Chapitre 29

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« Bonjour, ton papa est là ? » demandais-je en regardant la fillette vêtue d'une robe de princesse toute rose et avec une tiare sur la tête.

« Papaaaa. Il y a une dame déguisée à la porte. T'es déguisée en quoi ?

« Je suis le démon qui vient chercher les enfants qui n'ont pas été gentils.

— Il est nul ton costume, il ne fait pas assez peur, tu devrais mettre plus de sang.

— Je vais en rajouter, ne t'inquiète pas.

— Papaaaa ! La dame t'attends. Le voilà » dit-elle en me souriant, lui moins quand il me voit.

« Bordel ! Qu'est-ce que vous faites chez moi !

— Pas de bonjour, comment ça va, ça fait longtemps ? Vous avez essayé de me tuer et de tuer mon amie.

— Vous m'auriez trouvé faible de ne pas avoir essayé. Que faites-vous ici ?

— Une information est parvenue jusqu'à moi. Un agent du FBI cherchait à en savoir plus sur moi et a été abattu.

— Oui, même si vous ne faites plus partie de mes employés, je vous protège et nous protège. C'est vous qui avez attaqué mes installations ? »

Je me retrouve cernée par ses hommes, c'était un scénario que j'avais envisagé, d'où le fil relié à mon pouce et à la goupille de la grenade.

« Papa ? Elle est où la dame ? » demande sa fille, sa voix se rapprochant obligeant les gardes du corps à ranger leurs armes.

« Ah, t'es là. Tiens, j'avais eu ça à Halloween l'an dernier, c'est du faux sang, tu t'en mettras sur les vêtements, tu verras ce sera mieux.

— Merci, ma puce » dis-je en la prenant dans mes bras. « Comment tu t'appelles ?

— Tessa.

— Alors ça c'est drôle, moi aussi.

— C'est vrai ?

— Promis, juré », affirmais-je en lui tendant mon petit doigt. « J'ai vu ton papa, je t'ai vu et j'ai eu un beau cadeau, je vais m'en aller maintenant. Au revoir Tessa.

— Mais restez encore un peu, s'il vous plaît.

— Vous êtes avec vos amis, je ne voudrais pas m'imposer. Je reviendrai, je vous le promets. »

Ma menace le fait tiquer, une erreur sera certainement commise dans peu de temps.

Je t'aime Kerry.

« Va jouer dans ta chambre, tonton va t'apporter de la glace » annonce mon ex employeur en faisant signe à deux de ses hommes. Avec deux tueurs en moins, cela devient un peu plus équitable. À la seconde où la fillette se retourne pour me faire coucou de la main, et que tous la regarde, je dégaine, tire et plante ma lame. Elle se met à hurler dans la seconde et, j'avoue, j'apprécie le professionnalisme des gardes du corps qui choisissent de mettre la petite à l'abri. Le boss s'enfuit dans une pièce, me laissant avec un homme qui me fait face avec son arme.

« Barres-toi. Tu franchis cette porte et tu vis. Tu restes et tu meurs. Ton choix. Si cela peut te rassurer, je ne tuerais pas la fille, tu as un choix de carrière qui s'offre à toi. Tu sais qui je suis ? Tu ne t'en sortiras pas ! ». L'homme hésite, le port de son arme n'est pas assuré, je note le tremblement, il pue la peur. Mais il se reprend au moment où je me penche et tire. De ce que j'en sais, il reste deux hommes, le boss et une princesse.

L'homme est sur son terrain, je dois donc me montrer prudente. Je regarde autour de moi, verse une bouteille d'huile dans une casserole et allume le rond de la cuisinière, avant de commencer mon exploration de la maison. Je m'avance prudemment dans le salon, me méfiant en contournant le canapé, vérifiant les placards. Je préfère finir d'explorer le rez-de-chaussée avant de monter à l'étage. L'homme qui me tire dessus depuis l'autre côté de la porte brille par son courage, il n'a aucun moyen de savoir de qui il s'agit. Moi, son boss, un de ses collègues, la fillette. Je n'ai aucune considération pour ce genre de personne, aussi je tire aussi à travers la porte, avant de l'ouvrir.

Tueuse à gagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant