XVI - Un prince récalcitrant

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XVIUN PRINCE RÉCALCITRANT

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XVI
UN PRINCE RÉCALCITRANT

Lyra profitait de la cheminée de la chambre de Chester qui soufflait devant ses « devoirs ». Il tentait de lire, mais ça semblait impossible. Il soupira encore et Lyra quitta la chaleur de l'antre et le rejoignit. Elle regarda le petit livre, un manuel scolaire pour les enfants qui apprenaient à lire. Il y avait de belles images, représentant chaque mot à lire. Il fallait croire que lire « lapin » était très difficile.

- Je déteste les lettres maintenant, grommela Chester.

On frappa à la porte et Chester glissa le manuel sous une pile de papiers, qu'il était censé lire aussi, mais dont quelques personnes savaient qu'il ne pouvait pas.

- Bonjour, Votre Altesse, salua Mr Deblum.

Chester lui répondit avec un grognement, lugubre et de mauvaise augure. Mais le père de Lyra garda le sourire et s'approcha de la table. Il récupéra la pile de papier, s'assit et entreprit de lire à voix haute le courrier. Certains étaient des lettres de soldats, louant le prince, espérant un jour le voir, lui quémandant de les sauver de la guerre ou promettant de donner leurs vies à ce prince tant espéré.

- Pitié, murmura Chester. Arrêtez ça...

- Monsieur, vous êtes né pour gouverner cette nation et c'est ce que désire le peuple, dit Mr Deblum avec douceur.

- Je comprends mieux pourquoi l'Empereur s'habille toujours en orange, dit Chester avec froideur.

Lyra arqua un sourcil. Il le remarqua et tira la chaise à côté de lui.

- Tu sais d'où ça vient le nom de la famille Impériale ? Demanda-t-il.

Elle fit un signe de tête montrant son ignorance.

- Les sorciers esclaves avaient pour tenue des tuniques oranges, pour bien les reconnaître, expliqua Chester. C'est pour ça que seul les soldats sorciers ont un brassard orange. C'est le seul bout de tissu orange que d'autres, les sorciers, mettent. Le premier empereur, pas Ulrich... on peut pas vraiment dire qu'il l'a été..., avait choisi cette couleur pour rappeler qu'il avait été un esclave et un sorcier. Tu vois ?

Elle acquiesça.

- Ben... franchement, quand je vois toutes les demandes qu'on me fait... Je me dis qu'il reste des esclaves..., grogna Chester. Puis-je au moins sortir ou suis-je prisonnier ? Demanda-t-il à Deblum.

- Avec des gardes, et c'est pour votre sécurité et non vous surveiller, oui.

Chester eut un long soupir malheureux.

- Fichez moi la paix, dit-il énervé. Je vous ai assez vu pour toute la semaine !

- J'ai bien peur de revenir vous voir...

Chester se leva et s'approcha d'une des fenêtres. Il avait fait l'erreur ce matin d'aller sur le balcon, et des soldats l'avaient alors acclamé. Rouge comme une tomate, il s'était réfugié à l'intérieur et avait tiré les rideaux. Il tira un tout petit peu le rideau et observa les tentes installées aussi dans le jardin Nord. Il fixait surtout le bâtiment tout au fond.

Le Sorcier de la TourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant