CHAPITRE 42 - SKYLAR

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Je ne dors plus.

Je veille, encore et encore, et à chaque fois, je suis seule.

A chaque fois, je lui écris à quel point je suis désolée, que ce n'est pas ce qu'il croit, et qu'il doit me laisser m'expliquer.

Je ne rêve plus.

Mon cauchemar, c'est ma réalité ; lorsque j'ai l'impression d'entendre la porte d'entrée claquer, ou de sentir un poids se glisser sous les draps, près de moi, pour ne trouver personne d'autre que moi lorsque j'ouvre les yeux.

La réalité me rattrape. Et je noie mon oreiller de larmes de culpabilité.

Je ne me suis jamais autant détestée de me préoccuper des problèmes des autres.

Il est parti avec le masque qu'il m'a offert... Son casque est toujours là. J'ai espoir qu'il vienne le récupérer un jour, pour le revoir. Mais ça fait plus d'une semaine...

Je ne suis plus aussi intéressée par les cours.

Sarah et Kheliss ont remarqué mon désarroi et je ne peux pas sortir l'excuse des hormones.

Elle ne sont pas dupes.

Alors, je leur ai tout raconté à propos de Delko : notre rencontre, cette nuit-là, la peur qu'il me faisait ressentir en me suivant partout où j'allais, puis la manière dont j'ai fini par m'attacher à lui, et ma trahison pour ne pas avoir respecté notre accord tacite.

— Oui, bon. Ce n'est pas comme s'il avait respecté la tienne, de vie privée ! S'exclame Kheliss, sarcastique. Tu n'as franchement pas à t'en vouloir ! C'est normal de vouloir connaître le visage de la personne qui te stalke et squatte ton lit.

Je crois qu'elle ne l'apprécie plus vraiment, après tout ce que je lui ai raconté. Qu'est-ce que ça aurait été si je leur avait dis pour les meurtres qui ont découlé de tout ça ?

Elle réussit tout de même à me soutirer un sourire amusé.

 Elles sont venues m'apporter les cours de cette semaine, et je me sens honteuse de les laisser faire tout le travail.

— Si les messages ne fonctionnent pas, pourquoi tu n'irais pas t'expliquer directement chez lui ? Propose Sarah.

Je fronce des sourcils.

Aller le chercher moi-même ? Chez lui ?

Et le ramener par la peau des fesses !

— Tu rigoles ? S'insurge Khéliss. Ce connard de stalker psychotique la manipule et la traite comme une merde en refusant de lui adresser la parole et tu l'encourage à retourner se jeter dans la gueule du loup ? 

Sarah fronce des sourcils et ses joues se mettent subitement à rougir. Je jurerais de voir de la vapeur s'échapper de ses oreilles.

— Ce type est peut-être malade, tu y as pensé ? Elle s'insurge. Qu'il soit fou ne doit pas être une raison pour transgresser ses limites.

Bon point. 

Je ne m'inquiète définitivement pas pour ses futurs patients.

 Khéliss l'ignore et se tourne vers moi. 

— Meuf, tu t'es débarrassé d'un criminel en l'envoyant bouder ailleurs. Bien jouer et bon débarras.

Ça me fait mal de l'admettre, mais Khéliss à raison.

Delko me traquait, et il sait se montrer cruel et dangereux. Je devrais être heureuse d'avoir réussi à l'éloigner de moi, comme j'ai toujours cherchais à le faire. Mais, ce n'est plus vraiment ce que je voulais ces dernières semaines...

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant