Recueil One-shot Tokyo Revengers X Mythologie

Takeomi, or Ares, God of War - partie 2

Ce que tu faisais était-il si mal ?

Si on venait te poser directement la question, tu répondrais que non. Toujours selon toi, tu ne faisais que ton devoir.

Comment aurais-tu pu ne pas intervenir tout en sachant qu'un destin terrible attendait ton peuple. Si tu n'avais pas été là, leur stratégie vous aurait mené droit à la destruction, et l'envahisseur se serait retrouvé ici même, dans l'enceinte de ta ville et de ton palais, occupant des maisons qui n'étaient pas les siennes et s'enrichissant d'objets précieux volés sans la moindre hésitation ni compassion. Seuls les Dieux savaient les autres calamités qu'ils auraient pu commettre.

Alors oui, heureusement que tu étais là pour prendre connaissance des erreurs stratégiques de ton père pour les modifier avant qu'il ne soit trop tard. Tu savais exactement ce qu'il fallait faire pour maintenir les défenses de la ville et affaiblir à petit feu les troupes ennemies, et cela avait si bien fonctionné qu'il ne restait plus qu'une seule victoire qui séparait l'Arcadie de la fin de la guerre.

Les conséquences de tes actions t'importaient peu. Tu ne craignais pas ce qui pourrait t'arriver si l'on venait à découvrir le subterfuge que tu avais utilisé ces dernières semaines. Ton père, le roi, serait très certainement outré de voir sa fille le surpasser dans son devoir de protéger la patrie et être bien meilleure qu'il ne l'a jamais été. Mais surtout, il te tuerait certainement sur le champ pour avoir osé te cacher derrière l'identité d'un Dieu d'une manière si honteuse, qui plus est le Dieu de la guerre en personne. La polémique serait immense.

Mais ça non plus tu n'arrivais pas à le regretter, quand bien même tu savais que cela était grave, et dangereux. Puis tout avait toujours si bien fonctionné. Tu rentrais et sortais d'ici sans que personne ne s'en aperçoive, laissant derrière toi tout le savoir que tu ne pouvais - en théorie - pas avoir, ainsi qu'une plume que laissaient tomber les vautours qui survolaient l'Arcadie depuis que les tambours de guerre avaient résonnés.

Les vautours sont des animaux très intelligents, tu as appris. Ils savent reconnaître l'endroit exact où un festin se prépare, et ils savent parfaitement qu'un attroupement d'hommes armés jusqu'aux dents ne peut que signifier qu'ils allaient bientôt avoir de quoi se nourrir pour des semaines à venir.

Tels étaient les résultats macabres de la guerre. Mais tu voulais faire en sorte qu'ils ne puissent se repaître de tes soldats.

Ce soir devait être la dernière fois que tu endossais cette cape et ce rôle de Dieu de la guerre, mais tes mensonges avaient visiblement finis par te rattraper. Une personne venait de te prendre sur le fait, et te voilà à présent plaquée entre le mur et sa glaive bien aiguisée. L'acier était froid contre ta gorge, et tu n'osais pas bouger sous peine de te couper. Il ne te tenait plus le bras, mais sa poigne avait été si forte que tu pouvais encore la sentir.

D'abord, tu n'avais pas osé regarder l'homme dans les yeux pour voir si tu le connaissais. Sa voix avait été vindicatrice et quelque peu moqueuse, mais il semblait surtout fière de t'avoir attrapé. Tu n'osais pas retirer ta capuche et dévoiler le visage qui se cachait en dessous, celui d'une femme, qui plus est la fille du roi. Mais tu savais que ton statut n'était pas un privilège suffisant pour t'épargner. Peut-être pourrais-tu essayer de convaincre l'homme de ne pas te dénoncer et de garder secret ce qu'il venait de voir ?

Impatient, il n'avait pas l'air de vouloir attendre que tu retires ta capuche de ton propre chef, alors il s'empressa de le faire lui même. Tes cheveux, enfin libérés, tombèrent autour de ton visage. Même découverte ainsi tu avais du mal à lever les yeux vers lui. Tu n'avais même pas remarqué que ta respiration s'était accélérée et que ton cœur tambourinait dans ta poitrine. Tu ne pouvais qu'attendre anxieusement de voir ce qu'il allait décider de faire.