CHAPITRE 19

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Maïna

     Je traverse l'aéroport de Syracuse-Hancock avec mes deux valises et mon sac à main au bout du bras. Je ne suis même pas encore dehors que je sens l'ai frais traverser ma peau et me hérisser les poils à travers mes habits. J'avance en direction du parking extérieur pour rejoindre mon frère. Je replace mes lunettes de soleil sur mon nez en passant les portes coulissantes qui mènent en dehors de l'aéroport. Un sourire vient automatiquement étirer mes lèvres en voyant Tib adossé au SUV noir, la tête baissée vers le sol et les sourcils froncés, comme d'habitude. J'avance lentement en faisant rouler mes bagages et comme si il avait senti ma présence, sa tête se relève d'un coup et mon monde s'arrête quand je croise ses yeux bleus. Les larmes viennent automatiquement brouiller ma vue quand il ouvre ses bras lentement pour m'inviter à le serrer fort. Je romps la distance qui nous sépare en courant et mes bras viennent se refermer dans son dos. Je l'entends souffler légèrement en refermant les siens autour de mon cou.

- Putain j'ai envie de te défoncer Maïna, il murmure près de mon oreille.

     Mon visage se fend d'un large sourire en l'entendant. Toujours aussi chaleureux. Je sais que ni lui ni l'autre guignol ne voulaient de moi ici mais je n'arrivais plus à être aussi loin d'eux.

- Vous me manquez tellement, je dis doucement.

     Je le sens placer son nez dans mes cheveux tandis que sa main droite vient les caresser lentement comme pour se confirmer que je suis bien réelle. Je recule après quelques minutes pour l'observer.

- T'es trop beau, lui dis-je en rigolant en massant mes mains sur ses cheveux rasés.

Il sourit joyeusement et m'embrasse le front.

- T'es prête à voir le deuxième, qui risque d'être un peu moins heureux que moi de te revoir, me dit-il en prenant mes valises pour les mettre dans le coffre.

     Mon cœur se sert en m'imaginant cette scène, même si je sais qu'il sera forcément heureux de retrouver sa sœur, je ne veux pas qu'il me rejette au bout d'une heure.

- J'ai peur, lui avouais-je.
- Tu le connais autant que moi Maïna, il sera forcément content de te voir mais il va être distant pour te faire comprendre que c'est pas la meilleure solution.

     Je hoche la tête en le regardant, je suis heureuse de revenir auprès de mes frères. Il revient vers moi en voyant mon air triste et me fait un bisou sur la joue en me faisant un clin d'œil comme pour me dire que tout va bien se passer.

- Allez monte on y va.

     Il se sépare pour fermer le coffre et rejoindre la place conducteur. Mon rythme cardiaque s'accélère en imaginant des retrouvailles, légèrement plus épicées que celles-ci.

     La voiture traverse les rues de Syracuse pour arriver devant mon appartement, non loin de leur maison.

- Je t'aide à décharger tes affaires et je retourne à la maison chercher AD, me dit-il en descendant de la voiture.

AD. J'ai jamais compris pourquoi il veut pas qu'on l'appelle par son vrai prénom.

     Je fronce les sourcils en demandant directement :

- Je peux pas venir avec toi là bas ?

- Tu veux que ton frangin te tue ou quoi, il rigole nerveusement, y a trop de monde là bas et t'as pas a voir ce qu'on fait.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant