Chapitre 11

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⚠️TW ! Violence ⚠️

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Sitael entre dans la chambre et pose un plateau sur la table. J'ai uniquement ouvert un œil pour l'observer, mais le referme rapidement. Ma tête repose sur le mur derrière moi. Je ne sais quelle heure il est, mais je revis en boucle les 7 jours de torture. Pour me changer les idées, je décide de provoquer l'ange.


— Alors, tu es un larbin...


— Je ne suis pas un larb...


J'ouvre les yeux pour l'observer entre mes cils. Ses points sont fermés et sa mâchoire se crispe. Il s'est interrompu comme s'il savait qu'il ne fallait pas entrer dans mon jeu. Il reprend :


— Mange.


— Je n'ai pas d'ordres à recevoir de ta part.


— Tu préfères te laisser mourir de faim par fierté.


Certainement, mais je ne lui dis pas, je préfère garder le silence. Sitael m'observe en tournant la tête comme si je l'intriguais avant de repartir, j'entends le bruit de la serrure. Je me lève lentement et m'approche de la table pour voir ce qu'il a amené. Un effluve de viande me parvient. La nausée fait son apparition sans prévenir, je m'éloigne pour ne plus respirer cette odeur. Je ne m'étais jamais senti mal en présence de viande avant de revivre mes souvenirs. Je retourne m'asseoir ou j'étais et respire par la bouche.




Bazan entre dans la pièce sordide qu'il qualifie de cellule.


— Alors ma Léo, ce cadavre ne t'encombre pas ?


J'observe le mort qui occupe un coin de la pièce. J'évite de regarder dans sa direction ou de m'approcher de lui depuis que je suis enfermée. Il est mutilé, des hématomes, des coups de lames, et même une morsure d'animal ou de démon recouvrent tout son corps. Il sent affreusement fort, mais je ne peux rien faire pour couvrir sa puanteur.


— Je vais t'en débarrasser.


Un soulagement intense s'empare de moi. La première nuit, j'ai vomi tellement de fois en sentant la pourriture du corps que je me suis évanouie. Je remercie intérieurement Bazan. Aujourd'hui je ne comprends pas comment j'ai pu me dire que le démon faisait ça pour me soulager. Il prend un cigare, le mets en bouche, je l'observe sortir une allumette et allumer son cigare. L'allumette se consume dans ses doigts tandis qu'il prend une bouffée de cigare. Il souffle sa fumée sur mon visage. Je toussote, la fumée et la puanteur de mort s'infiltrent dans mes poumons. L'allumette est presque arrivée à hauteur de ses doigts. J'espère secrètement qu'il va se brûler. Mais non, il lance la flamme sur le corps. Les vêtements du cadavre prennent rapidement feu et le corps suit. Bazan s'accroupit devant moi.


— Reste à côté de moi et ça ira, petite.


Fall outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant