chapitre 14

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Astoria toqua doucement à la porte du logement d' Acanthi. Elle espérait sans se l'avouer qu'il soit déjà entrain de dormir. Astoria se sentait coupable d'avoir raté le jugement. Et après sa dispute avec Tina, elle n'avait tout simplement pas l'énergie d'avoir une conversation compliquée. Pourquoi fallait-il que tout soit compliqué depuis quelques mois ? Ah oui, parce qu'elle avait découvert que le reste de sa vie était un mensonge ! Astoria stoppa le cour de ses pensées, la mère d'Acanthi venait d'ouvrir la porte.

- Bonsoir Astoria, que puis-je faire pour toi ? Lui demanda Désiré d'une voix douce, où perçait la fatigue.

Astoria mit quelques secondes à répondre, elle ne s'attendait pas à croiser quelqu'un d'autre qu' Acanthi. C'était d'ailleurs bien bête, puisqu'ils partageaient cet appartement le temps de leurs séjours au palais.

- Je voulais voir Acanthi. Il est là ?

- Il dort, je suis désolée. Tu veux lui laisser un message pour demain matin ?

Astoria fouilla rapidement ses poches et trouva un papier froissé et un crayon dans la poche de sa veste. Elle s'appuya sur le mur et écrivit :
" Je suis vraiment désolée. Je me suis endormie ! Rejoins moi à la fontaine quand tu seras réveillé. Je t'aime.
Ps: encore désolée...."

- Tenez. Dit Astoria en tendant le papier à Désiré.

- Je lui donnerai. Passes une bonne soirée Astoria.

- Merci, et je voulais vous demander : quelle sentence est tombée ? J'ai raté le jugement.

- Argus sera exécuté après-demain. Son corps sera ensuite enterré à la limite du royaume, avec les autres parjures. Lui souffla Désiré.

À ce moment seulement, Astoria remarqua les profondes cernes qui marquaient son visage. Elle se sentit coupable d'avoir rappellé le souvenir d'une après-midi qui avait dû être éprouvante pour la femme d'Argus et la mère de son fils.

- Je suis désolée pour vous, sincèrement.

- Tu n'y es pour rien Astoria. Ce qui doit être fait le sera. C'est comme ça.

- Bonne soirée.

- Bonne soirée.

La porte se referma doucement, et Astoria retourna dans sa chambre. Elle s'occupa de son poignet comme lui avait expliqué Zeteo. Les derniers événements l'angoissaient encore plus qu'elle ne l'était d'ordinaire. Le sourire triste de Désiré était fixé dans sa tête. Elle avait l'air si gentille et si inquiète. Elle revoyait son choc, sa stupeur, le jour de la fête du printemps. Mais Astoria ne pouvait s'empêcher de penser que même si elle n'était pas d'accord avec son mari, elle aurait pu l'aider par amour. De plus, comme lui avait rappelé Aurora la jeune elfe savait d'expérience qu'il ne fallait pas se fier aux apparences.

Elle se glissa dans ses draps, résolue à discuter avec Acanthi le lendemain.
Le sommeil mit du temps à venir. Pendant plusieurs heures, Astoria se tourna et se retourna dans son lit. Elle finit tout de même par s'endormir.

Astoria était dans une grande prairie verdoyante, qui s'étendait à perte de vue.
Acanthi était devant elle, il la regardait droit dans les yeux. Astoria s'approcha de lui et essaya de lui prendre la main. Acanthi s'écarta violemment, avant de s'écrouler sur le sol. Du sang coulait de sa poitrine. Derrière lui, Argus se tenait debout avec un couteau ensanglanté.

- Tu ne m'as pas protégé Astoria, c'est de ta faute ! Cracha Acanthi avant que son visage ne se fige et que ses yeux ne deviennent vitreux.

Paniquée elle se tourna pour chercher de l'aide. Autour d'elle s'étendaient les cadavres de ses parents et de ses amis. Leurs corps étaient noircis, un filet de sang sortant de leurs lèvres.
Aux pieds d' Astoria, les fleurs se fanèrent, l'herbe et les corps carbonisèrent. Des grosses larmes coulaient sur ses joues. Impuissante, elle regarda le paysage noircir, avant de disparaitre complétement.

Le royaume des elfes 1-AstoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant