TW : Présence d'auto mut!lation, d'allusions au su!cide, crises de paniques, quelques allusions nsfw très légères.
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Est ce que j'ai encore une bonne raison de vivre ?
Question intéressante. Question qui tournait d'ailleurs en boucle dans ma tête depuis quelques temps, dans un méli-mélo d'idées suicidaires et de façon de me faire le plus de mal possible. Et pourtant... Au milieu de ces pensées sanglantes, je sais que je ne partirais jamais. Me faire du mal, ok, mais jamais je ne réussirais à quitter ce monde.
Ma lame court sur mon bras. Je grimace un sourire crispé en répétant mon mantra habituel. Je le mérite, je le mérite, je le mérite... C'est assez réconfortant en un sens. Comme si on me mettait la tête dans l'eau, plus rien n'a d'importance, si on me demande je dirais simplement que je le méritais.
Mais si je le dis c'est bien que je le pense... pourquoi aurais-je plus le droit de vivre que d'autres ? Je ne suis personne, je ne suis rien, je ne mérite pas de vivre...
Tuez moi.
Le métal transperce ma peau. Je souris difficilement, c'est juste le début qui est difficile, ça passera, je dois continuer. J'en ai besoin. Je le mérite.
Je touche brusquement ma joue en voyant une goutte translucide tomber puis s'évanouir au contact du plancher. J'ai envie de vomir, je me répugne. Si faible... J'ai dit de ne pas pleurer putain... Un sanglot étranglé passe la barrière de mes lèvres.
Mon poignet augmente peu à peu la pression pour que la lame aille plus profondément. La colère m'emporte. Traits après traits, larmes après larmes. La douleur s'est estompée, j'en profite pour aller toujours plus profond, toujours plus loin. Y'a t-il vraiment une limite ?
Je me stoppe en réalisant que je ne vois même plus mes bras tant ils sont rouges. Le sang coagule déjà, ce n'est pas normal, il en faut plus. Je ressens toujours cette envie de crever le plus vite possible qui me ronge, ce mal être permanent.
Je cherche, je cherche encore cette fierté d'avoir réussi, d'avoir accompli quelque chose seule, de ne plus être une merde sans nom.
Je repasse sur les traits, ce n'est pas assez. Il faut plus. Je remonte sur mon bras, allant jusqu'au coude, à l'intérieur du bras, l'épaule. C'est quand j'attaque mes cuisses que je réalise. C'est vraiment ma plus belle oeuvre, je n'étais jamais allé aussi loin, j'en suis si fière...
Une douce flaque rouge commence à se former sous moi, faisant disparaitre toute trace de larmes sur le sol, lesquelles ne coulent plus, effacées par un sourire joyeux. La lame brille à la lueur de ma lampe, métallique et délicatement rouillée, elle m'hypnotise...
Je sais que je vais le regretter après coup mais putain que c'est bon cette sensation. C'est grisant. Pas le mal en lui même, quoique je me prend à aimer la douleur désormais, mais plutôt le fait de voir cette oeuvre. Parce que ouais c'en est une d'oeuvre. Magnifique.
Je ne m'arrête plus. Les gens doivent voir cette magnificence, ils doivent la voir. Elle est si belle... écarlate sur ma peau si pale. Transcendante.
Je continu, pas un millimètre de peau ne doit rester. Je pourrais m'écorcher à vif si je n'avais pas cette étincelle de raison pour me retenir. Je hais cette étincelle.
De belles gouttes cramoisies dévalent de mes bras. C'est beau, si beau... tellement beau que c'en est addictif. Toujours plus, toujours plus profond, toujours plus loin.
L'adrénaline qui coule en moi me donne des vertiges. Je vois flou sans savoir si ce sont ces larmes traitresses qui me bouchent la vue ou le plaisir qui me monte à la tête. Je tremble d'excitation et de plaisir. Ma vue se restreint encore, seule reste la sensation de ma peau en lambeaux.