-Trame quatrième- / seconde partie /

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Les images de ma dernière rencontre avec Alastor me restaient en mémoire. Quand à la marque de ses crocs dans la chair de mon cou, elle persistait évidemment. Au début j'avais peur que Gérald la remarque, mais lorsqu'il l'avait enfin aperçue il s'en est désintéressé.

J'imagine que pour lui seule l'efficacité de mes gâteries comptait. Je vous l'ai dis n'est ce pas ? Un accord tacite qui nous arrange bien tous les deux.

- Lendemain -

Les rayons du soleil m'arrachèrent à mon sommeil. Ils s'étaient infiltrés à travers les rideaux entrouverts, et éclairaient à présent toute la chambre. Je fixais la pendule en tentant d'immerger de mon mieux, plissant mes paupières encore lourdes : elle m'indiquait 11h...

Gérald, qui me faisait dos, ronflait bruyamment, toujours aussi imperturbable. Je crois que, peu importe ce qui pourrait se passer autour de lui, il resterait amorphe et enroulé dans les draps pendant encore longtemps.

Bref coup d'œil sur la commode. Mes plaquettes de somnifères étaient restées telles quelles.

Hier soir j'avais avalé une bonne poignée de comprimés. A ce moment là, la force de jeter les boites vides me manquait.

Sur le coup, tout ce que je voulais, c'était ne pas rêver du tout. Je voulais dormir d'un sommeil imperturbable, comme une loque, je voulais être tétanisée par la fatigue...pour enfin vraiment me reposer.

Cependant, cette nuit encore, le sort en avait décidé autrement.

Depuis plusieurs semaines, je faisais beaucoup de cauchemars. Et c'était toujours le même.

Gérald s'endormait avant moi, et il ne lui fallait que quelques secondes pour ronfler comme la pire des larves. Mais moi, c'était plus compliqué. Pendant plusieurs heures, je n'arrivais pas du tout à trouver le sommeil. Je me tournais encore et encore, entrainant une moitié de couverture avec moi, sans pour autant parvenir à fermer définitivement les yeux.

Hier, la même trame se répétait.

Vers 1h du matin jusqu'à environ 3h, il m'était impossible de trouver le sommeil.

J'avais beau dévorer les somnifères les plus forts que je pouvais dénicher, mes paupières restaient inlassablement ouvertes. Mon esprit semblait à l'affut, soit de quelque chose, soit de quelqu'un. Vague impression que mon cœur se sentait à l'étroit, oppressé par ma cage thoracique. L'angoisse montait et me tordait le ventre pendant que mes pupilles s'exorbitaient sur le plafond. Presque un instinct de survie. Si je dormais maintenant, s'en était terminé de ma vie...

Seulement, après deux longues heures à chercher un sommeil qui me fuyait, j'ai finis par m'assoupir.

Et ce que je craignais se répéta.

Encore.

La bande du film de mon cauchemar affichait sous mes yeux les même images. Sans jamais changer de disque. Il serait temps pourtant.

La carcasse de mon mari était là. Étendue à mes pieds. Il agonissait, et ses supplications m'évoquait davantage les cris vains d'un porc qu'on égorge, qu'une réelle tentative de s'en sortir en vie.

Sa main glaciale se saisit brusquement de ma cheville. Frisson qui électrise la peau. Je sentais tout mon corps trembler, autant dans mes songes que dans le lit j'imagine...

Âme damnée [ FANFICTION ALASTORxOC ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant