Serpens Natura

Capitulum 3

J'étais allongés, complètement essoufflé et l'air hagard entre Nâga et Jiël'ir. Les reptiles nous avaient étendus sur un tissu à l'aspect duveteux et très confortable, le long d'une colonne de roche, griffée par l'érosion.

Mes lèvres me brûlaient terriblement, mais pour rien au monde je ne m'en serais plein. C'était la première fois que je partageais un moment comme celui-là, et avec deux personnes. Pourtant, aimer les lèvres de ces démons était si naturel que j'aurai pu continuer encore longtemps. Mon corps était si chaud que j'avais l'impression que mon sang allait bouillir. Ma tête tournait sous la chaleur, mais le plaisir de les avoir goûtés était trop intense pour que je m'arrête dessus.

Jiël'ir, dans mon dos, continuait de déposer de tendres baisers ardents le long de mon corps. J'étais enfoui contre le torse musculeux à souhait de Nâga qui caressait les cheveux du guérisseur. Un soupir de plaisir vint s'échapper de mes lèvres. Je me sentais comblé de par leur affection comme de la douceur de leurs auras.

Le membre du guérisseur était coincé entre mes cuisses, celui-ci se frottait lentement sur moi, ne faisant qu'augmenter ma propre érection, déjà bien éveillée. Le meneur de la horde était également dans le même cas que nous, son mât de chair imposant se pressant au mien.

Ce dernier n'avait d'ailleurs pas beaucoup de similitudes avec le mien. Il était parcouru de petites aspérités en forme d'écailles et semblait lourd. Je n'aurais certainement pas pu en faire le tour avec une seule main. Les démons reptiles semblaient tous très bien membrés. Ce constat m'embrasa davantage et je dus prendre de profondes inspirations afin de me calmer un minimum et de ne pas les mordre de suite sous l'excitation.

Les puissances des deux reptiles ne faisait qu'attiser mon désir et l'instinct dominateur qu'ils avaient sur ma propre énergie me surchauffait davantage tellement j'appréciais cela.

Je restais un long moment à profiter de leurs corps contre le mien, en trémulant de bonheur à chaque caresse et baisers échangés. N'étant pas encore complètement dans ma phase adulte, il m'était très facile de m'enflammer d'excitation au moindre contact. Cela n'avait pas l'air de déplaire, au contraire et je mourrais d'envie de profiter de ça toute ma vie.

Je sentais que j'en avais besoin. Je savais que nous autres faés adorions l'intimité. Connaître la saveur du plaisir que j'éprouvai actuellement, ne faisait que me prouver que c'était vrai. Je n'avais pas encore eu, jusque-là, le bonheur d'expérimenter cela à Rosamÿr. J'espérai continuer à m'en délecter en compagnie des reptiles. Nos énergies, si liées alors que nous venions de nous rencontrer ne faisait que me conforter dans cette idée.

Haletant et la chaleur commençant à me faire suffoquer, je finis par avoir beaucoup trop chaud et je ressentis le besoin de m'écarter un peu afin de chercher un peu de fraîcheur. Mon excitation était presque insupportable, mais je n'aurai pu accueillir plus de plaisir sous cette fournaise. L'envie de me refroidir passa avant toute chose et j'en étais presque frustré.

J'aurai peut-être l'occasion d'en apprendre plus sur ces terres. Maintenant que j'en avais l'occasion et que mes sens n'étaient plus sous l'effet de sortilèges, je pouvais faire en sorte que mon énergie se dirige vers d'autres plans spirituels et ainsi rencontrer d'autres êtres vivants ici.

— Il y a une source fraîche avec un petit bassin au fond de la grotte, si tu désires refroidir ton corps. Tu pourras rencontrer Arún, proposa Nâga en me voyant presque perdre conscience sous l'incendie des énergies. Fais attention cependant, il est lebraude et reptile. Sa chaleur pourrait vite t'être insupportable.

— Vous ne venez pas ?

— Nous te laissons partir devant, nous devons extraire le venin de Qetzíl et Indra, les juvéniles qui dormaient avec toi. Ils en produisent encore en grande quantité et ça peut être contraignant pour eux comme pour toi, maintenant que tu es avec nous. Leurs crochets pourraient te blesser au cours d'un baiser...