le granit noir

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son cœur s'était arrêté
un instant
et le mien, de s'emballer
tout tremblant

comme ceux qui stagnent le matin
et ceux qui courent en chemin

la foule ne cesse de déposer
sur toi un œil épouvanté

ta peau blafarde sur le granite
tes yeux fermés, ton âme nous quitte

non, mon amour, de tout mon cœur
j'essaie en vain un transfert de douleur

je serre ta paume, j'enlace ton corps
j'étouffe mes larmes car tu es mort

une dernière fois – encore – tu rayonnais
sur le granit charbonné, tu détonnais

la foule a beau être pleine d'effroi
le mal est fait, tu n'es plus là

je n'aurais jamais dû jouer
avec ton cœur toujours brisé

j'aurais dû dire, au centuple devant Dieu
que pour toi je vivais
par toi je respirais

ton corps inerte posé sur la pierre
mon cœur cavale et s'envole en poussière

je ne puis plus vivre après
ce désespoir
je ne puis que mourir ; mon dessein est
le granit noir

20 novembre 2022, 23:19

Mes pensées ne s'éteignent jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant