OUR SONG || 𝑆𝑒𝑚𝑖 𝐸𝑖𝑡𝑎 × 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟

Chapitre XXVI : le début de quelque chose

Les jours suivants, tout s'enchaînait parfaitement. Je continuais de voir Eita en cachette, de temps en temps, et chaque instant avec lui était inoubliable.

Ce matin, j'arrivai devant le lycée, comme à mon habitude. Le soleil venait tout juste de se lever, et je trouvai l'assortiment du jaune des rayons et du violet des uniformes beau, simplement.

Étonnamment, Shirabu me fit signe, tandis que je cherchais mes amis du regard.
Je rangeai mes écouteurs dans une poche et marchai dans sa direction.

-Salut, t/n, dit-il. C'est bientôt l'anniversaire de Kawanishi, et on comptait peut-être organiser quelque chose...

-Kawanishi ? M'étonnai-je. Je ne pensai pas qu'il aimait faire la fête.

-Justement. Je cherchai une alternative, quelque chose qui lui plairait. Je crois que vous vous entendez plutôt bien, tu aurais une idée ?

-En réalité, on ne se parle pas beaucoup, mais j'y réfléchirais. C'est dans combien de temps, précisément ?

J'aperçus Eita du coin de l'oeil, et hésitai à le saluer.

-Dans un peu plus de deux semaines.

-D'acc. Tu peux compter sur moi.

Tandis que je m'apprêtais à m'éloigner, il m'interrompu.

-Ah, et oublie les jeux d'alcool. Il le vit mal.

Je ris.

-Oui, ne t'en fais pas.

Eita arrivait à ma gauche, et je me tournai vers lui.

Soudain, ce dernier attrapa mon menton et déposa ses lèvres sur les miennes, me pétrifiant sur place.

Il venait tout juste de m'embrasser, en lieu publique, devant tous ceux qui auraient souhaité nous voir, ainsi que Shirabu, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Eita s'écarta de moi, puis salua Shirabu avec un check, comme ont l'habitude de le faire les garçons de leur équipe.

Shirabu ne disait plus rien, ses yeux allant d'Eita à moi.

Je ris, nerveusement, et remercia ma bonne étoile lorsque la sonnerie retentit.

-C'était quoi, ça ? soufflai-je à Eita alors que nous nous dirigions vers notre salle de cours.

-Ça quoi ?

-Eita.

Il ne répondit pas tout de suite.

-Et bien, tout le monde est au courant, maintenant, dit-il en glissant ses mains dans les poches de son uniforme, son sac sur une épaule.

Je ne répondis rien, pourtant un léger sourire étira mes lèvres. Je crus rougir.

-Ça ne t'a pas plu ? Enfin, tu voulais peut-être attendre plus longtemps, ou...

-Non, l'interrompai-je en plantant mon regard dans le sien. Tu sais quoi ? C'est parfait comme ça, conclus-je en glissant mes doigts dans les siens.

Il pressa ma main, et je ne voulus pas me détacher de lui. Jamais.

_____________

Je quittai le lycée vers treize heures, du à une absence d'un professeur.

Eita avait un rendez-vous ou je-ne-sais-trop-quoi, et t/ma avait encore cours. Alors, je décidai de rentrer tranquillement chez moi, ayant hâte de me poser devant un film.

Je passai par le parc, comme à mon habitude, et aperçus Tendō sur un banc, comme il ne le faisait jamais. Je le rejoignis.

-Salut, qu'est-ce que tu fais là ?

Il parut cacher quelque chose dans sa poche, et sa respiration se bloqua. Il tapota le banc et s'écarta pour me faire de la place. Je m'assis, puis au bout de quelques secondes je lançai :

-Expire, ou tu vas t'étouffer, et sort cette cigarette de ta poche car tu es en train de brûler ton sweat.

Alors, il souffla la fumée qu'il contenait et repris une bouffée, puis se tournai vers moi.

-Je ne voulais pas que tu saches...

-Je ne te juge pas. Tu as probablement tes raisons.

-C'est sympa. Merci.

Le soleil était haut, mais l'air frais. Un jour peu chaud pour un début d'automne, préparant doucement aux canicules d'été.

Il repris une bouffée de tabac puis expira.

-Ca fait longtemps, avec Semi ? Dit-il, soudainement.

-Pardon ? M'étonnai-je.

-Les nouvelles vont vite.

-Ah...

Je réfléchis, en contemplant un oiseau bleu et jaune picorer du pain qu'une dame âgée lui lançait.

-Une semaine.

-Depuis la finale ?

-Oui.

-Oh... C'était pas des blagues.

-Ha ha, apparemment.

Je me tournai vers lui. Il avait ses cheveux roux dressés comme d'habitude, et ses lèvres retroussées. Il portait son uniforme négligement, sans cravate et le col déboutonné. Il avait l'air fatigué.

-Ça va ? demandai-je, timidement.

-Oui.

-T'es sûr ?

-Je ne suis jamais trop sûr, mais pour l'instant je crois que ça va, oui.

-Ok... Bon, je te laisse à ta contemplation de la nature et des oiseaux, faut que je bosse. À demain.

-À demain, t/n, dit-il en prenant une autre bouffée de tabac.

Je notai dans un coin de ma tête de faire attention à lui, à l'avenir. On ne sait jamais.

____________

Je retournai au lycée un peu plus tard, pour l'entraînement. Notre coach nous fit un énième récapitulatif de nos performances, sans oublier de nous féliciter.

-Cependant, j'ai remarqué que vous dépensiez trop vite votre énergie. Le début du match est pleins de feintes et de sauvetages de votre part, et c'est bien, mais il faudrait trouver un équilibre dans votre façon de dépenser votre énergie au cours du match. Ce n'est pas facile, mais en bossant les blocs et smash, vos feintes deviendront moins fatigantes.

Nous opinâmes du chef, déterminées à progresser, d'ici les nationales.