La racine perdue

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À ce moment, personne d'autres n'aurait pu la comprendre, elle ne voulait plus écouter les sons de chez elle, ni goûter à la nourriture de chez elle elle voulait simplement y être. L'impatiente la gagnait peu à peu ainsi que le sommeil , alors elle sombra en se disant qu'à son réveil elle se retrouverait un peu plus proche de chez elle. Dans son sommeil elle rêvait de son pays , de sa culture de ses forêts, de ses plages, de son village , de ses lacs , de la brousse de ses grands-parents, de ses kassiks et de ses mapanes plus rien d'autres ne comptait.

Il était à peine vingt heures lorsque Patty rentra chez elle , elle avait passé la journée chez son fils ainé et n'avait pas eu le temps de passez chez Eyang pour lui déposer la petite écharpe qu'elle lui avait acheté deux jours plus tôt .Patty n'avait jamais eu de fille donc, elle considérait Eyang comme sa propre fille, elle aimait cette fille parfois réservée parfois casse-couille qui egayait ces journées. Elle rentra dans sa maison et vit une lettre posée par terre, à ce moment elle sentit son coeur battre car plus personne ne l'envoyait des lettres, elle prit la lettre et s'assit sur son canapé et commença à lire :

"Chère Patty, chère confidente, chère amie je n'ai pas eu les mots ni le courage de t'annoncer mon départ de vive voix ce matin, quand tu liras ces quelques mots que j'ai écris en forme de poésie la veille de mon départ tu comprendras la raison de mon départ mais je suis sûre que tu me comprendras mieux que quiconque! Sache que je te garde à jamais dans mon coeur.

J'ai perdu mon identité
À cause des études que je suis venu faire.
J'ai perdu ma culture.
À cause de la connaissance que je suis venu acquérir.
J'ai laissé père et mère , frères et amis
À cause d'un avenir meilleur .
Quand je pense à mes quartiers
Quand je pense à Libreville
Je pense à mes racines.
J'ai entendu dire que les filles de mon pays sont allés au G4 pour dansé l'Ikoku.
J'ai entendu dire que les filles de mon pays sont allées au G9 pour danser l'Elone.
J'ai entendu dire que les filles de mon pays sont allées au G3 et au G8 pour danser le
Njembet.
Oh! Donc je ne reverrai plus mon village!
Oh! Donc je ne reverrai plus ma terre!
Les autres vont à Libreville, je connais le chemin mais je ne peux pas rentrer.
Les autres vont à Kafele, je les suis du regard mais je ne peux pas m'approcher.
Je suis venue chercher un avenir meilleur.
Où est cet avenir si je suis dans la tristesse?
Où est cet avenir si je ne peux le partager chez moi?
Je ressemble à un arbre sans racine.
Qui tient juste debout pour un temps.
Le temps presse je dois retrouver mes racines .
Et les racines doivent porter leur arbre.

Fin

Comme Un Arbre Sans RacinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant