CHAPITRE 39 - SKYLAR

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Quand j'émerge, je n'ai aucune notion de l'heure, ou du jour. Je soulève le masque de nuit qui a curieusement repris position sur mon visage et je suis immédiatement éblouie par les rayons du soleil. Je gémis doucement en me frottant les yeux, et me fige en sentant son bras s'étendre sous ma nuque.

Mon pouls s'accélère.

Il est toujours là.

Il n'est pas parti avant mon réveil, comme à son habitude. Je prends conscience de sa présence dans mon dos, son membre niché entre mes fesses, sa respiration calme et profonde dans mes cheveux, alors que la mienne s'accélère en réalisant que rien ne couvre son visage.

J'ai envie de me retourner.

De le voir.

Mais je suis comme emprisonnée dans mon propre corps, qui refuse de bouger.

Je ne sais pas si j'arriverais à me regarder dans une glace si je le dévisageais à son insu, et violais notre accord tacite.

Je me mords la lèvre. Hésite.

Je suis parfaitement réveillée, désormais, et il va bien falloir que je quitte ce lit un moment ou à un autre.

Doucement, je me replace sur le dos. Les yeux rivés sur le plafond, je distingue son grand corps étendu, dans ma vision périphérique. Je sens mon cœur tonner dans ma poitrine, shooté à l'adrénaline de l'interdit. Je déglutis.

Mon démon intérieur me pousse à satisfaire ma curiosité. Mon ange somme de détourner le regard. C'est un vrai débat houleux, qui se joue à l'intérieur. C'est entre moi et ma conscience, et je crains qu'elle soit sur le point de perdre le match...

Je mets fin au débat, et tourne la tête.

Des histoires de criminels séduisants, j'en ai entendu des tas ; de ce détenu - Jeremy Meeks - devenu mannequin du jour au lendemain, jusqu'au célèbre Ted Bundy qui a fait mouiller la petite culotte de bon nombre de jeunes femmes inconscientes, à son époque.

Mais si on m'avait dit que l'un de ces rares spécimens - si on part du principe que la méchanceté rend laid - allait se retrouver dans mon lit, un matin de Novembre, lors de mon voyage d'étude aux Etats-Unis, je ne l'aurai jamais cru. Je vous aurais lamentablement ri au nez. Et sûrement que j'aurais tenté de passer votre santé mentale au peigne fin, comme n'importe qui s'attendrait à subir de la part d'une étudiante en psychologie.

Pourtant, c'est bien ce qui est en train de se passer. Et je n'arrive plus à détourner les yeux de ce visage scandaleusement attrayant qu'il a osé me cacher pendant tout ce temps. Sa carrure et ses tablettes de chocolat façonnées dans le marbre était déjà un gros indice de ce que pouvait être son sex-appeal, mais je ne pensais pas que ses traits pouvaient à ce point être à la hauteur. Mieux encore, c'est la cerise confite sur le milkshake qui accompagne un énorme banana split.

Et quelle énorme banana split...

Pour l'avoir déjà vu, aperçu, et re-re-aperçu, je sais de quoi je parle.

Je fixe la profonde cicatrice qui traverse toute la partie gauche de son visage, de sa tempe jusqu'au coin de ses lèvres, et ne peut m'empêcher de penser qu'elle le rend encore plus beau. Plus attirant. Plus dangereux. Plus tout.

J'avais déjà eu un aperçu de celle-ci, aussi, mais je ne me doutais pas réellement de son étendue.

Putain mais qu'est-ce qui m'a pris d'avoir refuser de me faire prendre, pendant tout ce temps ? Ce n'est pas l'envie qui manquait dans nos deux parties... Les muscles et le paquet surprise n'étaient pas déjà assez convaincants, franchement ?

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant