reçu à cause de ses bêtises à Poudlard. Toujours avec la même personne : James Potter.

- Pendant que moi j'étais au manoir tentant de rattrapé ses erreurs, je continue. J'en ai marre de devoir toujours faire mieux.

- Tu te fixe toi-même ces objectifs. Mais crois moi que tu es plus qu'assez.

Elle n'a pas tord. Contrairement à moi personne n'est fière de Sirius, personne ne l'aime au manoir et tout le monde le considère comme un échec chez les sangs purs.

Remarquant que ma respiration et mes pleurs se sont calmés, elle me complimente.

- Tu es intelligent, un jeune prodige excellent dans toutes les matières. Tu es fort en magie et tu deviendras un très grand sorciers. Tes parents sont fière de toi, et te chouchoute tout les jours.

- C'est vrai, mais Sirius lui est excellent dans tout les domaines sans lever le petit doigt.

- Mais tu n'as pas sa mauvaise réputation !

Je n'ai rien à ajouter. Je sais qu'elle a raison.

Une larme silencieuse coule sur ma joue.

- Je provoquerais ce James Potter en duel durant ma vie, je le provoquerai et je le tuerai.

J'en fais le serment.