Douleur

Elle le dépasse la tête baissée. La femme était dans un état misérable, ses yeux étaient  tout rouges et gonflés à force des larmes qu'elle a versées l'après-midi. Elle ne cesse pas de fixer le sol en se dirigeant vers son fauteuil pendant que tout les yeux sont rivés sur elle. Sa peau était tellement pâle malgré les essais de la camoufler avec un peu de maquillage, elle a même laissé ses doux cheveux longs tombés sur son visage pour que personne ne puisse la remarquer. Elle était vêtue d'une tenue noire de tête en pieds. Et tant qu'elle marchait, sa main gauche exerçait une pression sur la bandoulière de son sac à main, ses jambes tremblaient alors qu'elle essayait de ne pas perdre contrôle et tomber par terre en s'appuyant sur le dossier des fauteuils à côté d'elle. 

Kaan a pris déjà sa place et attend que l'évènement commence, à côté de lui sa nouvelle petite amie Burcu. Il est perturbé par l'entrée de Pinar. C'est la première fois qu'il la revoit après un mois de leur rupture. Il ne peut pas la quitter des yeux et a continué à l'examiner jusqu'à ce qu'elle s'effondre essoufflée dans son fauteuil. Elle pousse un profond soupir de douleur, jette son sac par terre, masse tout son visage avec ses paumes en essayant d'essuyer les gouttes de sueur éparpillaient un peu partout sur son front, ferme ses yeux, puis elle tient sa tête lourde entre ses mains afin de rependre son souffle. L'homme a oublié tout le monde, et tout ce qui passé autour de lui,  ses yeux s'assombrissent, il sentit des coups de poignards dans sa poitrine, sa respiration devenait de plus en plus agitée dès qu'il a vu l'état affligeant de la femme qu'il avait étant aimé, et qu'il ne cessera jamais de l'aimer. Il se sent maintenant confus, étourdi, les pensées qui lui venaient à l'esprit rongeaient son cœur. Kaan n'a jamais attendu de voir Pinar  désespérée, blessée, frustrée psychiquement, même physiquement, c'est assez remarquable pour lui qu'elle a perdu du poids. En ce moment là, Pinar se redresse sur le dossier de son fauteuil, toujours les yeux clos, elle met une main sur son aine et l'autre sur son estomac et pince ses lèvres blanches, desséchées et fissurées.

C'était la fin du mois d'Août. Kaan est revenu avec sa petite amie à Istanbul après une longue vacance estivale passée avec ses amis en Akyaka. Ce soir, Kaan a rejoint l'évènement organisé par AY YAPIM , la société de production de Yargi, la série télévisée dans laquelle il jouait le rôle principal avec Pinar Deniz. Comme la présence des acteurs appartenant à cette prod était obligatoire et ils ne devaient pas s'absenter, et comme ce n'était pas planifié auparavant,  Kaan a décidé  d'emmener Burcu avec lui à la dernière minute après beaucoup d'insistance. La femme ne voulait pas rester toute seule à la maison sous prétexte qu'elle a peur, elle n'est pas encore habituée à la vie d'Istanbul, se sentait étrangère,  elle ne connaissait pratiquement personne et n'a pas d'amis dans cette ville. 

Burcu sait tout à propos de la relation de Kaan et Pinar, comme tout le monde elle était à la page du grand amour de PinKaan vécu dans les derniers mois dans le set. Et bien plus que ça, elle est bien consciente que Kaan ne l'appartenait pas et ne l'appartiendra jamais, elle est sure que son cœur est attachée à Pinar, elle sait qu'il l'aimait à la folie même sans l'avouer, ses yeux pétillaient de bonheur quand son nom se mentionnait, une joie enfantine l'inonde lorsqu'il parlait d'elle. Mais Burcu restait insouciante et essayait forcement de se convaincre qu'il l'aimait, et  qu'elle est la seule femme dans sa vie malgré  que, dès le début de leur relation, il ne l'a jamais traitée en tant que sa petite amie ou une bien-aimée. Pour lui, elle est présente d'une manière formelle dans sa vie pour passer du temps; il la néglige pratiquement. 

En ce moment-là, Burcu se sent en feu, la jalousie la tuait, les regards de Kaan concentrés sur Pinar déchirent son esprit et se sent même très effrayée et menacée de crainte qu'elle perdra Kaan après tout ce qu'elle avait fait pour le renverser avec ses stratagèmes du diable. 

Elle fait n'importe quoi pour attirer son attention, elle l'appelle, essaye de l'attirer par des discours vides de sens, mais sans vain. L'homme se fige dans sa place, il est perdu, ses oreilles bourdonnés, et il se sent déconnecter de ce monde.