Les quatre démons m'avaient emmené au niveau de la rive où s'étendait l'eau de l'oasis.
Nous avions rejoint un autre démon aussi grand, musclé et imposant que ses congénères. Les parures en pierres qu'il portait étaient nombreuses, le protégeant ainsi spirituellement. Son aura était d'une grande douceur, mais je sentais qu'il était très dominant, tout comme le meneur de la horde.
Arrivé face à lui, il siffla vers Nâga qui lui répondit de la même manière et s'approcha de moi en étendant son aura de manière chaude et voluptueuse.
C'était chaleureux et doux comme si du miel glissait contre moi et m'embrassait intimement.
Le démon qui me portait me déposa dans l'eau et me laissa aux mains du reptile qui était, à n'en plus douter, le guérisseur qu'ils avaient évoqué précédemment.
Il toucha mon corps, le palpa et le caressa à plusieurs endroits, très certainement à la recherche de blessures ou de la trace des sortilèges des mages marchants. J'avais senti, bien avant qu'il ne me touche, toute la chaleur qui émanait de lui, aussi ardente que celle de Nâga. L'eau dans laquelle nous nous trouvions, se réchauffait presque grâce à cette puissance.
Les démons me passaient l'eau tiède de l'oasis sur mon corps et réussissant légèrement à apaiser la chaleur de mon corps, mais avec leurs énergies brûlantes à mes côtés, c'était loin d'être suffisant.
— Il n'est pas blessé, mais le sortilège interfère avec sa nature, expliqua le guérisseur dans ma langue. Il faut que je m'en débarrasse rapidement si l'on ne veut pas qu'il soit encore plus malade.
— Fais vite, Jiël'ir et partons d'ici, gronda le démon qui m'avait enlacé au marché.
— On va aller plus loin dans l'eau, les courants vont aider le maléfice à s'échapper de ton corps et Nâga va te mordre. S'il laisse un peu de venin en toi, il va s'attaquer au sort et le ronger. Une fois qu'il aura disparu, tu ressentiras pleinement nos auras. Tu vas perdre conscience après ça, mais nous prendrons soin de toi. Sois sans crainte, adorable faé.
Je ne pus que hocher la tête, subjugué par sa voix envoûtante. J'étais très confiant à ses côtés, si bien qu'il aurait pu faire ce qu'il voulait de moi, je n'aurais pas bronché.
Le guérisseur s'approcha davantage et me prit dans ses bras un moment, me caressant aussi bien de ses mains que de sa puissance. C'était bouleversant. Je n'avais jamais eu de contact comme cela auparavant et encore moins avec autant de personnes en une seule nuit. Ils étaient tous chaleureux. J'avais envie de rester avec eux, entre leurs bras, et d'y rester toute ma vie. La résonance de nos énergies était tellement profonde avec ces démons que je savais que je ne pourrais pas retrouver cela autre part.
Jiël'ir, étendit sa présence autour de moi et, alors qu'elle continuait de me caresser tranquillement pour me détendre, il me fit reculer dans l'eau pour aller plus profondément. Celle-ci m'arriva bientôt jusqu'aux clavicules pendant qu'elle lui couvrait le milieu du torse.
Derrière moi, je sentis du mouvement et de par la chaleur et la puissance de ce que je percevais, je pouvais dire que c'était Nâga qui s'était glissé derrière moi. Il m'enlaça lui aussi avec délicatesse, son torse contre mon dos, et vint abaisser sa tête dans mon cou.
Il se mit à l'humecter de sa langue d'une douceur si grande que je crus que c'était de la soie et frotta son nez tout en stridulant d'appréciation. Les démons autour sifflèrent de la même manière en retour et mon corps répondit de lui-même en frissonnant de plaisir.
Sa manière de frotter son nez sur ma peau, de l'embrasser et de la lécher doucement était très animale et j'adorais cela.
Les démons détendaient doucement mes nerfs autant physiquement que psychiquement. Je me relâchais petit à petit, la sérénité me gagnant.
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Serpens Natura
FantasyCionà, une jeune faé originaire de Rosamÿr, décide de fuir le pays en guerre et les chasses aux non-humains instaurés par les habitants. Il tente de trouver refuge sur le continent des Terres Arides, mais se fait enlever par des mages pour être vend...