Sous emprise [straykids - Hyunjin ]

Self-control

La matinée avait pourtant bien commencé et à un moment elle a commencé à partir en sucette. Ma vie me saoule. Il y a des matins où je devrait rester couché. Le problème, c'est qu'en ce moment c'est tout les matins... J'intègre aujourd'hui le lycée à Séoul après avoir déménagé avec ma famille, je devrais plutôt dire fuir mais bon ce n'est qu'une question de point de vue.

J'avance tranquillement le long d'un chemin ombragé pour m'y rendre. Je devrais peut-être me montrer plus assidue cette fois au lieu d'aller peindre mais apprendre qu'un plus un ça fait deux, c'est rasoir!

Nouvelle ville, nouveau bahut et surtout faire profil bas. Facile! Pour les autres surement pour moi et mon tempérament de merde pas forcément. J'observe les alentours attentivement tout en marchant. J'aime m'imprégner de la nature et des gens quand je veux peindre. Les gens ne se soucient pas de toi si tu baisses la tête et rases les murs. Tu peux aussi te permettre d'écouter et d'observer discrètement surtout si tu as des écouteurs fixer aux oreilles. Bon, il y a toujours un abruti pour venir te déranger malgré tout et aujourd'hui, apparemment, c'est le cas...

- Heu bonjour, je te dérange? Me demande un garçon en me tapant sur l'épaule.

Rester gentille et calme, rester gentille et calme, rester gen.... Putain, il me fait chier!

- Oui, tu me déranges. Dis-je d'un ton sec en continuant de marcher.

- Connasse. Entendis-je ce qui me fit souffler mais qu'il resta planté derrière sans osé me suivre.

T'as raison mon poussin, reste loin de moi avant que ma main atterrisse dans ta gueule avec une force qui t'enverra dans la stratosphère. Non, je ne suis pas anti-sociale, je n'aime pas les gens c'est tout. J'ai déjà du mal à supporter ma propre famille si en plus je dois faire avec les gens autour de moi, hé merde...

- Non mais sérieusement, je peux te parler? Me demande le même garçon en revenant à la charge.

Je me retourne d'un coup arrachant mes écouteurs au passage et le fixant d'un œil furibond.

- Tu te fous vraiment de ma gueule? La connasse n'a pas envie de discuter avec toi alors casse toi putain!!! Criai-je en entrant brutalement dans une rage que je n'arrive plus à cacher.

Il recule d'un pas en voyant la lueur changer dans mes yeux et lève les mains en signe d'apaisement.

- Apprend à te contrôler, ce n'est vraiment pas le lieu pour vriller. Respire doucement et reprend toi sinon tout le monde va savoir. M'informe t-il sans avoir peur de moi.

J'écoute son conseil, je ferme les yeux et enfonce mes ongles dans ma paume à m'en faire saigner pour me focaliser sur autre chose que ma rage. Je prend de longues inspirations mais malgré cela je n'arrive pas à retrouver le calme au fond de moi. D'un coup me sentant perdre pied, je prend la fuite en courant le plus vite possible. Il ne me poursuit pas, c'est plutôt intelligent de sa part car je ne sais pas si j'aurai été capable de garder le peu de self-control qui me reste.

Apparemment, il sait ce que je suis... Il doit soit en être un soit en connaître un. Je viens juste d'arriver et je me fais déjà remarquer, je ne suis vraiment pas douée pour rester calme... J'aperçois un cours d'eau, je m'y accroupis pour me passer de l'eau fraîche sur le visage et dans le cou. Cela me procure un instant de zénitude qui parvient à refouler la bête tapis en moi. Je regarde et écoute l'eau couler, le miroitement a quelque chose d'hypnotisant et d'envoutant. Mes doigts plongés dans le fil de l'eau provoquent des sillons qui me donne envie de les peindre. Je me relève à contre cœur pour retourner sur le chemin qui me mène à la mort.

Je franchis la grande porte et bifurque vers la gauche pour aller au bureau d'accueil. On me fait signe de rentrer. Des élèves sont présents mais je ne fais attention qu'à celui qui me regarde en penchant la tête sur le côté.

- Mademoiselle, vous êtes la nouvelle transfert?

- Oui, je viens d'arriver aujourd'hui et je voudrais récupérer mon emploi du temps.

- Il me faut d'abord renseigner quelques information sur vous. Nom et prénom au complet, profession des parents, adresse, numéro de téléphone.

- Kim Hye-Jin, mère au foyer, père magasinier, pour l'adresse et le numéro cela vous dérange si je l'écris plutôt que de le dire à voix haute? Demandais-je en voyant du coin de l'œil le même garçon qui continu encore de me fixer.

Le professeur me tend une fiche en haussant les épaules et prenant appuis sur un coin de table, je note tout ce dont il a besoin. Je sens toujours le regard scrutateur du garçon et je sens monter en moi une colère sourde. Et merde... Je n'aime pas qu'on me fixe aussi longtemps, ça me donne l'impression qu'on essaye de lire dans mes pensées. Je secoue la tête d'énervement en mordant ma lèvre du bas au point de me faire saigner.

- Mademoiselle? Votre lèvre! Prenez un mouchoir. Me dit gentiment le professeur en me tendant une boite.

- Merci, désolée c'est le stress d'un nouveau lycée. Dis-je en m'essuyant.

- Hmm hmm... Voici votre emploi du temps vous êtes dans la classe cinq des 2B, votre casier est dans la rangée I, deuxième étage, casier cent-quarante-trois. Pour ce qui est du reste, je vous laisse regarder par vous même. Veuillez bien attacher votre badge sous peine de sanction et prenez en considération le règlement car nous ne vous ferons aucune fleur ici. Me dit-il d'un ton devenu sévère en relevant la tête de mon dossier et me faisant signe de partir de sa main.

Je commence bien... Premier jour, je me fais déjà remonter les bretelles par des sous-entendus à peine voilés. J'en souris intérieurement et me dirige vers la sortie avec le regard du garçon braqué sur moi. Décidément, il est légèrement casse ovaire cet individu. Je cherche avec le plan ma classe, je me perd à trois reprises et finalement j'accède enfin aux portes de mon enfer, un peu énervée comme d'habitude de toute façon vu que j'ai du mal à me contrôler.

Les cours ont déjà commencé quand je frappe doucement à la porte attendant qu'on m'intime l'ordre d'entrer ce qui se passe exactement deux secondes plus tard. Je souffle un coup, secoue la tête, fait rouler mes épaules, me redresse et ouvre la porte.

- Vous êtes en retard mademoiselle. Me lance direct la professeure les mains sur ses hanches en me fixant dédaigneusement.