Chapitre 12: Le dîner

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Académie Rose

Camilla

J'avais envisagée de passer une année tranquille, mais la voilà qui avait démarrée sur les chapeaux de roues.

— Tu peux lâcher ma main maintenant, je ne vais pas m'enfuir.

Julian retira sa main qu'il avait entrelacé avec la mienne, non sans avoir lâché un soupir las. Il était de mauvaise humeur et c'était contagieux puisque le voir comme ça m'avait bien énervée. Le prince n'était pas du genre à hausser le ton avec moi, même s'il était quelqu'un de très froid et autoritaire. Notre amitié s'était basée sur le fondement d'une réciprocité de gentillesse l'un envers l'autre. Nous étions tous deux des personnes aux forts caractères et ça marchait seulement si nous nous parlions calmement. Et ce n'était pas ce qu'il avait fait il y a deux minutes.

Je voyais bien que ça le perturbait, et je passai outre la colère parce qu'il fallait bien que l'un de nous deux soit lucide pour résonner l'autre.

— Maintenant, l'un de vous peut m'expliquer l'histoire avec Gavin ? Sinon, je vais lui demander, parce qu'il avait l'air d'être prêt à parler.

Dès que je prononçai le nom du sorcier, des veines ressortirent du cou de Julian, appelées par un conflit intérieur.

— Bien, répondit finalement le prince héritier, alors que les jointures de ses poings commençaient à perdre du sang, tellement elles étaient serrées.

Je réagis sans attendre et pris sa main ensanglantée pour l'entourer d'un mouchoir que je gardais dans ma poche.

— Regarde ce que tu as fait, lui dis-je.

— Il fallait que je me retienne de lui arracher la tête.

Formidable, leur haine allait jusqu'aux envies de meurtres et j'étais mêlé à tout ça.

— Lèche ton sang, préconisa Jonathan. Tu t'es fait trop de mal pour que ça guérisse tout seul.

Julian écouta son cousin et retira ma serviette qui s'était imbibée de son sang, puis lentement porta sa main à sa bouche. Et tandis que ses pupilles prirent une teinte rougeâtre, il passa sa langue sur les blessures qu'il s'était auto-infligées. Ses crocs étaient rapidement sortis, à l'appel du sang, et voir ce genre de scène me mettait toujours autant mal à l'aise. En génère, je n'appréciais pas la vue et l'odeur du sang, mais Julian savait rendre ses dégustations charismatiques.

— Votre Altesse, j'aurais pu soigner vos blessures.

Je sursautai, surprise par la nouvelle personne qui s'était ajoutée au cercle que nous formions. Il s'agissait de Sarah, le bras droit de Julian. Un vampire entraîné au combat, employé par les Blackwell et qui ne quittait jamais les cousins, elle était comme une ombre protectrice.

— Ce n'était pas nécessaire, répondit-il.

— Je n'aime pas trop quand tu fais ça devant moi, lui dis-je.

Je mentais, au contraire, j'étais beaucoup trop fascinée par ce spectacle que ça en était très effrayant. Et chaque fois, j'évitais de le voir, lui ou sa famille en action. Je n'étais pas attirée par le sang, mais par les crocs. Elles m'attiraient tellement que j'avais eu la géniale idée d'en toucher une à Julian quand nous étions plus petits. C'était un acte très intime chez les vampires, mais pour notre défense, quand ça s'est déroulé, nous n'étions pas au courant de cette signification. Et même, après ça... Quelque chose s'était passé entre nous.

— Zach vous demande. Tous les trois, informa Sarah.

— Zach attendra, lui répondit Jonathan.

— Ce connard se prend encore pour le chef du clan, balança Lay agacé.

The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant