Que la nuit dure toujours

Juste encore cette nuit. Pour qu'il me reste encore des miettes, des mirages de toi pour plus tard. Pour sentir l'amour, le nôtre. Ton corps pressé contre le mien. Entendre nos cœurs battre au même rythme que notre union. Devenir fou de l'amour froid que tu veux me donner pour m'épargner. Ne m'habitue pas maintenant à ton absence!
Embraser entièrement cet amour par mes baisers distribué à tout ton être.

Essayer de ne plus avoir mal, de ne plus avoir cette faim dans mes mains qui nous rapproche trop près de la fin. Du matin, de ton départ. Mais je n'y arrive pas. Je continue donc de te caresser comme si c'était la dernière fois. Car c'est la dernière fois JongWon, avant longtemps. Avant deux ans. Avant la fin de ton service militaire. Tenter de retarder la distance, la séparation en te demandant cette nuit comme cadeau en murmurant à ton oreille : << Fais moi l'amour ce soir.>>

Les aux revoirs seront pour demain, les larmes, après ton départ lorsque tu ne seras plus là pour les voir et t'en attrister. Pour qu'elles ne fassent pas couler les tiennes, je les retiendrais autant que je le peux.
Seuls dans cette chambre, consommons jusqu'aux tout derniers souffles, aux derniers gémissements et halètements, notre passion. Nul besoin de paroles, de mots. Tout a déjà été dit. Nous savons tous les deux à quel point nous nous aimons, que c'est inévitable et dur, et qu'il y aura mon tour aussi. Alors continuons à faire l'amour pour que cette nuit puisse durer toujours, même pendant ton absence. M'agripper sauvagement à tes épaules qui ont connu tant de mes peines et de mes peurs. Titiller ta langue de la mienne. Mordiller tes lèvres, celles qui me disent je t'aime et qui savent m'embrasser avec douceur ou avec ferveur comme maintenant. Te serrer nu dans mes bras pour te sentir plus fort comme après chaque dispute, comme à chaque réconciliation. Griffer ton dos arqué quand tu es sur moi pour le plaisir que tu me donnes et dans le même temps pour la douleur qui m'attend. Je veux te retenir tout contre moi, là où est ta place. Là où il n'y a que toi, dans mon cœur. Effacé par la sueur de nos corps, la distance et les temps vides à venir.

Ralentir tes gestes empressés qui réclament, exigent. Doucement mon amour, je veux aussi, ardemment mais profitons pleinement de chaque instant. Gravons dans nos mémoires tous nos gestes. Je caresse d'ailleurs ton visage pour figer ton désir de moi et évite alors ton regard qui croise le mien larmoyant. Pester contre cette unique larme traîtresse que tu essuies. J'avais pourtant juré qu'elles resteraient secrètes, que cette nuit ne soit que purs désir et amour seulement. Cela ne gâchera certainement pas notre nuit.

Me mordre la lèvre sensuellement, même si l'innocent Ryeowook que je suis, n'ai pas très adroit. Mais je veux inverser nos positions. Te dominer. Faire aller mes hanches sur toi, de plus en plus rapidement. Te sentir buter en moi. Crier, tant pis pour les autres membres, ils comprendront.
Baiser de bas en haut ton torse pour atteindre ton cou et suçoter ta peau. Tout cela pour y laisser des marques violacés et rougeâtres. Marquer mon territoire. Pour bien signifier que tu es à moi et le resteras même loin de moi.Te laisser reprendre le contrôle pour venir plus fort en moi. Jouir ensemble, partager ce moment unique à chaque fois entre nous. Ce sommet de l'amour. Cette seconde où tout disparaît, devient plus intense et fou.

Recommencer nos étreintes toute la nuit pour quelles durent toujours, toujours...Faire abstraction de la fatigue et de l'aurore rosée qui s'approche, qui décroche les étoiles une à une pour accélérer les secondes. Ce temps que nous ne pouvons gâcher, qui nous approche de notre séparation.

Cette nuit c'est avec peu de douceur mais avec avidité que tes lèvres se sont posé sur les miennes, c'est donc avec surprise que je les sens se poser très délicatement sur ma bouche. Comme si elles se posaient sur quelque chose d'extrêmement fragile et précieux. Comme si tu avais peur de souffler sur une fleur qui commence à faner. Comme si tu avais peur de me brusquer.

<< Il faut que je me prépare à partir Wookie..maintenant>>

Tu te diriges vers la salle de bain. Je reste allonger dans notre lit en essayant de ne pas penser au moment sur le point d'arriver. Tu reviens, je ne manque pas un seul de tes gestes, ils me serviront à combler tes vides, à t'imaginer dans ma tête pour combler ton absence.
Je te vois chercher machinalement quelque chose dans un des tiroirs qui te sont réservé. Tu en sors une lettre, que tu hésites à me tendre directement. Tu esquisses un mouvement en ma direction pour me la donner puis laisses retomber ton bras pour finalement la poser sur la commode près de toi. Tu me souris du plus beau des sourires. Je sors alors des draps froissés et t'emprisonnes dans mes bras et scelles une deuxième fois nos lèvres en espérant que ce baiser suspende l'éternité et qu'il nous laisse à jamais seuls au monde. Je t'attendrais.
Le temps s'écoulera douloureusement, le souvenir de cette nuit finira par perdre ses couleurs malgré tout, comme elle a finit par s'achever malgré nous mais je tiendrais le coup. Je serais là, accroché à ce sourire sur ton visage, raccroché au jour où tu me reviendras.

Ces deux ans que nous passerons loin l'un de l'autre ne feront que renforcer notre amour pour qu'il dure plus que toujours.