CHAPITRE 55 - DELKO

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Le corps d'Andrew a été retrouvé en fin d'après-midi.

Je termine mon fond de canette en me levant du canapé. La télévision en fond sonore, on ne parle plus que de ça dans le journal télévisé local du soir :

« Le corps sans vie d'Andrew Collins, jeune étudiant de l'Université de Chicago, a été retrouvé mort en début de soirée dans la piscine olympique de sa faculté. Une enquête est actuellement en cours et plusieurs policiers procéderont à un interroga... »

Je coupe la télévision pour aller me coucher.

Cette enquête est une perte de temps. Ils ne trouveront rien. Ils feraient mieux de se contenter de sa mort. Il méritait de crever.

Après avoir ramené Chaton chez elle, j'y suis retourné. Il était presque seize heures, j'ai eu de la chance de ne croiser personne – trop pris par les préparatifs de Thanksgiving.

J'ai rapidement compris que la piscine olympique de l'université restait ouverte à destination des étudiants, durant les vacances. Sans surveillance, ni contrôle, hormis un gardien de nuit, et personne à l'accueil. Juste un registre à remplir, à l'entrée, avec ses coordonnées en cas de passage, ainsi que des caméras de surveillance.

J'ai introduit les locaux réservés aux personnels en forçant toutes les portes. Ce n'était pas très compliqué de trouver le poste de surveillance.

J'ai d'abord désactivé les caméras, puis détruit tous les enregistrements de la semaine. Les copies également.

Un petit incident technique.

Lorsque j'ai rejoint le cadavre de Collins, il flottait encore aux bords du bassin, sagement dans son coin. J'ai vidé les pédiluves et effacé toutes traces de boue ou de terre qui auraient pu provenir de mes chaussures, et j'ai passé un rapide coup de karcher sur le sol en céramique.

Mon casque et mes gants avaient fait la plus grosse part de travail en préservant mon ADN.

Quand je n'avais plus rien à faire ici, je suis parti.

Au mieux, on croira à un accident. Andrew a glissé au bord du bassin, tête la première, s'est brisé le bras et le nez dans sa chute, et est tombé dans l'eau avant de s'y noyé, incapable de nager, assommé et tétanisé par la douleur.

Comme un imbécile.

Au pire, les médecins légistes sauront si le bras et le nez d'Andrew ont été cassés accidentellement. Ou pas...

Mais, ils ne trouveront rien. La seule chose dont ils seront sûrs, c'est qu'Andrew a été tué, et que ça n'avait rien d'un accident. Sans éléments supplémentaires, le dossier sera classé sans suite.

Seul un témoin pourrait leur être véritablement utile...

Je pense à Chaton en passant une main sur mon visage.

Elle ne dira rien.

Elle se doutera peut-être de l'identité du coupable... Sûrement même, mais elle n'a rien vu.

Plongé dans le noir, je fixe le plafond de ma chambre, en me demandant si elle sait pour la mort d'Andrew, et ce qu'elle pense de tout ça. Je me demande si elle est devant les informations, en ce moment même, et si elle se doute que c'est moi le responsable.

Bien sûr, qu'elle s'en doute.

Je me demande si ça l'excite autant que ça m'excite de tuer pour elle. Ou si ça l'effraie – si je l'effraie. Si elle me déteste d'avoir recommencé, ou si elle m'adore d'avoir définitivement éloigné ce connard – de les avoir tous éloignés d'elle.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant