chapitre №¹★ (¹)

60 5 5
                                    

Depuis que nous avons reçu la lettre, maman flotte sur un petit nuage. Elle a l'air d'y voir la solution a tout ,la promesse d'une nouvelle vie.
Le seul petit grain de sable qui vient grippe les rouages, c'est moi. En temp normal je ne suis pas du genre à ruer dans les brancard mais la,je dis stop.
Je n'ai pas envie d'aller grossir les rangs de la famille royale. Encore moins ceux de l'élite du pays. Hors de question

Je me suis  réfugié dans ma chambre, un havre de paix au cœur du chaos qui règne a la maison, et je cherche un argument imparable qui pourra convaincre ma mère a tout les coup. Jusqu'à la je suis un peu a court d'inspiration...et je sais d'avance que mes idée tomberont dans l'oreille d'une sourde . Impossible de jouer a l'ermite plus longtemps, car le dîner approche et qu'en t'en qu'aîné, je suis chargé de préparer les repas. La mort dans l'âme, je m'arrache a mon lit et je me traine dans la fosse aux serpents

Lorsque j'arrive a la cuisine, maman me jette un coup d'œil qui n'augure rien de bon. Elle est d'humeur massacrante. Nous exécutons un ballet silencieux autour de la table tandis que je prépare le poulet, les les pâte et les quartiers de pommes pour le dessert. Dès que je lève les yeux, elle en profite pour me fusiller du regard, comme si elle cherchait à m'enfoncer davantage. L'une de ses stratégies préféré, qu'elle utilise les rare fois où je refuse d'aller chanté chez l'un de nos odieux employeurs. Ou quand elle veut m'enrôler dans un grand ménage, parce que nous ne pouvons pas nous permettre d'engager une Six.

Parfois elle arrive à ses fins. D'autres fois, non. Aujourd'hui, je m'obstine à camper sur mes positions.

Aller au bord de l'implosion quand je fais ma tête de mule. Pourtant c'est bien dès que j'ai hérité de ce caractère, comme mes yeux bleus. Ma réaction n'aurait pas dû la surprendre... Les soucis s'accumulent depuis plusieurs semaines et je la sens  tendue. L'été touche à sa fin, l'hiver approche –et avec l'hiver le froid.
Maman pose la carafe de thé glacé au milieu de la table avec un bruit sourd qui trahit sa fureur. La perspective de me désaltérer avec cette boisson délicieuse me met aussitôt l'eau à la bouche mais je dois être patient : ce serait un vrai gâchis de vider mon verre maintenant et de boire de l'eau tout au long du repas.

— Ça te tuerait de remplir ce formulaire ?
Me lance-t-elle enfin incapable de se contenir plus longtemps.
La sélection pour être la chance de ta vie.
De notre vie à tous

Je pousse un soupir interminable. Remplir ce fichu formulaire, c'est aussi signé mon arrêt de mort, en quelque sorte : c'est un secret pour personne que les Renégats – ces combattants clandestin qui entretiennent une farouche contre Illeá – lancent des attaques contre le palais royal et leur violence n'a d'égale que leur régularité. Nous avons eu la malchance de les avoir déjà vu à l'oeuvre dans la province de Caroline. La maison d'un magistrat a été réduite en cendre et les voitures de certains Deux vandalisées. Ils ont même organiser une évasion collective dans l'une des prisons et libérer une ado qui s'était débrouillé pour tomber enceinte et un 7 père de 9 enfants.
Je me suis dit que sur ce coup-là je pourrais leur donner mon soutien.
Au-delà de ce danger bien réel, j'ai la certitude que cela me briserait le cœur de présenter ma candidature à la Sélection. J'ai mes raisons pour rester là où je suis, et elles sont aussi valables que les motivations de ma mère.

– Ces dernières années n'ont pas été une promenade de santé pour ton père, siffle-t-elle. Tu es trop égoïste pour penser à lui, à ce que je vois.

Nous y voilà. Oui, j'ai très envie d'apporter mon aide à papa. Ainsi qu'à Naruko et à Teïko. Et aussi à ma mère, dans un certain sens. Si elle me prends par les sentiments, mes arguments tombent tous à plat. Cela fait trop longtemps que nous ne serons la ceinture.

Attention je n'essaye pas de nous faire plaindre, je ne dis pas que nous mourons de faim, loin de là. Nous ne vivons pas dans la misère. Mais nous appartenons à une carte qui compte pour rien – ou presque – dans la hiérarchie sociale. Nous sommes artistes. Et les artistes, comme les musiciens, sont des Cinq, distant de trois échelons des parias d'Illeá. L'argent ne tombe pas du ciel et nos revenus dépend du flux et du reflux des saisons.
Je me rappelle avoir lu dans un vieux livre d'histoire qu'autrefois tous les jours fériés se succéder durant les mois d'hiver. Halloween ouvrez la marche, suivi de Thanksgiving, puis de Noël, et tout à la fin arrivé le jour de l'an. À la queue leu leu.

Noël n'a pas bougé dans le calendrier. On peut difficilement changer la date de naissance d'un personnage divin. En revanche depuis le traité de paix signer entre Illeá et la Chine le Nouvel An célèbre soit en janvier soit en février, en fonction des phases de la lune. Et toutes les fêtes qui tournent autour de l'indépendance de notre grand et beau pays ont été regroupées à une seule et même date,
la Grande Cérémonie du Souvenir, en été. L'occasion de célébrer, comme un seul peuple, la naissance d'Illeá, de nous réjouir d'être en vie et d'avoir survécu à la guerre. Quand Halloween je ne vois pas en quoi cette fête consiste

Ainsi, trois fois par an au moins, à l'occasion de ces festivités, tous les membres de notre famille trouvent un emploi et ramène de l'argent à la maison. Papa et Naruko vendent leurs œuvres à des mécènes. Maman et moi, nous nous produisons pendant des soirées ou des cocktails (je chante, elle joue du piano). Nous acceptons tous qu'on nous propose, du moment que notre agenda nous le permet. Quand j'étais plus petit, ces récital me plongeaient dans un track phénoménal. Avec le temps, j'ai appris à me fondre dans le décor, à me faire aussi discrète qu'une plante verte. C'est ce que nos employeurs attendent invisible mais pas inaudible.

Teïko, n'a pas encore trouvé sa spécialité.
En même temps, rien ne presse. Il n'a que sept ans.

Bientôt les feuilles des arbres se teinteront de roue et notre petit monde sera ébranlé. Cinq bouches à nourrir, 4 personnes en mesure de travailler. Et pas de perspective d'embauche avant Noël.
En considérant le problème sous cet angle, la Sélection est comme une solution miracle, une bouée à laquelle je peux me cramponner. La lettre que nous avons reçu ce matin assurerait ma fortune et tirerai d'affaires toute ma famille...

la sélection version sasunaru 🧡💙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant