Chapitre 13 : Les îles Rose

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Londres, Angleterre

Lala

La situation ne pouvait pas être plus gênante, ma mère, mes frères et moi étions assis dans le salon principal, et en face de nous se trouvait les Blackwell. Sauf le père, qui n'était pas encore sorti de son bureau. Amanda nous avait présentés à ses enfants entre temps et comme je m'y attendais Jonathan n'avait montré aucun signe de joie en me revoyant. C'était presque comme s'il pensait que je l'avais suivi. Pourtant, ce n'était qu'une heureuse coïncidence. Enfin, heureuse, le mot était plutôt fort.

Finalement, l'homme que je redoutais fit son entrée, dans son costume trois-pièces noirs faisant ressortir le bleu de ses yeux qui eux contrastaient avec le blond de ses cheveux. Le père de Jonathan était un homme vraiment très beau, même pour son âge, il gardait un charisme et une allure qu'on pourrait prêter à un jeune homme. Sa nature de vampire devait beaucoup jouer en sa faveur, mais ses gênes étaient tout autant complices. Jonathan et sa petite sœur Rafaëlla tenaient de parents vraiment très beaux, et cela se voyait à leur physique. Rafaëlla avait pris la couleur brune de sa mère et les yeux bleus de son père, tandis que Jonathan était à la limite de la copie conforme du patriarche Blackwell.

— Ah, chéri, on ne t'attendait plus.

Amanda se leva pour accueillir son mari, qui prit à peine le temps de l'embrasser. En revanche, il lui laissa un baiser sur le front et un sourire vint raviver le doux visage d'Amanda. J'imaginais qu'il n'était pas très démonstratif comme personne, et embrasser sa femme devant tout ce monde pouvait le gêner.

— Alors, puis-je avoir l'honneur de rencontrer la famille Taylor ?

D'un bond, ma mère se leva de son siège, et nerveuse, elle tendit sa main à monsieur Blackwell qui la serra vivement, mais aucune émotion ne traversait son visage. Il restait neutre, impossible à déchiffrer. Puis, ce fut au tour des jumeaux et de moi-même de le saluer. Il passa en coup de vent sur Devon et Damon, mais quand vint mon tour sa prise sur ma main ne voulait plus se défaire. J'eus la malchance de croiser son regard, et à leur tour mes yeux ne pouvaient plus quitter les siens. On aurait dit un envoûtement. Était-il en train de m'hypnotiser ou d'user de magie sur moi ?

— Euh monsieur Blackwell, je...

— Alehila, c'est bien ça ?

— Oui, répondis-je nerveusement.

S'il voulait bien lâcher ma main, ça aiderait.

— Bien.

Enfin, il lâcha ma main, puis l'homme qui l'accompagnait, un brun aux yeux noirs lui tendit une tablette électronique dont il fit défiler l'écran.

— Vous vous êtes déjà installés, je suppose ? demanda-t-il alors qu'il avait toujours le visage scotché à son écran.

À ma grande surprise, il n'avait pas l'intention de nous virer comme je me l'imaginais. Je me faisais trop de films, mais j'avais de quoi faire, car notre situation était pour le moins atypique.

— Oui, Henry s'est occupé de tout, intervint Amanda. On devrait laisser les enfants apprendre à se connaître et nous trois rattraper le temps perdu, puisqu'ils risquent de rester un moment.

Nous trois ? Son mari connaissait aussi ma mère ? Nos parents avaient peut-être même tous un passé commun. Étant donné qu'on ne me disait rien, comment pouvais-je savoir ? J'avais appris ce matin que ma mère était la meilleure amie de la femme d'un des vampires les plus important du monde. Alors, imaginez ce qui pouvait se cacher sous les tréfonds de cette amitié exceptionnelle.

— Oui, mais ce sera pour une autrefois, j'ai encore à faire. Henry, occupez-vous de ça en priorité, dit-il lui tendant la tablette.

Le majordome se munit de l'appareil et quitta la pièce sans un mot. Alors assis depuis l'arrivée de son père, Jonathan prit la direction de la sortie, mais c'était sans compter sur la réaction de son père.

The Dark Knight, Rose Academy - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant