🔦🔦 Chapitre 1

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Vanessa et Maïram discutent à côté des escaliers.

- Copine, je suis très émerveillée par l'environnement de cette université. Waouh, le décor est fantastique.

- Je te l'avais dit pourtant. Mais, têtue que tu es, tu ne voulais pas m'écouter. Les universités privées offrent une meilleure qualité d'enseignement.

- Et moi qui voulais partir en Europe ? Cette semaine de cours a été formidable.

- Bien fait pour toi. Et puis, tu voulais me laisser ici. Je te rappelle ma chérie qu'on partage la même classe depuis la CI.

- Tu as raison baby. Nous sommes même devenues des jumelles.

Les deux meilleures amies parlent en marchant. Elles se dirigent vers la porte d'entrée de l'Université. Elles croisent un garçon qui porte le même uniforme qu'elles. Il s'appelle Birahim.

- Pourquoi t'as pas fait le cours de Monsieur Thiam ? lui demande Vanessa.

- Ses cours me donnent le tournis. Au lieu de dire l'essentiel, il extrapole. Ses cours sont chiants.

- Il a pourtant demandé après toi, renchérit Maïram. Monsieur Thiam est ton ami, on dirait. Elle coupe.

- T'es folle. Il ne me supporte pas.

De l'autre côté, il y a Fifi et Nafi. Elles sont dans la même classe que Maïram, Vanessa et Birahim.

- Girl, arrête de mater Birahim. Tu le perces des yeux.

- Fifi, ce garçon va me tuer. Il m'empêche de dormir. Il est très canon. Une beauté incroyable, je te dis.

- Je ne te connaissais pas si mignonne en parole. Tu le décris merveilleusement. Tu as juste son faible ou tu l'aimes ?

Elles s'asseyent sur le banc.

- Qui ? Moi ? Je ne suis pas amoureuse de lui. Il me plaît juste et j'aimerais bien savoir ce qu'il a sous son pantalon. Elle s'éclate de rire.

- Petite salope, tu ne penses qu'à ça. Mais, je te conseille d'oublier cette idée. Birahim ne me donne pas cette impression. C'est un gars vraiment cool.

- What ? Tu le connais ? On n'a fait qu'une seule semaine de cours et tu prétends le connaître. Ils sont tous pareils.

- Tais-toi, il vient par ici.

Birahim a dix-huit ans. Il est de teint clair. Il est très mince. Mais, il a un sourire qui fait craquer. Il ne fait d'ailleurs que sourire. Le voilà à quelques mètres des deux filles.

- Bonjour !

- Bonjour Birahim, s'empresse de répondre Nafi.

- Vous connaissez mon nom ?

- Oui, nous sommes dans la même classe. La fois passée, le prof faisait appel et depuis j'ai retenu ton nom.

- Vous avez raison. Je n'assiste pas à tous les cours. Je suis un très mauvais étudiant. Il pouffe.

- Moi, c'est Nafi, voici mon amie Fifi.

- Enchantée Birahim.

- Plaisir partagé Fifi.

Le portable de Birahim sonne. Il décroche. Il fait un signe aux deux filles. Il prend l'autre couloir.

Nafi est dans une extase totale. Elle est foudroyée par cette petite conversation qu'elle a eue avec Birahim. Elle regrette de ne pas récupérer son numéro.

Quelques heures plus tard, Vanessa est rentrée chez elle. Elle est issue d'une famille catholique très ancrée dans les valeurs, une famille conservatrice. Elle a des origines capverdiennes.

Son père vient d'arriver. Il est un diplomate. Il passe son temps dans les avions. Il a refusé que son enfant quitte le pays avant l'obtention de sa licence. Après le dîner, ils entreprennent une conversation dans le salon.

- La première semaine de cours s'est bien passée papa. Je commence à sympathiser avec le nouvel environnement.

- Je ne veux que ça. Cette université est l'une des plus réputées d'Afrique de l'Ouest. Je n'ai pas voulu que tu ailles en France, car les études sont très compliquées là-bas. Tu te sentirais dépaysée et je ne pourrais pas te voir souffrir.

- Je comprends papa. Mais, tu comptes y retourner quand ?

- La semaine prochaine, je dois voyager au Canada pour un séminaire.

La fille s'agglutine à ses caprices. Elle s'approche de son papa.

- Papa, tu vas me manquer une nouvelle fois. Il n'y aura que la bonne et moi dans la maison.

- Cette fois-ci, je vais faire vite.

Une minute de silence chez Vanessa. Son inconscient est frappé par la mort de sa mère. Elle ne peut empêcher deux gouttes de larmes toucher la terre ferme.

- Maman me manque terriblement papa.

Son papa la câline avant de lui dire.

- Je sais que ta mère te manque. Cela fait quatre ans qu'elle n'est plus dans ce monde. Tu dois par contre t'en remettre à la décision du Seigneur.

Seule dans sa chambre, sous sa couette, Vanessa se rappelle les meilleurs moments de sa vie, les beaux moments qu'elle a passés avec sa défunte mère. Depuis qu'elle est partie, elle est devenue une nouvelle personne, une fille aigrie et meurtrie qui passe ses nuits à pleurer. Vanessa ne veut pas que son papa épouse une nouvelle femme. Elle pique des crises émotionnelles quand une femme vient rendre visite à son papa. Pour elle, sa maman est irremplaçable.

Raimond, son papa, connaît sa fragilité. Il ne veut pas la laisser seule, même si son travail l'en empêche. C'est pourquoi, il a pris une femme de ménage qui tient compagnie à Vanessa. Des sentiments, il n'en n'a plus depuis la mort de sa femme. Il voit en Vanessa le reflet de sa femme. Ce qui taraude son esprit, c'est le bonheur de sa fille. Vanessa est sa plus grande fierté. Il la comble de cadeaux quand elle fait de bons résultats à l'école.

Tois semaines plus tard, lors de la pause, Birahim et Maïram s'échangent à côté du terrain de basket de l'université. Ils sont en tout bonheur. Moment choisi par la fille pour lui dire.

- Birahim, tu ne m'as jamais parlé de toi.

- Parce que tu ne m'as jamais posé la question, sourit-il.

- D'accord. Parle-moi de toi, surtout côté sentiment.

- Amour ? C'est ce que tu veux dire ?

- Exactement.

- Ça va te surprendre mais je n'ai jamais eu de copine. Je n'avais même pas de temps pour ça.

- Waouh ! Pourtant, je me disais que toutes les filles te courent après.

Des idées se trottent dans sa tête. Son doigt sur sa lèvre supérieure, elle déambule dans un autre ailleurs. Se dit-elle au fond d'elle. Je suis tombée sous le charme de Birahim dès le premier jour qu'on s'est rencontrés. Depuis, je me suis rapprochée de lui et je ne cesse de penser à lui. Dois-je lui dire alors mes sentiments ? Je pense que c'est mieux que de rester là à morfondre.

- Tu sais Birahim, j'ai quelque chose à te dire.

- Quoi Maïram ? T'es toute pâle depuis deux minutes.

- Tu sais, depuis que je te connais...

- Mon amour, on y va. Nafi débarque contre toute attente dans la discussion.

À suivre...👨🏾‍🦯👨🏾‍🦯

L'université des délires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant