Confession VII insipide

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Insipide. Oui, c'était le mot insipide. La vie de Jonathan était devenue si insipide.

Rien dans la langue n'avait été élaboré pour correspondre davantage à sa situation. Pâle, maussade, fade, douceâtre peut-être ? Non, c'était plus encore, vraisemblablement insipide.

On dit souvent qu'aimer c'est donner, mais, c'est aussi recevoir. Jonathan avait pendant longtemps reçu l'amour de tous : son compagnon, les médias, ses fans... inconditionnellement, sans aucune limite. Jusqu'à ce que, sans prémisse, brusquement, il ne doive plus que donner. J'aurais pu dire : jusqu'à ce qu'il soit contraint de donner. Mais Jonathan avait d'abord accueilli cet échange, comme un marché honnête, duquel il était redevable. Après avoir tant reçu à son tour de donner. Pourtant, alors qu'un rire jaune s'échappait de sa gorge, il pensa... Si seulement, oh oui si seulement il avait compris qu'il serait assujetti à ce marché absurde, et égoïste ! Aimer c'est donner... mais à force de donner on ne vit plus. On se vide petit à petit de son essence, notre âme s'assèche et s'atrophie. Jusqu'à ne plus être qu'un processus automatique dépourvu d'envie et de rêve, mais pourvu de regrets, et de rancur en ébullition, se métamorphosant doucement en une animalité en effervescence.

Jonathan aimait son compagnon, mais, il adorait sa vie, maintenant révolue.

JonathanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant