Erlar || TUA 4

Chapitre 56 : Mauvaise nouvelle autour d'un bol de riz

Comme vous l'aurez compris, j'adoooooooooorrrreeeeeee Eminem 😂🤍

PDV ABBY

Je cligne des yeux, nauséeuse. Je prends du temps à réaliser que je suis dans une sorte de minuscule buandrie, sous des blouses d'hôpital puant l'antimite suspendues à une patère. 

Je me souviens vaguement avoir brisé un miroir, et c'est sûrement pour ça que j'ai mal à la main. 

Je sors en grimaçant de l'endroit ou j'étais mi- assise mi-allongée, contre une machine à laver. J'étire les membres endoloris et j'ai juste le temps de sortir en trombe de la pièce et de courir aux toilettes les plus proches avant de vomir les restes de mon dernier repas, et de la bile. Je regarde mon reflet dans le miroir. Mes yeux brillants, mes cheveux décoiffés, mes joues pâles et mes cernes. Mais surtout, l'ecchymose verte sur ma pommette. Je vais avoir un bel hématome, merci Bianca.

Je retourne à la maison des Estrada en empruntant les couloirs les plus déserts du bunker. Je ne vois personne dans la maison non plus. Il fait certainement nuit, tout le monde doit être couché.

Je vais dans ma chambre. Le lit est refait, rien ne traîne par terre. 

J'arrache mes vêtements et laisse mes muscles se détendre sous le jet d'eau brûlant de la douche. Les dernières traces de fentanyl dans mes veines s'estompent, et je me sens quitter la douceur cauchemardesque de la drogue pour revenir à la triste réalité. Mon ventre se noue désagréablement. Ma dispute avec Cinq était bien la dernière chose dont j'avais envie, et je regrette ce qu'il s'est passé, malgré le fait que ce soit un connard de m'avoir parlé comme ça. 

Mais je préfère attendre d'avoir les idées claires pour pouvoir juger la situation. 

Je sors de la salle de bains, frotte mes cheveux avec une serviette, et enfile un sweat gris et un cargo bleu en jean dans mon armoire. J'estompe mes cernes et mon bleu du mieux que je peux avec du correcteur, puis je descends manger un truc, car j'ai très faim, après avoir mis un bandage autour de ma main.

Toujours sans croiser personne, je descends dans la cuisine et me prépare du riz, le seul truc que je sais cuisiner avec les croques monsieur. Tandis que je mange, j'ai le plaisir de voir Viktor arriver. Il s'assoit en face de moi. Son regard glisse sur ma main bandée mais il ne relève pas. C'est justement pour ça que j'adore Viktor : loquace, il n'est pas du genre à mettre son nez partout, ne demande jamais rien et ne juge personne.

- Salut. 

- Chalut, je réponds. Pourquoi il n'y a perchonne ? 

- Ah oui, c'est vrai que tu n'étais pas là. Tu veux que je te dise les nouvelles ? (j'acquiesce.) Ok. Alors, premièrement, on a réussi à négocier pour fêter Noël -et ton anniversaire, aussi- ici, dans cinq jours. 

- Cool. 

- Powell s'en fout clairement que tu te sois battu avec Bianca, en fait, il n'est même pas au courant et on ne lui a pas dit. Par contre, tu vas devoir porter un bracelet disant que ton état mental est instable pendant quelques temps, à cause du miroir cassé et du vol de fentanyl. Bref, il nous a expliqué leur but principal, et ça nous avance vraiment beaucoup, écoute bien. En fait, il sait grâce à certains micros placés à Bell Row et à ses espions que, le but de Papa, ce n'est pas de contrôler toutes les dimensions comme tu le pensais, mais en fait, seulement la nôtre. Pour ça, il veut transporter les habitants d'Erlar et de toute la planète quelque part, pour leur faire un lavage de cerveau, je crois, puis les faire revenir ici pour les commander. Ca fait très science-fiction, mais c'est la vérité, apparemment. Donc Powell et son équipe sont en train de créer une machine ultra sophistiquée qui va servir à faire exploser la planète.

- Hein ? Comment cha ? Mais on va touch mourir ! je m'offusque.

- Non, justement. Quand Reginald aura enlevé tous les habitants sur la Terre, la machine va créer un portail qui va nous emmener dans une autre dimension au même moment que la Terre explosera. La problème, c'est que Powell ne sait pas où les gens vont être emmenés par Papa. Ce qui cause problème, mais ses agents s'en occupent.

- Et donc ? Où chont les jautres ? Et arrête d'éviter la quechtion.

Viktor trace de petits cercles avec son doigts sur la table.

- Eh bien... Il manque des morceaux pour finir la machine, et ils se trouvent à Bell Row. On a fait un vote pour savoir s'il fallait prendre le risque ou pas. La majorité a voté pour, alors ils sont partis ce matin.

- QUOI ? je m'exclame en crachant des grains de riz. Mais c'est n'importe quoi ! Ils sont fous ! Qui est parti ?

- Euh... Peeta, Ben, Lila, Cinq et Diego. Luther est resté ici avec Sloane, et Klaus voulait rester en-dehors de tout ça. Pareil pour moi. En fait, Lila a voté mais elle est restée ici pour être avec Stanley. Donc ils sont quatre, plus Powell et quelques agents.

Cinq.

Je ferme les yeux quelques secondes et me force à avaler le riz restant, mais il a soudainement un gout horrible. J'ai juste envie de m'effondrer sur la table en pleurant. Mais à la place je déglutis et rouvre les yeux en soupirant.

- Bon. Bah... tu me tiendras au courant, OK ?

- Abby, tu es sûre que ça va ?

- Oui. Oui, bien sûr.

Je me lève en manquant de renverser ma chaise et remonte dans ma chambre.

Mon Dieu.

Pourquoi il est parti ?!

Je suis sûre que si j'avais été là, ça se serait passé autrement.

Ca se trouve, je ne le reverrai plus jamais.

Non, Abby, ne dis pas ça.

Il n'est pas tout seul. Il va s'en sortir.

Impossible.

Ils vont à Bell Row.

Jamais ils n'en sortiront vivants.

A moins que...

To be continued...

We're all we got in this world
When it spins
When it swirls
When it whirls
When it twirls
Two little beautiful girls
Looking puzzled, in a daze
I know it's confusing you