Le colonel a caché la cravache derrière son dos. Les goutes d'eau ruissellent le long du corps de son fils. Sans le brutaliser, il parle avec lui en toute empathie. Sa tranquillité, attitude bien chère aux militaires, ne saurait perturber ce qu'il a derrière ses idées. Il discute calmement avec son enfant.
- Je veux qu'on parle fiston. T'es très fatigué on dirait.
- Aujourd'hui, on a fait deux cours. Je suis certes exténué, mais on peut parler. Je t'écoute papa.
- La fois passée, tu m'avais dit que t'avais eu la meilleure note de ta classe lors de votre devoir de droit. C'est pourquoi, je veux te récompenser.
- Me récompenser papa alors que ce n'est que le premier devoir. Ça me va droit au cœur. Toutefois, j'aurais bien aimé que tu attendes la fin des examens du semestre lorsque les résultats définitifs seront donnés.
Son papa se lève. Il poursuit le tête-à-tête.
- Comme tu veux. Il n'y a aucun problème. N'est-ce pas tu m'avais dit que t'as 16 ?
- Non 17. Une fille vient après moi. Elle a 14.
Le premier coup de cravache ressemble à un tonnerre. Il enchaîne ses coups, ne laissant à Macky aucun répit. Ce ne sont pas les cris du garçon qui vont abhorrer tout le zèle qu'il y met. Déçu, il l'est de celui qu'il considère comme sa fierté. Il lui a toujours dit de ne dire que la vérité même s'il doit en périr. Il ne le corrige pas pour la note, c'est le cadet de ses soucis. Ce qui lui bloque la respiration, c'est le mensonge de Macky. Et il luit fair savoir ça après qu'il l'ait bastonné.
- Que ça soit la première et la dernière fois que tu me mentes. Je t'ai dit d'une manière répétée que je ne badine pas avec le mensonge. Aujourd'hui, tu m'as déçu. Je t'ai élevé dans la vérité. Je ne veux pas que le mensonge prospère chez moi. J'espère que j'ai été clair.
La nuit a été longue. Macky bouge de tous les bords. Les marques de la cravache n'ont pas quitté sa clavicule le lendemain. Il a cours à dix heures. Sa mère profite de l'absence du colonel pour parler avec lui.
- Je savais que ce jour allait venir. Je t'avais prévenu mais tu es très têtu. Tu as complètement changé depuis que tu as rejoint l'université. Qu'est-ce que tu manques ? Pourquoi tu n'apprends plus comme il se doit ? Je suis ta mère. Tu ne dois rien me cacher.
Touché dans son for intérieur, il s'ouvre à sa mère.
- Rien maman. Je ne manque absolument rien. Je ne sais même pas ce qui m'arrive. D'un coup, je ne veux rien des études.
- Macky, tu es mon fils. Ta naissance est la meilleure chose qui me soit arrivée. Si tu as des problèmes, je suis la première personne à qui tu dois en parler.
- Je te le promets maman. Je n'ai rien. Je sais qu'à présent, je ne vaux plus rien aux yeux de papa. J'ai perdu pour de bon sa confiance.
- Tu sais que ton papa t'aime beaucoup. Il ne vit que pour toi. Il a juste pris ton attitude de haut. Il ne peut pas se fâcher contre toi. C'est à toi de remettre les pendules à l'heure. Montre-lui que cette petite erreur a pu te permettre de grandir. Tu en es capable. Et dire que ton papa te réservait un cadeau incroyable pour ton anniversaire.
- C'était quoi même ?
- Devine mon fils. Le cadeau le plus onéreux qui soit. Le cadeau auquel tu ne t'attends pas.
- Je suis très nul avec les devinettes. Vas-y maman dis-moi c'est quoi.
- Une voiture. Ton papa t'a acheté une voiture. Et il comptait te l'offrir dans une semaine. Avec ce qui vient de se passer, je doute fort qu'il te l'offre.
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L'université des délires
RomanceL'Université des délires 🎒🏫 Chronique de Plume-MNG 🇸🇳 Voici l'histoire d'une université privée localisée dans la capitale sénégalaise. Une université unique en son genre qui défraie la chronique de par ses excellents résultats. L'enseignement de...