Un fantasme inavouable

Chapitre 11

Encore choquée, la femme qui fait la circulation devant l'école se précipite vers moi.

Agent de circulation : Tout va bien Madame ?

Célia : Oui, plus de peur que de mal. Vous avez vu comme moi.

Agent de circulation : Oui, malheureusement, la voiture n'avait pas de plaque d'immatriculation mais j'ai noté le modèle. Vous voulez déposer une plainte ?

Célia : Non, ça va aller. Je vous remercie, je vais m'en aller. Je peux vous laisser mes coordonnées au cas où vous trouvez le propriétaire de la voiture ?

Agent de circulation : Bien sûr, donnez-moi votre numéro de téléphone et je vous tiendrai informé de mes recherches.

Je lui donne mon numéro de téléphone, l'agent me confirme qu'elle va faire des recherches et qu'elle me tiendras au courant donc je rentre à la maison, à bout de nerfs.

Je claque la porte derrière moi et balance mon sac dans l'entrée. Je ne me rends pas compte que le silence m'accueille et je tente de ne pas m'énerver encore plus. A la place, je trouve de quoi m'occuper pendant toute la matinée. 

Le midi, je termine à peine mon ménage et mon repas que j'entends un crissement de pneu devant chez moi. Je me lève et me dirige vers la fenêtre pour regarder ce qu'il se passe et suis interloquée. Ma mère sort de la voiture en colère et claque la portière derrière elle, elle semble s'être disputé avec son petit ami. Mais le pire est à venir quand je la vois tituber en se dirigeant vers la porte d'entrée. La nuit a été arrosée, on dirait... Génial, je n'avais pas besoin de ça en plus de tout le reste ! Je m'éloigne de la fenêtre et commence à me demander comment je vais faire pour qu'elle parte rapidement. Ma mère est très chiante quand elle a bien bu et souvent, nos échanges partent en dispute épuisante. J'ai assez de Tony qui n'ait pas revenu depuis ce matin ! 

Je réfléchis quand ma mère toque à la porte sans s'arrêter. Je fais la sourde oreille, de toute façon, on ne peut pas discuter le temps qu'elle est dans cet état, c'est du tout ou rien avec elle dans ces moment-là ! La porte est fermée à clé et les volets sont semis ouvert donc je ne risque pas qu'elle entre. Je hausse les épaules, attrape mes écouteurs, les branchent à mon téléphone puis mets une musique, cela me détendra peut-être un peu. 

1 h après, ma mère se décide enfin à partir puisque quand je me penche pour faire la poussière sur les meubles, elle sort de la propriété au pas de charge, ouf ! J'enlève mes écouteurs et me précipite sur mes affaires pour aller prendre l'air, au cas où qu'elle reviendrait, on ne sait jamais. 

Luke : Ta mère est venue ? C'est bizarre. 

Célia : Tu l'as connaît assez pour confirmer que cela fait un moment qu'elle est comme ça ! 

Quelques minutes après, j'entre dans le bar sous l'oeil attentif du barman qui me prévient du regard. Je hoche la tête pour lui répondre que je me tiendrais à carreaux puis il me sert une bière. Le téléphone vissé à l'oreille, je m'installe au comptoir. 

Luke : Je le savais oui, mais à ce point-là ? Maintenant que tu as repris le travail, elle risque de venir te demander de l'argent. 

Célia : Elle n'en débourse pas pour ses petits enfants, il en ait hors de question que je lui donne quoi que ce soit ! Je n'ai pas envie que ça passe dans l'alcool ! 

Luke : Je sais ma grande, bon écoute, ces derniers temps tu sembles beaucoup sur les nerfs. Je dois reprendre le boulot, on se rappelle ? 

J'acquiesce puis nous raccrochons dans un même élan. Je pose mon téléphone sur le comptoir et m'apprête à payer mon verre de bière quand, lorsque je fouille dans mon sac, je me rends compte que je n'ai pas ma carte bancaire, merde ! Je fouille mon porte feuille avec des gestes d'empressement, ce n'est pas possible ! Des billets sont à l'intérieur de celui-ci donc je paye ce que j'ai pris mais n'en reviens toujours pas d'avoir perdu ma carte ! Je me souviens très bien que je ne l'ai pas utiliser, j'ai été payé qu'aujourd'hui. Soudain, quelque chose me vient en tête, je n'ai pas pris mon sac pour amener les enfants à l'école et la seule personne qui pouvait avoir y accès, c'est Tony. C'est bizarre, il me l'aurait demander quand même ! Sauf si... Sauf s'il a repris les parties de poker avec ses potes et là par contre, il va m'entendre ! Je salue le barman et sors du bar à toute vitesse tout en appelant Tony plusieurs fois, tentatives qui échouent puisqu'il ne répond pas. Merde ! Je te jure que s'il vide mon compte bancaire, ça va barder, et bien comme il faut !