La tasse explosa en un grand bruit qui se répercuta sur les murs de la petite pièce. L'homme d'une trentaine d'années fixa avec surprise sa main tremblante. Sa vision perdit en focus et sa respiration se fit difficile. Il ferma les yeux avant de passer son autre main sur son visage. Le mal de tête se fit plus insistant. Son cœur tambourinait contre ses tempes, rendant impossible la moindre pensée cohérente. A ce rythme, il allait finir par perdre pied.
"William ?"
Une main familière se posa sur son épaule et il s'y raccrocha comme à un ancrage. Son camarade de toujours l'appela à plusieurs reprises sans qu'il parvienne à répondre. Ce n'est qu'un sentant un chiffon humide contre son front qu'il repris ses esprits.
"Désolé... Le café ne me réussit pas" tenta-t-il de plaisanter.
Le regard désapprobateur qui lui répondit accentua sa honte. Ce n'était qu'une excuse, il en était parfaitement conscient. Mais il ne pouvait pas s'arrêter maintenant, les enjeux étaient trop grands.
"Ça ne peut pas durer William. On ne tiendra pas les délais si tu ne peux plus travailler. Rentre chez toi et repose-toi"
L'homme secoua vigoureusement la tête et le regretta immédiatement. Sa douleur personnelle n'était rien face au grand projet auquel il participait. On se souviendrait de ses œuvres pour les décennies à venir.
"Ça ira. Je n'ai besoin que de quelques jours supplémentaires."
Son camarade poussa un soupir avant de se redresser. Il attrapa une petite pelle à côté du casier de service et ramassa les morceaux éparpillés de la tasse de café. Il fit très attention à ne pas se couper. Lui aussi avait besoin de ses mains pour travailler.
"Je sais que ça se passe mal à la maison. Mickaël est un ado, il apprendra. Tes enfants ont besoin de toi."
Le cœur de William s'appesantit un peu plus. Depuis le départ de leur mère, il ne trouvait du réconfort que dans cet atelier. Il irait jusqu'à tard le soir, quand il n'accompagnait pas le lever du soleil. Il ne parvenait pas à leur expliquer, à trouver les bons mots. Henry prenait soin d'eux, veillant à ce qu'ils ne manquent de rien quand lui était indisponible.
"Comment va Charlie ?" demanda-t-il alors en retour.
Surpris par la question, son ami ne répondit pas immédiatement. Il n'était pas le seul à avoir des problèmes. Mais au moins, Henry faisait son possible pour les confronter.
"On m'a rapporté que les moqueries continuaient. Je ne sais plus quoi faire. Je ne peux quand même pas la changer d'école... Le bus ne passe pas assez souvent."
C'était l'un des points noirs de leur petite ville. Une seule école qui desservait la majorité de la ville, faute d'infrastructures suffisantes pour se rendre ailleurs. Tout le monde se connaissait. Beaucoup ne croyaient pas en l'ouverture de ce restaurant. Les rumeurs allaient bon train et leurs enfants en payaient le prix fort, incapables de se défendre.
"Raison de plus pour continuer et faire taire ses idiots." soutint William. "Laisse-moi encore une heure et je te promet de passer à autre chose."
Toujours aussi dubitatif, Henry finit par lui faire un signe de la main défaitiste. Il avait fait son possible. William était majeur et responsable. Il reviendrait dans une petite heure pour s'assurer qu'il tienne sa promesse.
"J'aimerais avoir ton optimisme. On se voit demain."
Sur ce, Henry quitta la pièce, un sourire fugace au bord des lèvres. William l'observa disparaître dans le couloir avant de se pencher à nouveau sur le plan devant lui. La lampe l'éblouissait un peu mais elle soulignait chaque détail qu'il aurait pu manquer. Il n'en avait plus pour longtemps. Cette animatronique serait son chef d'oeuvre.
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Les erreurs du passé
FanfictionImage par Berie sur Pinterest William Afton est un homme de l'ombre. On le connaît pour avoir construit les animatroniques de la célèbre franchise de restaurants Fazzbear Entertainement. Néanmoins, quand le corps de quatre enfants est découvert dans...