Tueuse à gages

Chapitre 25

Je pensais avoir été clair la dernière fois que nous nous sommes vues, aussi je suis un peu contrariée, alors que je m'occupe de réceptionner les livraisons, et que Kerry vient de prévenir que l'on me demande. En entrant dans la salle, je reconnais Sarah du FBI qui me sourit et me salue. Dans un premier temps, je me dis qu'elle veut que l'on devienne des amies, ce qui ne me déplairait pas, mais mon sourire s'efface quand elle me montre un dossier.

« Salut, Sarah. C'est quoi ? » demandais-je directement en tirant une chaise pour m'asseoir.

« Tu n'as pas un endroit plus discret pour parler ? », répond-elle en voyant Kerry nous observer depuis le bar, Sam faire le ménage et descendre les chaises des tables.

« Elles savent tout, elles sont ma famille, mon avenir.

— J'ai fait quelques recherches, et j'ai trouvé des informations pour toi.

— Sarah... » marmonnais-je, déçue qu'elle ait fouillé mon passé.

« Je trouve ton histoire tellement triste, Tessa. Je ne pensais pas à mal.

— Vas-y, dis-moi tout. »

Tout ce que j'ai omis de te dire.

Sarah me sourit en ouvrant son dossier, m'expliquant qu'elle a commencé par le plus simple. Les hôpitaux. Un adolescent avec le sexe tranché à coups de dents, il ne doit pas y en avoir beaucoup, hospitalisé en même temps qu'un autre adolescent avec un stylo planté dans la gorge, et d'autres traités pour un choc nerveux.

« L'institut Mountain View, à San-Francisco. J'ai retrouvé des personnes qui y étaient en même temps que toi, ils se souviennent encore très bien de cet événements, le traumatisme a créé une onde de choc. Ce qui est intéressant c'est que d'autres enfants, comme toi, sans réelle famille, ont disparu du jour au lendemain.

— Le directeur a vendu d'autres enfants ? » demandais-je, surprise de ne pas y avoir pensé.

« Ce Directeur a lui aussi disparu, quelques années plus tard », m'annonce-t-elle en me regardant droit dans les yeux.

« Un des enfants a dû se venger », proposais-je en la fixant à mon tour.

« Oui, probablement. Bien, j'ai eu accès aux archives, dit-elle en sortant une enveloppe de son dossier. Ta véritable identité, les noms de tes parents. J'ai vu une photo de toi enfant, et je peux affirmer que tu as changé, tu as bien plus d'expression dans tes yeux, sur ton visage. Lis, si tu veux savoir, j'ai poussé un peu les recherches, le reste t'appartient, Tessa. Tu as raison, tu as un joli prénom.

« Merci pour le mal que tu t'es donné. Je ne veux pas savoir, je t'ai expliqué pourquoi, je ne veux pas avoir à gérer les émotions qui se trouvent dans cette enveloppe. Je ne sais pas ce que cela me fera, et je ne veux pas le savoir. Je suis bien ici, avec Kerry et Sam, je me sens normal auprès d'elles, je ne peux pas me permettre de les perdre et de redevenir cette fillette que tu as vu sur une photo. Les informations contenues dans cette enveloppe vont me tirer vers le bas.

— Tu ne peux pas le savoir, Tessa.

— C'est vrai, mais c'est ce que j'ai décidé. Écoute, je te dirais bien de m'appeler si jamais tu as besoin de moi, mais je préfère éviter. Je te proposerai bien mon amitié, mais je ne sais pas comment me comporter avec toi. Elles, elles savent pour mon passé, toi non et je ne peux pas t'en parler à cause de ton travail. Je n'ai pas fait que des choses bien dans ma vie.

— Je sais, Tessa.

— Comment ça ?

— Où crois-tu que j'ai retrouvé certains de tes anciens camarades de l'institution ?