Les Chroniques de l'Outremonde - Cilia Caldwell

Révélations

Il se racla la gorge et débuta son récit.

_ Il faut avant tout que vous sachiez que notre univers n'est pas unique. En effet, il en existe toute une multitude. Certains nous ont été révélés dans certains écrits historiques, comme les Enfers et le Paradis, d'autres nous sont complètement inconnus et nous ne pouvons qu'imaginer ces lieux où, parfois, les lois régies par les sciences ne sont pas les mêmes que les nôtres.

Par exemple, tous les Univers découverts jusqu'à maintenant, beaucoup sont pourvus de veines énergétiques ésotériques ou bien d'autres énergies. A l'inverse, le nôtre en est quasiment dépourvu. Dans le Matérium, la magie est une denrée rare qu'il faut préserver, seuls ceux ayant une affinité avec ces énergies peuvent les manipuler.
Alors que dans d'autres espaces, tous peuvent manipuler les différentes formes de magie, sorcellerie, peu importe comment vous les nommerez. Tous cela pour que vous sachiez que l'ésotérisme existe bel et bien ici bas.

Il éveille en ceux qui peuvent manipuler toutes ses énergies, une sensibilité au Monde éthérique, un sub-espace invisible pour ceux ne possédant pas les prédispositions adéquates pouvant leur permettre d'agir sur les flux que certains qualifient de Mystique.

C'est pour cette raison que mes ancêtres, lorsqu'ils ont eu vent de tout ceci, ont décidé de créer l'Ordre. Une société secrète ayant pour but de protéger notre Monde en regroupant les élus pouvant utiliser leurs capacités.

Lord Sutterland soupira avant de reprendre.

_ Cette histoire est un peu décousue, n'est-il pas? Après toutes ces explications techniques, il est de bon ton de reprendre au début n'est-ce pas?

Cilia acquiesça simplement d'un hochement de tête, perplexe sur ce qu'elle venait d'entendre, mais en même temps, cela donnait un sens à ce qui lui était arrivé dans le tram.

_ Bien, tout commença avec mon ancêtre Jack Sutterland, l'héritier d'une riche famille marchande du comté de Springfield, ici même. A l'époque nos terres faisaient parties des colonies de la Nouvelle Ecosse et ma famille, issue d'une lignée de notable, cultivait des terres agricoles que la couronne lui avait cédé.
En contre partie, nous devions exploiter les cultures imposées par les autorités afin d'approvisionner les troupes anglaises, le reste étant pour le commerce et leur consommation personnelle. C'était la triste époque de l'esclavage, mais nous nous devions d'assurer les rendements afin de conserver notre place et nos privilèges. Nous étions l'une des plus grandes exploitations agro-alimentaire des nouvelles terres. Nous étions aussi l'une des rares exploitations où nous considérions nos esclaves comme des employés plutôt que comme du bétail.

Jack était un jeune homme privilégié, un peu volubile et rêveur, il aimait parcourir la partie boisée du domaine, il avait l'impression de se ressourcer, de communier et mieux comprendre la nature qui nous entourait.

c'est lors de l'un de ses pérégrinations dans une forêt avoisinante au domaine familial, qu'il fit la rencontre d'une jeune femme. Elle semblait perdue et blessée, assise contre un arbre en se maintenant la cheville. C'était une magnifique jeune femme d'une quinzaine d'années, rousse aux yeux émeraudes, qui semblaient luire dans la douce obscurité de l'ombre des arbres.

Jack, qui n'avait seulement que dix-sept ans, s'approcha timidement, comme le serait n'importe quel jeune insouciant de son âge, n'ayant encore jamais connu les plaisirs de la chair et le vertige d'un coup de foudre ou encore les drames des affres des combats.

Quand elle le vit, elle fut d'abord surprise de voir ce jeune homme, grand et bien bâti, aux cheveux d'ébènes et aux yeux noirs comme les profondeurs du néant. Inquiète, dans une contrée qui lui était inconnue. Alors qu'il s'approchait et qu'elle se préparait à devoir rétorquer par la violence, elle aperçue une étincelle de lumière dans les profondeurs de son regard qui l'a mit en confiance.

Enfin, d'après ce qui se raconte dans notre famille.

Il l'aborda et lui proposa de soigner sa cheville, elle se laissa secourir. Elle lui expliqua comme elle se l'était tordue peu avant, se prenant le pied dans une racine, se qui la fit trébucher et se fut la blessure idiote dû à son attention qui était dans l'observation de ce nouveau paysage, bien différent de ses terres natales. Il lui offrit de l'eau et ils discutèrent durant plusieurs heures.

Quand elle vit que le soleil commençait à pointer à l'horizon, elle paniqua et lui expliqua qu'elle devait rentrer. il lui proposa de l'accompagner au vu de son état, mais elle refusa, lui expliquant qu'elle ne pouvait le laisser venir avec elle. Elle lui révéla qu'il possédait en lui le pouvoir de manipuler la nature. C'était pour cela qu'il s'y sentait si bien et complet. C'est également pour cette raison qu'elle avait pu lui faire confiance, car il lui rappelait quelqu'un qu'elle appréciait et respectait.

Il fut d'abord surpris par ses révélations qui lui semblait fantasque, puis il finit par lui demander "Comment pouvait-elle le savoir?".

Elle lui révéla donc qu'elle venait d'un autre Monde, un Univers où la magie est naturelle pour tous. Elle proposa de lui enseigner, mais pour cela il devrait la suivre. S'il acceptait il devait faire vite. Sur l'instant, il ne comprit pas.

La suivre, si soudainement? Ils venaient tout juste de se rencontrer, il lui était impossible de la suivre.
C'était peut-être un piège de la part de soldats français? Non, ils auraient certainement attaqué bien plus tôt si c'était le cas. Peut-être des brigands inventant toutes sortes d'histoires aberrantes pour un rapt et obtenir fortunes de vile manière? La même, ils n'auraient certainement pas patienté si longtemps pour intervenir.

Néanmoins, elle lui révéla que le temps lui était compté, en effet une année ici en valait 100 dans son Monde. S'il décidait de la suivre, il pourrait apprendre à maîtriser sa force mais ne reverrait certainement jamais sa famille.

Pour finir de lui prouver ses dire, elle sortit une petite pièce en or, qu'elle lança en l'air, utilisant son énergie pour la maintenir en l'air, la faisant tournoyer de plus en plus vite afin de canaliser sa magie et cette source d'énergie fendit l'espace pour devenir un portail vers un nouvel univers.

Il resta ébahi, au travers de cette brèche, il pouvait observer un nouveau Monde s'étendre devant lui. Cet endroit possédait deux lunes, une forêt luxuriante, des espèces végétales inconnues,...

Il hésita, devrait-il vraiment la suivre? Sa curiosité le poussait à vouloir découvrir ce lieu spécial et magique, mais sa raison préférait le retenir.

Il posa ses yeux sur elle, elle lui sourit et s'approcha du portail en lui tendant la main.

Troublé par son sourire, porté par sa soif d'aventure et sa curiosité, Jack céda et décida finalement de suivre l'étrange inconnue.

Juste avant de traverser, il lui demanda son nom. "Je me nomme Elizabeth. Elizabeth Rosewood, je suis une prêtresse de Faëre." lui répondit-elle avant de traverser.

Jack jeta un dernier regard sur son Monde, comme s'il guettait un signe lui disant qu'il se trompait, mais rien. Il s'empressât de la suivre et passa le portail à son tour.