Le royaume des elfes 1-Astoria

chapitre 8

Astoria apparut dans les jardins du palais. Elle jeta son sac un peu plus loin, puis s'acroupit à même le sol. Elle passa ses bras autour de ses genoux, et y posa sa tête. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, et des sanglots secouaient ses épaules. Dans sa tête, les derniers jours défilaient. Elle repensait aux insultes et aux coups qu'elle avait reçu sans raison. Après plusieurs minutes la profonde tristesse d' Astoria commença à se métamorphoser. L'inconpréhension laissa place au désir de vengeance, et le souvenir des insultes et des regards fut remplacé par de la rage.

Astoria se releva, le regard brouillé par les larmes. Les jardins étaient désert, à cette heure là, les jardiniers avaient terminé leur journée de travail. Libérant sa colère Astoria se mit à crier et à taper des pieds. Ses poings se serrèrent, tous ses muscles étaient contractés, crispés. Pendant nul ne sait combien de temps, la jeune elfe se laissa aller à cette crise d'hystérie. Pour elle plus rien n'existait autour.

" Astoria, il faut que tu te calmes "

"Je suis là, c'est Acanthi"

" Tu dois te calmer Astoria "

"Ouvre les yeux "

" Je suis là, tout va bien se passer "

Dans sa tête, la voie rassurante d'Acanthi résonna. Elle n'y prêta d'abord aucune attention, mais au bout de quelques minutes, de phrases apaisantes, elle arrêta de l'ignorer et essaya tant bien que mal de retrouver son calme.

" Ouvre les yeux Astoria ! "

Toujours secouée de sanglots, Astoria cligna des paupières, plusieurs fois. Sa vue brouillée par les larmes, elle ne comprit pas tout de suite ce qu'elle voyait. D'un coup, Astoria qui plannait à quelques centimètres du sol, tomba brutalement.

Acanthi, Tina, Cassius et quelques domestiques qui se trouvaient à une dizaine de mètres de là, se précipitèrent vers elle.

Autour d' Astoria, tout était noir, la pelouse était calcinée, les buissons recrocvillaient sur eux même. À la place d'une statue, un tas de cendre trônait, encore fumant. Le désastre s'étalait sur plusieurs mètres autour d'Astoria, formant un cercle noir. Par endroits, la terre était retournée et marquée d'impact. Les fleurs étaient fanées où en décomposition.

L'horreur rendit Astoria muette. La bouche ouverte, elle regardait autour d'elle. Ses pleurs avaient cessé, complétement remplacés par la stupeur.

Soudain rattrapée par la fatigue, Astoria se laissa tomber en arrière, la tête vers un ciel gris. Plusieurs personnes se penchèrent au-dessus d'elle. Rapidement, la voie d' Acanthi résonna.

- Laissez lui de l'air ! Toi va chercher le roi et la reine, toi va chercher l'enchanteur. Et toi va chercher de l'eau !

Les personnes s'écartèrent, et Tina se pencha au-dessus de son amie et lui prit la main.

- Comment tu te sens ?

- Faible.

- C'est normal.

- C'est moi qui ai fait ça ?

- Oui.

Les yeux d' Astoria se fermèrent.
Après quelques instants, elle entendit des pas de course et des bruits de voix. On lui toucha le visage et le poignet, puis on l'a souleva doucement. Elle entendit les voix inquiètes de ses parents et de ses amis. Quelques instants plus tard, on la déposa dans un lit, avant de caler sa tête avec un oreiller et de la recouvrir avec une épaisse couverture. Astoria entendit encore les voix, puis le silence et le noir se firent.