The Cowboys Of Hell EN RÉÉCRITURE

Chapitre 3

Rider

    Quatre jours de sevrages plus tard, Emy commence à aller mieux. Elle a réussi à dormir cinq heures cette nuit, elle ne transpire plus et les tremblements ont cessé il y a deux heures.
Elle arrive à aller prendre une douche, je lui ai dit que je remontais le petit-déjeuner.

    - Alors comment va la petite chérie ce matin ?

    Sans l'avoir revu, Daisy la protège déjà. Un des frangins s'est plaint de mal dormir à cause des hurlements, ce que je conçois, je n'ai jamais aussi mal dormi que depuis qu'Emy est arrivée, même à l'armée je dormais mieux. Daisy a remis en place le frangin, elle l'a engueulé tellement fort que plus personne ne dit quoi que ce soit sur Emy.

    - C'est mieux ce matin, elle arrive à faire des phrases entières sans tremblement, les spasmes ont cessé. Et Duncan m'a confirmé qu'il rentre tout à l'heure, il viendra lui faire un bilan complet.

    - Bien, ça évolue positivement c'est bien, faudrait qu'elle prenne l'air ça lui ferait du bien.

    - La faire sortir c'est impossible, elle est tétanisée dès que je lui parle de sortir, elle refuse de voir du monde.

    Cook m'a préparé un plateau, les autres matins il faisait du léger, de la soupe à tous les repas. Là, il lui a fait un vrai petit-déjeuner, crêpes, omelette, pain perdu, céréales, du lait, du jus d'orange frais et du café.
Je remonte avec le plateau, je cogne et entre, j'évite de peu un coup de batte de baseball dans le crâne.

    - Emy c'est moi, tout va bien.

    - Pardon, elle baisse les yeux, tu vas me punir ? Sa voix est hésitante, elle a peur.

    Merde mais qu'est-ce qu'elle a vécu, je déteste la voir comme ça. Craindre la personne qu'elle a devant elle. Je pose le plateau sur le lit et je me retourne vers elle.

    - Emy, personne ne te punira ici, tu as eu peur, ce n'est pas grave, tu ne m'as pas blessé, et même si tu m'avais cogné avec, je ne t'en voudrais pas, tu as juste eu peur, d'accord ?

    - D'accord. Elle baisse les yeux, elle n'est pas bien, mal à l'aise.

    - On va mettre un code en place, je cognerai toujours de la même façon avant de rentrer comme ça, tu sauras que c'est moi. Ça te va ?

    - Oui.

    Je sors de la chambre et referme la porte. Je cogne trois coups, petite pause et deux autres coups puis j'entre.

    - C'est bon pour toi ?

    - Oui. J'aperçois un petit sourire.

    - Maintenant faut que tu manges, ton corps a vécu quelque chose de fatigant ces derniers jours, il a besoin de carburant pour s'en remettre.

    Elle tourne la tête vers le plateau et je vois immédiatement ses yeux pétiller. Elle se met sur le lit, à droite du plateau, je m'installe à gauche.

    - C'est quoi ?

    - Des crêpes. Elle demande toujours ce que c'est, on dirait qu'elle découvre à chaque fois, mais quand je lui demande si elle connaît, elle baisse toujours les yeux. Je mets du sucre sur une des crêpes, je la plie et lui tends. Goûte, tu verras c'est bon.

    Elle n'hésite pas et mord dedans, tout son corps me confirme qu'elle aime ça, elle a le sourire aux lèvres, moi aussi d'ailleurs, je préfère mille fois la voir comme ça que lors de ses réveils en panique. Elle enchaîne deux, trois, quatre, cinq crêpes sans la moindre pause.